Avec le projet Zephir officiellement lancé début décembre à l’occasion de tests en soufflerie sur le site Aéro Concept Engineering, ancienne soufflerie Prost Grand Prix de Magny-Cours puis dans celle de l'IAT-CNAM à Saint-Cyr-l'Ecole, Antoine Albeau donne un nouvel élan à sa riche carrière et s’attaque à un monument, le record du monde absolu de vitesse à la voile. Pour Windsurfjournal.com, le windsurfer français le plus titré de l’histoire du sport revient sur ce nouveau challenge au long cours qui débute à peine…
Windsurfjournal.com : Voilà quelques mois que tu collabores avec Marc Amerigo et c'est début décembre qu'a été lancé officiellement le projet Zephir afin de battre le record de vitesse à la voile... Après tes titres et tes victoires toutes ces dernières années, est-ce le plus gros challenge de ta carrière ?
Antoine Albeau : Oui nous avons été en contact avec Marc depuis le début d’année 2020 pour partir sur ce projet de record du monde de vitesse à la voile, c’est un gros projet qui consiste à repartir vraiment à zéro pour bien réfléchir aux différents problèmes que nous rencontrons en windsurf. Nous nous sommes entourés de pas mal de personnes de métiers différents qui pour la plupart sont venus d’eux-mêmes en entendant parler de ce que l’on fait et aussi du fait que Marc soit dans le projet et moi-même. C’est un projet qui tombe à pic aussi car avec l’année que nous venons d’avoir, nous avons été bien disponibles pour travailler dessus bien que, cela ne soit pas facile de lancer un projet de cette envergure dans cette année difficile. Malgré tout, nous avons beaucoup de contacts, nous avons vraiment bien travaillé et nous avons également de très bons retours. Après nos essais en soufflerie, beaucoup de personnes se sont intéressées à ce que nous faisons…
WJ : En 2012, Vestas Sailrocket 2 a mis la barre très haute et même les kitesurfers ont eu du mal à s'en rapprocher depuis... Ce record n'est-il pas devenu en quelque sorte "inaccessible" ?
AA : Oui Vestas Sailrocket 2 a travaillé pendant des années sur son projet et je me souviens que nous allions en Namibe à Walvis Bay pour la coupe du monde de vitesse et Paul Larsen était là-bas aussi pour travailler sur son bateau et nous rigolions bien de lui à l’époque. Quelques années plus tard, il nous mettait presque 15 nœuds dans la vue. Les kitesurfers ont vraiment bien travaillé aussi sur la vitesse en adaptant un plan d’eau idéal comme avec le canal d’Alexandre Caizergues aux Salin-de-Giraud. Pour nous aussi, les organisateurs du Lüderitz Speed Challenge ont fait du mieux qu’ils pouvaient pour améliorer d’années en années le spot là-bas. Nous avons un gros un gros problème en windsurf, c’est de trouver un spot idéal avec peu d’eau pour réduire le clapot, les voiles sont très rapides mais nous avons trop de trainée, il va falloir la diminuer au maximum.
WJ : Le projet Zephir va demander du temps et des moyens, est-ce le seul projet auquel tu vas te consacrer désormais ou garderas-tu un pied dans la compétition classique si tant est qu'elle reprenne un de ces jours ?
AA : J’ai du mal à lâcher la compétition, je pense de plus en plus que je suis né pour faire des compétitions, la conjoncture actuelle est super difficile, je suis en train de voir en ce moment ce que je vais faire en 2021 mais j’aimerai quand même faire du slalom foil sur le tour PWA, je pensais le faire en 2020 mais nous n’avons pas eu d’épreuves…
Source : Antoine Albeau
Photos : Zephir/Richard Bord