3 questions à Djamel Aklit

30/05/2023

Si on croise énormément de monde au Défi Wind à Gruissan, on y fait aussi de belles rencontres. Sapeur-pompier dans le civil et windsurfer, Djamel Aklit fait partie de la Sécurité Mer, les saint-bernards ô combien indispensables de cet événement unique. Interview avec un pratiquant passionné qui a décidé de de vivre cette compétition autrement, en aidant et en secourant les autres…

 


Windsurfjournal.com : Pourrais-tu tout d'abord te présenter pour celles et ceux qui ne te connaissent pas ? Et en quoi consistait ton travail sur le Défi Wind ?
Djamel Aklit : Je m'appelle Djamel, je suis originaire de la région parisienne, du 92 précisément. J'ai un parcours un peu atypique... J'ai commencé la planche à voile à 10 ans sur un lac où se trouvait un centre de loisirs tenu par des agents de la Police Nationale, un centre qui favorise la médiation entre la police et les jeunes de quartiers défavorisés et sensibles dont je suis issu... Pour moi ça a été un vrai tremplin, le windsurf comme essence de ce que je voulais devenir, plusieurs de ces policiers sont devenus des figures paternelles pour moi, j'ai passé plusieurs diplômes grâce à eux dans le domaine du sport et ils m'ont poussé à devenir ce que je suis aujourd'hui. J'ai quitté la capitale peu après ma majorité pour descendre dans le Sud, une seule idée en tête, la planche à voile, obsessionnelle... Aujourd'hui, je vis dans la plus belle région de France, la Camargue !!! C’est un rêve qui se réalise chaque matin pour moi venant d'une cité. Je suis sapeur-pompier dans le Gard depuis plus de 25 ans maintenant, voilà pourquoi je fais le Défi Wind aujourd'hui côté Sécurité Mer. J'allie mes 2 passions, le windsurf et l'entraide. Mon travail sur l'eau est complexe et passionnant, veiller sur la sécurité des défieurs, surveiller les navigateurs partant au large et les ramener, la casse matériel et malheureusement quelques fois les bobos, mais surtout qu'ils n'en manquent aucun à l'émargement (hein Francky !). Les premiers à l'eau et les derniers à en sortir. C’est un véritable honneur de faire partie de cette team et surtout en binôme avec un autre camarguais Sylvain Maurin himself !!!

 


WJ : Pourquoi avoir choisi d'être du côté coulisses et sécurité de ce Défi Wind plutôt que sur l'eau avec les 1399 autres participants ?
DA : Excellente question... Pour rendre un peu au windsurf, ce que le windsurf m'a donné. On faisait ma sécu par tous les temps quand j'ai appris à naviguer, aujourd'hui c'est mon tour... Mais ceci dit, pourquoi pas une manche ou deux l'année prochaine, avec un peu d’entraînement, mais je préfère la vitesse. Et franchement, être là aux premières loges pour assister au départ de 1400 fadas comme moi, et voir mes potes courir comme Jean-Baptiste Gautier ou Christophe Pace, c'est HORS NORME !!! Il y a une énergie folle qui se dégage de cet évènement chaque année, c'est littéralement addictif ...

 


WJ : Qu'est-ce qui est le plus difficile dans la gestion de la sécurité sur le Défi Kite et le Défi Wind, et, de manière plus "légère", as-tu des anecdotes à nous raconter ?
DA : Le plus difficile ? TOUT, mais la priorité lorsqu'on intervient reste le rider, il y a tellement de paramètre, la force et la direction du vent, la houle, le matos (aileron, foil, lignes, etc...) pour éviter un sur-accident. Il se crée une osmose avec ton binôme, avec Momo ou Marco on se parle beaucoup au début, puis vient la concentration et les gestes simples, précis, on drive les coureurs quand on arrive pour porter assistance. On regarde partout, notre zone, au large, on s'entraide énormément avec la SNSM et les collègues pompiers de l'Aude... C'est un peu différent de ce que je fais en intervention chez les pompiers, mais cela demande beaucoup de rigueur. Il faut bien assurer la fameuse Chatte à Bur !!! Des anecdotes plus légère ? Les escortes présidentielles du dernier rider, MYTHIQUE !!! Une flotte digne d'un 14 juillet !!! L'année dernière, 5 embarcations pour un rider en windsurf après plusieurs heures de navigation… Idem en wingfoil pour un adolescent de 14 ans qui pratiquait depuis 5/6 mois, l'ambiance sur la sécu entre 2 kitesurfers avec les lignes emmêlées, les coups à boire proposés par chaque défieur que l'on ramène sain et sauf au bord. Mais ce que je retiens le plus, c'est la satisfaction et le fighting spirit de chaque défieur du premier au dernier, la clameur à la ligne d'arrivée, certains la passe en nageant, c'est irréel !!! Nous on est là, on motive, on les rassure faire que cela reste une fête... C’est un véritable privilège !

 

Pour en savoir plus sur Djamel Aklit : www.instagram.com/djamel_f.a.s.t

 

Source : Djamel Aklit
Photos : Djamel Aklit

tags: Djamel Aklit Défi Wind

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