L’oeil de Cyril Moussilmani
Longtemps brillant second de l’épreuve de slalom du PWA World Tour en Costa Brava début juin, le français Cyril Moussilmani termine finalement au pied du podium lors de l’ultime journée de course après qu’une 8ème et dernière manche, plutôt calamiteuse côté conditions il faut bien l’avouer, ait été validée. Amer et sérieusement remonté sur le coup, ce que l’on peut aisément comprendre à la lecture des faits rapportés, F-71 revient sur cette fin d’épreuve et lance une discussion logiquement sujet à polémique…
"Nous avons couru en Costa Brava un total de 8 manches dans des conditions très variées et j’ai réussi à rester second pendant toute l’épreuve jusqu’à la dernière course. Par ce billet, je voudrai montrer à tous comment le PWA World Tour peut être injuste…
Après avoir couru 7 manches dans de superbes conditions, nous avons eu du vent thermique plus léger vers la fin de la compétition oscillant souvent entre 7 et 10 nœuds. Le premier jour, nous avons couru 4 heats dans cette dernière manche et j’étais dans le heat n°4. Je prends un bon départ mais je perds le planing après 100 mètres. La course est malgré tout validée et ma seconde place au classement général est alors sérieusement mise en danger.
Le jour suivant, 4 autres heats sont validés dans le même style de conditions. Le vent était vraiment léger même si on nous annonçait régulièrement qu’il ne descendait pas en dessous des 7 nœuds mais lorsqu’un gars jibe en tête, perd le planing et se fait même rattraper par le dernier, ce ne sont pas pour moi des conditions acceptables.
Le dernier jour en Costa Brava, le dernier départ possible sur l’eau est à 14h mais le comité de course décide soudainement de le reculer à 16h pour valider cette dernière manche… Pourquoi ? Je comprends que l’on prenne cette décision lorsque l’on n’a pas couru de la semaine mais là nous avions déjà sept manches et deux discards… Peut-être parce que Björn Dunkerbeck pouvait encore gagner des places au général car j’étais out ?
Le "meilleur" a été ce même dimanche à 15h55 alors que le vent était toujours trop limite, Björn Dunkerbeck est allé voir les juges dans leur tour et deux minutes plus tard tout le monde était sur l’eau.
Les heats suivants se sont déroulés dans des conditions horribles mais le comité de course a insisté en prétextant un renforcement du vent vers 17h. Cette manche n°8 a été finalement validée et je redescends de la 2ème à la 4ème place.
Maintenant, beaucoup vont dire que je décris cela avec amertume et que ce n’est pas fair play de ma part mais il est peut-être temps de dire certaines choses qui restaient entre coureurs pour le moment…
Il y a 2 ans à Sylt en Allemagne, Björn Dunkerbeck perd le planing au jibe en demi-finale, la manche est annulée… Quelques minutes plus tard, Antoine Albeau en fait de même, la manche est validée. Sur une autre course une fois, Dunkerbeck casse un mât en course et finalement le heat est annulé quelques minutes plus tard. En Corée du Sud il y a quelques semaines, Dunkerbeck encore termine 7ème de son heat et ne se qualifie pas pour la finale. Un des bateaux sur la zone de course a un problème de moteur dans le même temps, c’est le prétexte pour annuler la manche et la faire recourir !
Vous savez désormais comment cela fonctionne, j’assume mes propos et je suis prêt à être sorti dès le premier tour en compétition mais si les règles sont les mêmes pour tous. Si certains ont envie de voir Björn Dunkerbeck champion du monde cette année, pas de problème mais je ne serai pas loin derrière. Et je comprends mieux désormais pourquoi le haut du podium est ainsi bloqué.
Sans doute qu’après mes propos, les gens auront une autre considération du terme fair play…"
Photos : PWA/John Carter
Articles similaires
L'oeil de Marion Mortefon
