3 questions à Will McMillan

08/06/2023

Auteur de quelques coups d’éclat en iQFOil ces derniers mois, le thaïlandais Will McMillan arrivait en quasi inconnu sur la Torbole PWA World Cup en Italie le 10 mai dernier… 5 jours plus tard, il monte sur la 3ème marche du podium de cette épreuve avec notamment une vitesse impressionnante qui a surpris tous les observateurs ! Rencontre avec LA révélation de ce début de saison, un garçon de 17 ans à peine qui espère bien représenter la Thaïlande à Marseille lors des Jeux Olympiques de Paris 2024.

 


Windsurfjournal.com : Tout d'abord, pour ceux qui ne te connaissent pas encore, pourrais-tu te présenter ? Quel est ton parcours, pourquoi portes-tu les couleurs de la Thaïlande et est-il vrai que tu as fait de l'haltérophilie ?
Will McMillan : William McMillan, j'ai eu 17 ans en avril et je pratique le windsurf depuis l'âge de 7 ans. Ma mère est thaïlandaise et mon père est britannique et je suis né à Sydney en Australie. J'ai dû prendre des décisions concernant mon avenir et pour qui je voulais naviguer. J’ai voulu représenter la Thaïlande et l'Association thaïlandaise de windsurf m'a beaucoup aidée. Ils font un excellent travail pour amener les gens à pratiquer ce sport. J'ai commencé à naviguer et à participer à des courses d'Optimist à l'âge de 6 ans. Avant cela, j'étais un skateboarder assez compétitif, mais j'avais des blessures récurrentes, alors mes parents, qui possèdent un centre de voile, m'ont initié et nous avons navigué sur beaucoup de bateaux différents. J'ai fait du Laser/ILCA à l'âge de 9 ans et j'ai également navigué sur le support Bic Techno/Techno Plus. J'ai fait mes premières régates à l'étranger en 2019 avec les Techno Plus Worlds, mais honnêtement, j'ai toujours été un peu trop grand pour toutes les classes juniors/jeunes, alors j'ai beaucoup expérimenté avec mon père, nous avons navigué sur des Ok Dinghies, des Finns, des 49ers et à l'âge de 12 ans, j'étais sur la RS:X tout en naviguant en Waszp et en Moth. Comme tout enfant normal, je faisais beaucoup de sport ! J'adorais jouer au rugby et aller à la salle de sport locale de cross fit. Mon autre sport favori était l'haltérophilie. Je pense que si certains ont vu mon Instagram, ils ont compris que j'adore faire du deadlift ! Je pense qu'à un moment donné, j'étais l'adolescent de 15 ans le plus fort du monde aux deadlifts et aux squats, mais ce n'est pas vraiment mon objectif aujourd'hui, et mes parents n'étaient pas non plus très enthousiastes à ce sujet ! La période pré-Covid et Covid a été un tournant pour notre groupe local, tous ceux avec qui je navigue habituellement. Mon père m'avait acheté un premier foil NeilPryde aluminium et j'ai commencé à foiler en novembre 2019. En février 2020, l'Australie était en confinement et nous n'avions pas le droit d'aller à l'école. Heureusement, naviguer "seul" était considéré comme de l'exercice et j'ai donc navigué avec ma mère et mon père (qui sont sur l'eau la plupart du temps), et avec les nouveaux foils Starboard, nous avons littéralement passé 30 heures par semaine pendant 6 mois avec mes copains, dont Tash Bryant, Grae Morris, Vaughan O'Shea, Jono Tute, Matt Quinlan et Amelia Quinlan. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble sur les planches. Nous avions à l'époque des entraîneurs locaux très enthousiastes, et je remercie vivement Daniel Wilson (mon entraîneur, pardon, super entraîneur !), Jessica Crisp et David Bell, qui essayaient et essayent toujours de faire circuler l'énergie entre nous, les petits nouveaux. Quand l’iQFOil est arrivé en Australie, j'ai su que c'était pour moi et j'ai voulu être plus compétitif. Aujourd'hui, j'ai décidé que le windsurf était ma vie. L'école était vraiment difficile pour moi avant le confinement, et j'ai eu du mal à m'y remettre. J'ai donc demandé à mes parents de me laisser partir à la fin de l’année scolaire, en janvier 2022. J'ai dit à mon père que je voulais devenir windsurfer professionnel et participer aux Jeux Olympiques. Nous avons discuté de la possibilité de me donner 12 mois pour voir si j'avais le potentiel nécessaire et si c'était le cas, mon père me soutiendrait dans une campagne pour Paris 2024. Mon premier voyage en Europe a eu lieu en 2022. Les moments forts que je retiens sont les courses en tête de flotte à Hyères, ma quasi-victoire sur l’une des courses des championnats d'Europe iQFOil sur le lac de Garde et l'expérience incroyable de ma 1ère épreuve PWA au Japon ! En dehors des courses, je me suis fait beaucoup de nouveaux amis et j'ai vécu des expériences extraordinaires. Est-ce qu'il y a quelque chose de mieux ? Mon père et ma mère ont accepté de financer mon voyage à Paris et je croise les doigts pour que tout se passe bien !

