L'oeil de Julien Quentel
Le Défi Wind, ce sont 1200 participants et donc 1200 histoires, toutes différentes… Mais s’il est une qui a particulièrement attirée notre attention, c’est bien celle de Julien Quentel, l’un des meilleurs mondiaux en slalom, qui a décidé de se fondre complètement dans le concept initial de l’événement et de faire les 4 manches avec le même matériel que Mr tout le monde. Résultat des courses, SXM-421 prend une superbe 11ème place et vient surtout bouleverser bien des certitudes. Retour avec lui sur ce fait d’arme qui fera date !
"A la base, je ne voulais pas utiliser mon matériel de slalom pour faire le Défi Wind, je ne voulais pas l’user et je préférais le préserver pour le PWA World Tour. C’était ainsi l’occasion de naviguer avec du matériel de freeride et de montrer le potentiel de ce dernier. J’avais opté pour la nouvelle RRD Firestorm V3 en 112 litres avec 65 cm de large. Pour les voiles, j’ai navigué le 1er jour en NeilPryde Hornet 5.7 m² mais c’était trop gros et je suis passé les jours suivants en voile de vagues, les Atlas en 4.7 et 4.2 ! J’aurai du prendre la 4.7 même dès la 1ère manche !
A mon sens, il y a un gros problème en France ainsi que dans le reste du monde, c’est que beaucoup de pratiquants se disent que pour aller vite et être performant, il faut du matériel de slalom pur. Il faut toujours acheter la dernière planche, la dernière voile ou encore le dernier aileron sortis sauf que depuis quelques années, les planches de freeride sont issues du développement de celles de slalom, elles sont juste plus faciles pour s’adapter, plus rondes au niveau des rails pour bien jiber, elles partent aussi très bien au planing et sont rapides. Pour moi, ce sont autant d’arguments pour une épreuve comme le Défi Wind car c’est une épreuve où il ne faut pas être le mieux réglé mais le plus confort possible avant tout. Si tu es bien sur une manche, du début à la fin, sans forcer, c’est un vrai plus au final. Pour preuve, quelques jours après le Défi Wind, je ne me sens pas physiquement comme si j’avais fait une compète en PWA. Je suis en forme, je n’ai pas mal au bras, je n’ai pas de trous dans les pieds à force de résister avec notamment le pied avant afin que la planche ne s’envole pas. J’ai remarqué d’ailleurs que de naviguer avec des voiles sans cambers ne faisait pas lever le nez de la planche. A aucun moment lors du Défi Wind ma planche ne s’est envolée ! C’est au final vraiment une option que je conseille à quelqu’un qui veut se faire plaisir et moi-même j’ai pris encore plus de bon temps sur l’eau que lors des précédentes éditions.
Je retiens en particulier ma place de 6ème dans la manche n°2 lors de laquelle la moitié de la flotte au moins a du faire un contre bord pour faire la bouée n°2. Avec ma 4.7 m² de vagues et ma planche, je suis passé d’une traite, la preuve que ça le fait, même sans caper à fond.
C’est une prestation dont je suis assez fier, je me souviens notamment d’un bord avec Björn Dunkerbeck, Andrea Cucchi et Diony Guadagnino et ils ne m’ont pas lâché. J’ai même réussi à doubler Guadagnino et Cucchi et j’ai fait tout le bord avec Dunkerbeck sans le lâcher d’un seul mètre ! Sauf que lui il avait la voile de course, la planche de course et que c’est Björn !!!"
Pour en savoir plus sur Julien Quentel : www.facebook.com/QuentelJulien
Source : Julien Quentel
Photos : Elisabeth Rançon
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