L'oeil de Fred Beauchêne

12/09/2014

Grand manitou qui a fait vibrer le Palais Omnisports de Paris-Bercy dans les années 90, Fred Beauchêne était de nouveau aux manettes de son incroyable barnum qu’est le windsurf indoor le week-end dernier à Varsovie en Pologne à l’occasion de la Warsaw Indoor PWA World Cup. De retour dans l’hexagone, il revient avec Windsurfjournal.com sur cette incroyable organisation et surtout le possible retour de l’indoor sur le devant de la scène internationale !

 

"Ce qui est amusant avec l’indoor, c’est que ça part toujours du dernier indoor organisé. D’un seul coup, tu as un gars qui se réveille dans un pays et qui se dit : "Tiens ça c’est pas mal, on pourrait le faire !". Ici en l’occurrence, c’est parti des épreuves de Londres et de Gent en passant par la Fédération Française de Voile et pour finir par quelqu’un de la fédération polonaise de voile qui m’a contacté ! En marge de cela, Le National Stadium de Varsovie, qui est un Stade de France en version couvert, cherchait à développer son image avec des opérations de sport spectacle et avec la fédé polonaise, ils m’ont donc contacté pour organiser un événement de ce type.
Il faut savoir que concernant le matériel nécessaire à ce type d’opération, j’ai ma caverne d’Ali Baba composée d’une quinzaine de containers de 20 pieds et d’un de 40 pieds. Je sors régulièrement quelques ventilateurs pour des animations avec une manche à air géante sur des événements de voile ou j’interviens parfois aussi pour des opérations techniques dans l’automobile pour des effets de vents latéraux, sans oublier aussi les bassins qui servent une partie de l’année pour d’autres activités.
A Varsovie, nous avons essuyé quelques surprises car l’intérêt d’un grand stade, qui est aussi son désintérêt, c’est que les groupes électrogènes étaient à l’extérieur et donc beaucoup trop loin. Il y avait plus de 200 mètres de câble auxquels j’ai rajouté mes 150 mètres de câble pour tout le bassin. Plus l’énergie électrique est loin de l’action, plus on a besoin de câbles épais sinon ça chauffe, c’est une question d’ampérage. Et là pour la puissance requise, ça chauffait trop, c’est ce qui nous a obligé à faire des breaks.
Pour ce qui est de l’installation, les 12 containeurs de 40 pieds avec tout le matériel sont arrivés le vendredi, une semaine avant l’épreuve, nous avons commencé à nous installer dans le National Stadium dès le dimanche après-midi pour finir le bassin le mardi à 13h après une nuit complète d’installation, le tout sans oublier les 35 heures de remplissage. En tout et pour tout, nous étions 7 personnes, plus des gens pour la manutention sur place.
Au moment du show, au-delà du rôle technique, j’avais aussi un rôle de consulting et notamment de liaison avec la PWA. J’ai passé les 2 soirées sur la zone de départ à faire la liaison radio entre la technique, la production et le staff PWA pour la bonne conduite de l’opération.
Concernant l’événement à proprement parlé, c’est un peu l’indoor de tous les records avec 40 000 spectateurs sur 3 jours même si on ne s’en rendait pas compte tellement la salle est grande. Il y avait 34 ventilateurs espacés de 40 cm maxi les uns des autres avec un vent constant de 27 à 28 nœuds et un bassin de 90 mètres. Il n’y avait pas de sautes de vent, les mecs étaient à fond au harnais avec des vitesses folles, la preuve avec les presque 25 nœuds de Taty Frans. Techniquement ce qui me plait, c’est de fournir le meilleur vent possible et je pense qu’on y est arrivé !
Au final, je crois que le fait qu’il n’y ait plus eu d’indoor depuis 8 ans, les gens avaient un peu oublié et de revoir ça en vrai, en live, ils se sont dits : "Mais putain c’est extraordinaire !". On le voyait à travers les yeux des coureurs, des jeunes qui avaient rêvé de le faire un jour quand ils étaient mômes, pour moi c’est incroyable d’être un peu le grand-père de l’histoire avec ses petits-enfants ! Et puis, il y a les instances de la PWA qui ont enfin compris, je crois, tout l’intérêt de ce sport en indoor en faisant un show carré le samedi, c’était parfait. Sans parler de l’intérêt des médias, tu poses 10 caméras autour et c’est comme un match de foot ou de tennis ! J’en ai encore des frissons à en parler d’autant plus que l’on jouait très gros car on arrivait dans un pays où on était attendu comme le messie alors que nous ne sommes que des artisans du vent…
Pour ce qui est de l’avenir, en ayant dépoussiérer le concept d’indoor, je pense que l’on va avoir quelques demandes, nous sommes les seuls dans le monde à avoir la panoplie complète. La Pologne semble vouloir continuer l’aventure, il faudra attendre les résultats et le retour car ce sont de gros investissements et puis nous sommes en train de voir avec le Brésil pour un indoor à Sao Paulo, nous discutons depuis 5 à 6 mois maintenant, ça m’a l’air assez sérieux…"

 

Pour en savoir plus sur Fred Beauchêne : www.mobileparc.com

 

Source : Fred Beauchêne
Photos : PWA/John Carter

tags: oeil de Fred Beauchêne PWA World Tour Warsaw Indoor PWA World Cup

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