 


WJ : Après le Japon l'année dernière, cet événement PWA en Italie était ta 2ème compétition sur le tour mondial. T’attendais-tu à un tel résultat ? Et comment s'est déroulée la semaine dans l'ensemble ?
WMM : J'ai eu la chance d'être invité sur l’épreuve PWA au Japon alors que j'étais sur les championnats du monde iQFOil à Brest. J'étais très excité à l'idée de me mesurer à des légendes et à des compétiteurs que j'avais regardés des heures sur YouTube. Je suis évidemment très reconnaissant à un grand nombre de personnes d'avoir fait en sorte que cela se produise pour moi dans un délai aussi court. La marque F4 Foils m'a beaucoup aidé à l'époque et j'ai été présenté par Maciek Rutkowski à Claudio Badiali et à l'équipe de Challenger Sails, qui m'ont beaucoup soutenu. J'ai emprunté une planche au Japon à mon bon ami Jun Ho de Singapour. Le Japon a été la meilleure introduction possible au tour PWA, c'était un vrai défi et j'étais assez compétitif. L'atmosphère, le soutien et les plaisanteries entre tout le monde sont très amusants ! Pendant l'été australien, nous avons préparé le programme de l’année 2023 et nous avons prévu de faire les 2 premières manches de la Coupe du Monde PWA 2023 entre les engagements prévus en iQFOil. Le premier voyage devait avoir lieu sur le lac de Garde. J'ai eu la chance d'être soutenu par Starboard et Challenger Sails, mais il y a eu un changement de dernière minute dans mon choix de foil. Au cours de l'hiver, j'ai appris à connaître Patrik Diethelm et la marque Patrik et sans leur aide et leurs foils, l’épreuve en Italie aurait été très différente. Il est important de dire que Patrik Diethelm, Alexandre Cousin, Maciek Rutkowski et Claudio Badiali m'ont vraiment aidé. Avant l'événement, je n'avais pas d'attentes, je voulais juste montrer ce que je pouvais faire et gagner quelques courses. Pendant l'entraînement avant l'épreuve, je savais que j'avais la vitesse et je suis très heureux de la façon dont les choses se sont déroulées. Je sais que j'ai eu des moments difficiles, mais j'aime la course et je considère le tour PWA comme une partie intégrante de ce que je veux faire. Je dois m'améliorer en aileron et j'ai beaucoup de choses à travailler pour les prochaines années.

 


WJ : Tu suis également le circuit iQFOil. Ce très bon résultat en Italie va-t-il changer ton programme et vers quelles disciplines penses-tu te diriger à l'avenir ?
WMM : Je pense que ce qui est très excitant dans le windsurf en ce moment, c'est la convergence qui se produit autour du support qu’est le foil. Pour moi, c'est génial de pouvoir participer au tour PWA et aux épreuves olympiques d'iQFOil. C'est un peu comme un entraînement croisé et quand tu ajoutes le wingfoil, le prone surfing et le SUP foil, tu peux littéralement sortir tous les jours, faire quelque chose sur l'eau, passer un bon moment, apprendre, s'améliorer, aller plus vite. Pour les 12 prochains mois, l'iQFOil est ma priorité, mais après Paris, j'espère faire le tour complet PWA en 2025. Donc, à court terme, je ferai tout ce que je peux. Avec le soutien de mes parents, je fais tout ce que je peux pour courir autant que possible et avoir une chance de qualifier la Thaïlande pour Paris 2024 et participer à quelques événements spéciaux comme des épreuves PWA dans les limites du temps possible et du budget imparti ! J'espère que j'ai intéressé quelques autres sponsors potentiels après cette épreuve en Italie. Je suis actuellement à Weymouth, au Royaume-Uni, où je m'entraîne en iQFOil avant de me rendre à Marseille pour le Test Event de Paris 2024. Puis je serai à La Haye pour les championnats du monde iQFOil. Ensuite, j’ai prévu de me rendre en Australie pour me préparer les Jeux Asiatiques prévus en Chine.


 

Pour en savoir plus sur Will MacMillan : www.instagram.com/will.mcmillan8

 

Source : Will MacMillan
Photos : Crowther/Pwaworldtour.com

tags: Will McMillan PWA World Tour Torbole PWA World Cup

Articles similaires

3 questions à Nico Prien

Élu président du PWA World Tour, ainsi que président du conseil...

3 questions à Jimmy Diaz

Après 20 ans de bons et loyaux services, Jimmy Diaz a démissionné...

Calendrier Wave Tour 2024

Lancé l’an dernier, le PWA IWT Unified Wave Tour vient de dévoiler son...
comments powered by Disqus
Gestion de vos données sur le site Windsurfjournal
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies ou autres traceurs pour vous proposer par exemple, des publicités ciblées adaptées à vos centres d’intérêts ou encore réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus fermer