Alors que dans leur grande majorité les plages de France sont rouvertes depuis le week-end dernier et avec elles, les spots ainsi que quelques plans d’eau intérieurs comme le lac de Monteynard en Isère ou encore celui de Gérardmer dans les Vosges, restent encore quelques points rouges sur la carte de l’hexagone et des DOM-TOM avec notamment la Guadeloupe, la Martinique, la Corse et les Bouches du Rhône. Si pour les 3 premières régions et, d’une manière plus générale, la situation semble vouloir se débloquer dans le courant de cette semaine, la position adoptée par la ville de Marseille fait en revanche tâche et impacte à cette heure tout un département qui devra attendre le 25 mai voire même le 2 juin avant de pouvoir se remettre à l’eau.
La cité phocéenne qui, pour rappel, accueillera les épreuves de voile durant les Jeux Olympiques de Paris de 2024, a pris le parti de ne pas rouvrir ses plages, une décision de la 3ème ville de France qui étonne, agace et même révolte de nombreux phocéens liés de près ou de loin au monde de la voile. La situation est pourtant pour le moins complexe car avec ses 3 kilomètres de plages en linéaire pour quelques 860 000 habitants, Marseille souffre de sa singularité dans ce contexte particulier, être une très grande ville au bord de l’eau.
En outre, la question de la sécurité des plages incombe à la Police Nationale depuis 1999 avec des effectifs qui sont actuellement occupés à d’autres tâches dans le cadre de la crise sanitaire en cours et qui n’ont pas été encore détachés pour cette mission. Enfin, la responsabilité de la gestion de ces mêmes plages en mode déconfinement étant de la responsabilité du maire, ici Jean-Claude Gaudin, celui-ci n’a visiblement pas voulu prendre de risques et se ranger plutôt du côté de l’ouverture prévu par le gouvernement le 2 juin.
Les windsurfers et kitesurfers habitués du Prado ou de la Pointe-Rouge (comme Cyril Moussilmani et Patrick Vigouroux) ou encore les amateurs de stand up paddle dans les Calanques devront donc s’armer de patience encore, d’autant plus que cette situation impacte tout le département, le Préfet de région et le Préfet de police craignant que l’ouverture des plages des communes voisines ne crée un effet d’appel d’air, les marseillais en mal de bord de mer venant en nombre sur le reste du littoral des Bouches du Rhône.
Face à la complexité de la situation, certains se sont d’ores et déjà expatriés la semaine dernière, et le temps d’une journée, dans le Var (dans la limite des 100 km) ou ont en profité sur les spots du Jaï à Marignane et de Carro à Martigues à la faveur de maires compréhensifs qui avaient décidé de ne pas verbaliser les pratiquants en "mode dynamique".
La situation devenant malgré tout "intenable" tant le département fait désormais figure d’exception dans le paysage tricolore, la Préfecture étude en ce début de semaine les demandes d’accès aux plages dynamiques pour les autres communes du département qui ont en fait la demande alors que les habitants de Marseille intra-muros devront pour leur part attendre encore jusqu’au 2 juin…
Source : Windsurfjournal.com
Photo : Bastien Marie