L'oeil de Thomas Traversa

23/09/2014

En remportant la Kia Cold Hawaii PWA World Cup courue le dernier jour jusqu’aux ultimes lueurs du jour, le français Thomas Traversa enfonce le clou après sa belle 2ème place quelques semaines plus tôt à Tenerife aux Canaries. Désormais 3ème mondial, F-3 n’a jamais été aussi proche d’un podium international et, qui sait même, du titre suprême. Tout en philosophie, il revient sur la 2ème victoire d’épreuve de sa carrière, une performance qui confirme, encore un peu plus, sa stature internationale !

 

"La semaine à Klitmöller n’a finalement pas été aussi longue que cela, nous avons eu tous les jours un peu de vent, il y a eu des animations, il faisait beau et chaud donc dans l’ensemble ça a été… Avant l’épreuve, j’avais l’espoir que l’on courre en tout début de semaine même si les vagues étaient petites et puis finalement nous avons fait une super session. Au début, je n’y croyais pas trop pour le coup de la fin et puis ça a fini par se matérialiser avec une tendance tribord et j’ai vraiment commencé à espérer que l’on fasse quelques tours même si les 3/4 des coureurs étaient assez sceptiques quand même.
Comme c’était annoncé tribord, j’étais content car il y a une grosse majorité des gars qui ne naviguent jamais sur cette amure et qui sont même loin de leur meilleur niveau. Je savais qu’il fallait aller à l’eau et naviguer normalement. J’ai fait mes heats de manière correcte avec un 2ème tour difficile durant lequel il y avait à peine 15 nœuds. Je suis resté confiant et calme d’autant plus que j’ai eu le meilleur score en surf du 1er tour puis du 2ème. Le répertoire en saut était limité et ça tournait entre le forward à 5 points et le back loop à 6,5 points. A la limite, peu importe le saut que tu faisais, au pire tu perdais un point mais c’est bien car ça permettait de se concentrer sur les bonnes séries en surf. Quand le vent est remonté, je suis parti dans mon 3ème tour contre Alex Mussolini, il avait la pression et moi aussi car nous savions que nous avions bien navigué dans la matinée. En se connaissant depuis longtemps et en étant dans le même team, nous y sommes allés motivés mais ce n’était pas la grosse motivation non plus ! J’ai bien commencé mon heat avec 2 bonnes vagues plus un back loop une main et en sortant de l’eau, j’ai appris que c’était bon. C’est là où Dany Bruch, qui faisait le caddy pour Alex et moi, m’a incité à continuer à naviguer comme cela… Je faisais de grands bords pour me replacer et prendre les vagues de tout en haut quand les autres naviguaient dans l’inside.
Contre Robby Swift en demi-finale, avant de partir à l’eau, le comité de course nous a annoncé qu’il y aurait les 2 demi-finales seulement pour classer 2 coureurs premiers et les 2 autres 3ème, la finale n’étant pas prévue au départ. J’étais relâché après avoir battu Alex et j’ai tout donné. C’est là où j’ai fait mon gros aerial avec ma vague notée 9,88 points. Je suis sorti de l’eau content en me disant que ça y est, c’était fait et puis ils ont décidé finalement de nous faire repartir à l’eau pour la finale ! Je suis resté concentré, j’étais dans une bonne dynamique en me disant qu’en continuant ainsi je pouvais l’emporter. Et c’est ce que je fais !
J’avais envie d’y croire en début de semaine et en sachant que les autres sont moins à l’aise dès que c’est tribord, cela m’a donné confiance. Je ne partais pas pour gagner mais terminer dans le top 5 aurait déjà été très bien. Dans un format de course où seul un saut est comptabilisé, cela change la donne, ça se joue sur les vagues, leur bon choix et bien les exploiter. Si un Kauli Seadi avait été présent, il aurait pu l’emporter lui aussi ce jour-là. Si tu sais surfer dans les bonnes conditions, tu sais aussi surfer dans les mauvaises, c’est comme dans les compètes de surf !
Concernant la suite, je n’ai toujours pas d’objectif particulier, c’est toujours mieux de bien finir évidemment à la fin de l’année mais je n’ai pas signé un contrat avec mes sponsors avec l’engagement de terminer sur le podium, une victoire, ce n’est que du bonus. Pour l’instant, je n’ai pas la pression, on verra ensuite en fin d’année sur la dernière épreuve…
Maintenant, en faisant pour la 1ère fois un podium à Tenerife aux Canaries le mois dernier, je sais que ça m’a lancé dans une année où j’ai des chances de bien finir, voire même sur le podium. Là forcément après cette victoire, je me dis que si j’ai une chance d’être champion du monde un jour, c’est maintenant, c’est cette année ! Si ça le fait, tant mieux, c’est une chance à saisir. Après pour relativiser, je me dis que la pression est plutôt du côté de Victor Fernandez après ses 3 podiums consécutifs cette année, il est devant, aux portes du titre et il peut aussi faire une contre-performance. Sur les 3 dernières étapes à venir, nous avons autant de chance l’un que l’autre de finir devant…"

 

Pour en savoir plus sur Thomas Traversa : www.teamfrancewindsurf.com

 

Source : Thomas Traversa
Photos : PWA/John Carter

tags: oeil de Thomas Traversa PWA World Tour Kia Cold Hawaii PWA World Cup

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