3 questions à William Huppert

29/06/2021

A 26 ans et habitué du PWA World Tour depuis quelques années maintenant, le français William Huppert frappe un grand coup à l’occasion de la Tiberias PWA World Cup en Israël en prenant la 3ème place, au nez et à la barbe des spécialistes du slalom classique. Encore sur son petit nuage, il revient sur la plus grosse performance de sa carrière, lui a cru très tôt au potentiel du foil…

 


Windsurfjournal.com : Véritable outsider en slalom au départ, tu prends une option risquée et tu termines finalement sur la 3ème marche du podium de l'épreuve... Qu'est-ce que cela t'inspire ?
William Huppert : L’option "foil only" n’est pas si risquée. Depuis les débuts du foil, j’avais une vision claire de tous les bénéfices que le foil pouvait apporter en windsurf. J’ai travaillé pendant plusieurs années sur tous les points d’amélioration autour de la discipline du foil pour arriver à ce niveau de performance. Pour moi, le gain en foil sur une course est énorme au niveau de la vitesse moyenne, des passages de molles, des jibes, de la plage d’utilisation, de la possibilité de naviguer sur énormément de spots, etc… Aujourd’hui, le seul "risque", c’est la plage d’utilisation où on perd le contrôle avec le foil et où le slalom reprend le dessus mais cette limite ne cesse d’évoluer et c’est ce que nous avons prouvé avec Nicolas Goyard.

 


WJ : On a comme le sentiment que les spécialistes du slalom "classique" ne vous ont pas vu venir Nicolas Goyard et toi, et ont visiblement, dans leur tête comme lors de leurs entraînements, abordé la discipline du foil dans un format très spécifique sans chercher plus loin comme vous l'avez fait ?
WH : C’est exact, la majorité des coureurs s’entraîne dans un format très classique, c’est-à-dire à Tenerife 4 mois par an dans des conditions quasi parfaites, vent parfaitement régulier, une houle bien définie, un parcours bien mouillé etc… Sauf que notre sport et très dépendant de la météo et de plein d’autres paramètres qui font que c’est rarement parfait. Et c’est sur ce point que j’ai rapidement vu que le foil avait un gros bonus. Pour beaucoup, le foil est réservé pour le moins de 15 nœuds et, au-dessus, l’aileron est plus rapide. Ce qui est vrai dans le meilleur des mondes, mais si on change tout un tas de paramètres dont on n'a pas le contrôle, comme l’irrégularité du vent, l’axe du parcours, les jibes etc..., la limite n’est plus la même. Nicolas Goyard et moi avons été tout de suite très attentifs sur ces points et étant passionnés à 200 % par le foil, notre préparation a été différente des autres ! J’ai passé beaucoup de temps avec Pierre Mortefon également et on s’est complété dans notre préparation. J’ai pu le mettre en garde sur la possibilité de faire du foil dans des conditions plus soutenues et nous avons pu faire beaucoup de comparaison aileron vs foil grâce à nos points forts respectifs dans chaque discipline.



WJ : 3ème place et 1er podium sur une épreuve PWA, le tout avec 2 autres français, c'est une belle manière de reprendre la compétition après 18 mois d'arrêt ?
WH : Je n’aurais pu rêver mieux ! Ma gestion de course sur cette semaine n’a pas été évidente avec un podium à tenir du début à la fin mais j’ai été fort dans la tête jusqu’à cette dernière journée où tout était possible au point près, ce qui rend cette 3ème place encore plus savoureuse ! J’ai eu beaucoup de mal à gérer les 18 mois d’arrêt de compétition, j’ai vraiment eu l’impression d’avoir fait le deuil sur quelques choses qui est revenu à la vie 1 an et demi plus tard ! Étant peut-être un des seuls coureurs aussi à travailler en plus de mon projet sportif, j’ai pu continuer à maintenir un rythme de vie normal et non-dépendant des compétitions, ce qui m’a sûrement aidé. Mais j’ai continué à faire ce qui me passionne, du windsurf dans toutes les disciplines, tout en continuant à faire évoluer le matériel et mes capacités. Ce podium, c’est un rêve de gosse qui s’est réalisé ! Je suis aussi très satisfait de voir que toute cette philosophie porte ses fruits, grâce au travail et aux choix que j’ai mis en place. C’est avec fierté que j’estime faire partie de cette nouvelle page qui s’écrit autour du windfoil, pour un sport qui me passionne depuis toujours. Bravo Nico, Bravo Pierre, c’est du régal de partager le podium ensemble ! Je tiens à remercier toutes les personnes qui gravitent autour de cette réussite, bien évidemment ma famille, mes amis, mes partenaires d’entraînement, mes sponsors Duotone, Fanatic et ION qui ont cru en moi depuis tout gamin (merci Erwan et Laurent !), Lokefoil pour leur dévouement sur la recherche et le développement des foils, mon club le Surf School Saint-Malo là où tout a commencé, tous mes partenaires financiers qui participent à ce projet et tous ceux que j’oublie ici, mais que je n’oublierais jamais, ils se reconnaîtront !

 

Pour en savoir plus sur William Huppert : www.facebook.com/william.huppertFRA330

 

Source : William Huppert
Photos : Carter/Pwaworldtour.com

tags: William Huppert PWA World Tour Tiberias PWA World Cup

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