L\'oeil de Yan Bouverne

26/06/2012

Cadre technique de la Fédération Française de Voile et entraineur de la toute nouvelle Equipe de France de Funboard, Yan Bouverne avait fait tout spécialement le déplacement en Costa Brava il y a quelques jours afin de suivre et d’encadrer les membres de l’équipe sur la PWA Catalunya World Cup 2012. Avec lui, retour sur cette épreuve riche d’enseignements !

 

"C’est la première fois que je me déplace sur une coupe du monde de slalom PWA en tant que coach de l’Equipe de France de Funboard. Nous nous sommes retrouvés avant l’épreuve pour une session de « mise en rythme» et d’adaptation au plan d’eau.
Cela a aussi permis de mieux appréhender les particularités du site pour de meilleurs échanges avec David Lanier et Yann Amice, la cellule météo de la FFVoile, concernant le calibrage des informations et l’utilisation qu’en font les coureurs sur le terrain.
Durant l’épreuve, j’ai alterné entre une position d’observateur sur la plage qui reste le lieu le plus propice aux échanges entre les heats et un suivi plus traditionnel à partir d’un bateau ce qui donne d’autres informations sur la dynamique de flotte lors des départs et des jibes. Grâce au superbe boulot d’Eric Bellande, nous avons pu organiser des débriefings vidéo et mettre en lumière des point clefs pour le lendemain. 
Enfin l’important sur cette épreuve était d’instaurer un terrain favorable à la performance. Cela passe par des choses simples comme l’hébergement collectif qui favorise les échanges, décharger les coureurs de certaines tâches annexes alors qu’ils ont mieux à faire à ce moment-là, et enfin être là pour aider à gérer l’imprévu, car dans toute organisation humaine il y en a toujours.  
Je repars de Costa Brava avec des données sur lesquelles nous allons échanger cette semaine lors d’un débriefing  en ligne et évaluer  l’intérêt de ce genre d’actions.
C’est ainsi que nous fonctionnons avec les coureurs et Didier Flamme depuis le début. Nous déterminons ensemble les actions qui nous semblent les plus profitables pour l’Equipe de France et c’est en ce sens que je ne souhaite être présent que lorsque cela peut apporter une plus-value.
D’un point de vue plus général je retiens particulièrement  le rythme soutenu auquel les manches s’enchainent à partir du second tour et l’intensité qu’engendre le principe d’élimination directe.
Les coureurs comparent souvent leur discipline à la Formule 1 pour le côté mise au point du matériel, pour ma part je rapprocherai cela aussi à un match de boxe avec la particularité de changer d’adversaires à chaque round que sont les heats. Le KO  peut intervenir à chaque instant, les nombreux PMS et les chutes au jibes en sont de bons exemple.
Sur le plan des résultats, cette épreuve valide le fait qu’il y a cette saison une forte densité de riders susceptibles de remporter un slalom (7 vainqueurs différents sur 12 slaloms complétés), et qu’être sur le podium de chaque épreuve est déjà une performance. Antoine Albeau et Cyril Moussilmani se sont déjà largement exprimés sur leur épreuve, je ne reviendrai pas dessus, Sylvain Moussilmani sait ce qu’il doit mettre en place, et  j’ai confiance en leur capacité de maintenir  un niveau de performance élevé jusqu’à la fin de la saison. La superbe place de Julien Quentel en Costa Brava, celle d’Antoine Questel en Corée mais aussi les finales disputés par les autres français sont de bonnes nouvelles car cela signifie que ces coureurs sont capables de prendre des points à la concurrence étrangère. C’est un facteur important pour la suite de la saison. 
Je souligne le bon état d’esprit  qui règne dans le clan français, bien sûr il peut y avoir quelques discussions après des faits de courses, mais l’entraide est de mise, la plupart n’hésitant pas à se transformer en caddy lors des phases finales ou lors d’une casse  matérielle. J’ai été très bien accueilli par tous, et même si mes actions sont prioritairement orientés sur les membres de l’Equipe de France, il n’existe pas de cloisonnement, le bungalow que nous occupions avait parfois l’allure d’un "Club France" en plus calme bien sûr.
La suite, c’est  prioritairement un stage programmé en août avec les filles pour préparer au mieux l’étape d’Alaçati  qui pourrait être décisive pour le classement annuel les concernant. Je regrette la non-validation de la Costa Brava les concernant, et je pense que le développement de la pratique féminine est un vrai enjeu  pour la PWA dans le futur."

 

Source : Yan Bouverne
Photos : Eric Bellande/FFVoile

tags: oeil de Yan Bouverne PWA Catalunya World Cup 2012 PWA World Tour Equipe de France de Funboard

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