3 questions à William Huppert
Passé dans le team Phantom Foiling durant le mercato, le français William Huppert remporte le Prince of Speed - ISWC à La Palme dans le sud de la France dans la catégorie foil. Il devient par la même occasion le 1er champion du monde en vitesse dans la discipline. Au micro de Windsurfjournal.com, il revient sur cette belle performance et l’avenir du foil selon lui…
Windsurfjournal.com : Tu marques la "jeune" histoire du foil en devenant le tout 1er champion du monde en vitesse dans la discipline à l'occasion du Prince of Speed - ISWC. Au-delà de la victoire, la symbolique est-elle importante pour toi ?
William Huppert : Oui, c’est vrai, c’est un beau titre et une grande satisfaction pour moi. C’est symbolique car quand je regarde les décisions que j'ai prises et l'engagement que j'ai mis dans cette discipline, je me rends compte que cela n'est pas anodin. Il y a eu beaucoup de travail et de chemin parcouru derrière cela ! J'ai adoré le windfoil dès sa sortie, j'ai aimé développer et progresser avec cette discipline. Ensuite, j'ai fait le choix de ne pratiquer que le foil et j'ai changé de partenaire matériel après une très longue relation, pour me donner toutes les chances de réussir avec du matériel et des valeurs qui étaient importantes pour moi. Je suis fier d'avoir remporté ce tout 1er titre de champion du monde de vitesse.
WJ : Amado Vrieswijk t'a pourtant donné du fil à retordre en remportant 2 des 4 courses disputées... Redoutais-tu d'autres concurrents et comment se sont passées les 4 courses globalement ?
WH : Amado, oui je savais qu'il était très rapide. L'année dernière, il était déjà l'un des plus rapides en ligne droite avec Nicolas Goyard. Je navigue régulièrement avec Pierre Mortefon, et je savais qu'il était aussi très rapide, tout comme Matteo Iachino. Lors des 4 manches, nous avons eu des conditions très favorables au foil, heureusement pour nous, le vent n'était pas trop fort ! Cela nous a permis de faire de beaux chronos propres sans trop de chutes. Je ne suis tombé qu'une seule fois, lors de la dernière manche où le vent a commencé à se renforcer. Pendant les manches d'une heure, nous enchaînions les runs, surveillions nos vitesses au GPS, les rafales, l'évolution du plan d'eau, les trajectoires dans les 500 mètres et les adversaires. J'aime bien ce format, cela m'amuse et cela change du slalom classique avec 4 jibes. J'y prends plaisir à créer mes stratégies !
WJ : La pratique du foil fait toujours beaucoup parler d'elle... Comment vois-tu son évolution générale, sur le tour PWA mais également en vitesse comme lors de cette épreuve ?
WH : Oui, le foil est un sujet qui suscite des débats entre les conservateurs de l'aileron et les drogués du vol ! Aujourd'hui, beaucoup diront que le foil ne va pas plus vite que l'aileron sur ce type d'épreuves. C'est vrai ! Nous sommes 10 nœuds moins rapides ! Mais à 38 nœuds en foil, c'est la même sensation qu'à 55 nœuds en aileron ! En ce qui concerne la vitesse pure, nous progressons constamment sur le matériel pour gagner chaque année un petit nœud. Si tu regardes il y a 5/6 ans, à 25 nœuds, nous frôlions la mort ! Pour gagner 10 nœuds, il faudrait une rupture majeure dans l'innovation. Si quelqu'un ici est passionné par le projet et souhaite nous donner les moyens de le réaliser, je suis à 200 % pour cela ! En pratique générale, le foil a apporté plus qu'il n'a déçu au sport. Cela permet de renouveler la pratique, de remettre plus de gens à l'eau, d'être moins dépendant des conditions météorologiques, d'optimiser son temps et cela correspond à la société actuelle. En ce qui concerne la pratique PWA, le foil est très avantagé pour plusieurs raisons, notamment le format de course, les jibes, la localisation des spots, etc… Même les meilleurs coureurs PWA en aileron vous diront qu'aujourd'hui, il devient de plus en plus inévitable que les foils seront devant dans la course.
Source : William Huppert
Photos : Aurélien Toulan
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