Shop du mois - SwellAddiction

20/05/2015

Dans le cadre de notre rendez-vous désormais mensuel avec les shops de France et de Navarre, nous nous sommes intéressés cette fois au magasin SwellAddiction à Brest. Rencontre avec Mathieu Hurier, passionné comme au 1er jour et qui tient bon la barre depuis maintenant 10 ans !

 

Fiche signalétique
Nom du magasin :
SwellAddiction
Nom du gérant : Mathieu Hurier
Nombre d’employés : 6
Date de création : Avril 2005
Adresse : 415 rue des Sternes, Port de Plaisance du Moulin Blanc à Brest
Téléphone : 02 98 34 19 61
Principales marques proposées : Fanatic, North Sails, Quatro, Goya Windsurfing, Loftsails, Patrik...

 

Windsurfjournal.com : Quel l’ADN du magasin, sa philosophie, ce qui le distingue des autres dans la région ?
Mathieu Hurier : Le shop a toujours été tourné vers le conseil et le service, et nous avons plutôt privilégiés un positionnement sur le haut de gamme, là où la concurrence en place quand on s'est installé bataillait surtout sur des gros volumes de vente à prix cassés. On adore les beaux produits, ce qui est technique et que l'on va avoir plaisir à utiliser sur l'eau. On aime bien ce qui est différent, pas pour le côté tendance ou marketing, mais pour le potentiel que le produit va avoir pour augmenter le nombre de sessions, simplifier la pratique, rendre la navigation plus facile… Bref, tout ce qui va offrir un windsurf toujours plus agréable et passionnant. Vendre un prix ne nous intéresse pas, et d'ailleurs on préfère ne pas vendre si le produit ne nous paraît pas adapté pour le client. Le but est de fidéliser par le conseil sur la durée, ensuite il existe des solutions pour tous les budgets en distinguant bien chaque niveau de prix entre les modèles millésimés, des promotions raisonnables et en militant pour que l'occasion garde une vraie valeur.

 

WJ : Quel est la part du windsurf par rapport aux autres disciplines montantes comme le kitesurf ou le SUP ?
MH : Nos ventes en windsurf continuent à progresser, mais évidemment le SUP occupe une place de plus en plus importante. Aujourd'hui les 2 supports font jeu égal en chiffre d'affaires, mais forcément en nombres d'unités vendues le SUP dépasse le windsurf. Et c'est plutôt une bonne chose, car c'est le meilleur vecteur pour mettre des gens à l'eau, et on voit très nettement que des transferts se font ensuite vers les autres sports nautiques comme le windsurf ou le surf. C'est également exaltant car jamais un sport de glisse n'aura permis de mettre autant de femmes à l'eau. Pour ce qui est du kitesurf, c'est un marché compliqué que je sens plutôt en déclin, définitivement axé sur la recherche de prix cassés au détriment des qualités propres du matos. Trop de marques, trop de canaux de distribution.... et les variations du taux de change euro/dollar risquent d'être extrêmement défavorables aux ailes de kitesurf, produit manufacturé assez gourmand en main d'œuvre. Il y aura de l'écrémage à venir.

 

WJ : Quelles sont les principales disciplines qui se dégagent au travers des ventes réalisées tout au long de l’année ?
MH : Il n'y a pas de règles, ce sont les conditions météo qui le déterminent. On est dans une région où les gens vont pratiquer la plupart du temps plusieurs activités nautiques, faire du SUP quand le vent est absent, alterner slalom et vagues en fonction des conditions. Evidemment on va vendre de la vague en automne/hiver et le printemps va laisser plus de places aux ventes de slalom/freeride... Mais définitivement il n'y a pas de règles. Il suffit d'un été un peu pourri pour que l'on se mette à vendre du matos de vagues en plein mois d'août, et ça on l'a vécu il y a quelques années. En revanche, ce qui est rassurant c'est que les ventes de freeride et de planche à dérives progressent, et la demande n'est plus seulement cantonnée aux beaux jours.

 

WJ : Quel est le client type du magasin ?
MH : Il n'y pas de client type, mais pour moi la clientèle qu'on a fidélisé est tout simplement sensible au conseil et va avoir un peu la même philosophie que nous. Pas forcément avoir une tonne de matos dans le garage, mais le minimum bien choisi dans le fourgon pour être le plus souvent à l'eau. Et puis il y a un affectif qui se construit au fil des années, une confiance qui fait que la relation commerciale est juste pour nous comme pour nos clients, car on s'attache à faire les choses au mieux. On n'est pas propriétaire de sa clientèle, le vent peut tourner et on doit tout le temps se remettre en cause.

 

WJ : Quelle évolution du marché as-tu constaté ces dernières années ?
MH : Les sports de glisse sont en plein boom, et c'est loin d'être fini. Certains phénomènes comme le longe côte nous ont fait sourire à leurs débuts, mais au final ça a permis d'équiper plein de femmes en combinaison. Dès lors qu'elles avaient investi, elles ont eu la curiosité d'essayer d'autres sports nautiques, d'entraîner derrière elles leurs enfants, leurs maris ou petits amis. D'un univers assez macho, on a assisté à une sorte de renaissance, et forcément le SUP est arrivé au bon moment pour donner un formidable élan. Je ne sais pas si cette vision est le fait d'avoir une équipe mixte où nos vendeuses sont aussi pratiquantes et de très bons conseils mais il y a quelques années on pensait que les pères de famille allaient transmettre le virus windsurf et sports de glisse à leurs enfants... et finalement j'ai le sentiment que les femmes ont joué ce rôle. Ce qui se passe depuis 2/3 ans est exceptionnel, et c'est très encourageant pour la suite.

 

WJ : Comment vois-tu l’avenir du sport et de son marché ?
MH : Brest, notre premier magasin physique est né avec la crise. On a développé nos points de vente avec Auray et Ploemeur, non sans traverser des difficultés notamment à cause de la méfiance et l'inertie des banques. J'ai seulement 33 ans, pas du genre à mettre un costard ou me raser pour un rendez-vous … alors forcément il a fallu faire ses preuves sur la durée. Malgré tout SwellAddiction fête (comme Windsurfjournal.com) ses 10 ans cette année et on pense être là encore pour un moment. L'avenir n'est pas forcément rose car le dollar risque de nous mener la vie dure et il y aura forcément de mauvaises surprises à venir l'an prochain au niveau des prix. Ça risque de tendre le marché, il faut donc imaginer de nouveaux services pour que le prix du matériel reste en phase avec ce que le magasin offre. On y travaille et c'est notamment essentiel que l'on ne perde pas l'engouement actuel sur le freeride, il ne faut pas que ces nouveaux pratiquants se détournent du windsurf pour des questions de budget. Peut-être que le rôle des clubs évoluera en fédérant les pratiquants au-delà de l'éternel schéma école de voile/école de sport, et qu'ils arriveront à proposer par exemple une offre de location funboard freeride. La solution sera peut-être tout autre mais il faut conserver cette belle dynamique qui met actuellement du monde à l'eau !

 

Photos : Loïc Olivier Photographie

tags: shop du mois SwellAddiction Mathieu Hurier

Articles similaires

Le shop du mois - L'Oc Surf

Dans le cadre de notre rendez-vous mensuel avec les shops de France et de Navarre, nous nous...

Le shop du mois - Le Marin

Dans le cadre de notre rendez-vous désormais mensuel avec les shops de France et de...

Gliss Factory

Nous vous en parlions la semaine dernière à l’occasion de la sortie de notre...
comments powered by Disqus
Gestion de vos données sur le site Windsurfjournal
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies ou autres traceurs pour vous proposer par exemple, des publicités ciblées adaptées à vos centres d’intérêts ou encore réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus fermer