Nouvelle Da Curve… Tabou or not to be…

30/01/2024

[Article sponsorisé]

 


1/ Salut Fabien, tu es le shaper à l’origine de Tabou, peux-tu nous en dire plus sur toi ?
FV : J’ai commencé à shaper il y a maintenant 42 ans, en Suisse dans un atelier qui s’appelait Adrénaline. C’est là que j’ai appris les bases du shape, de la stratification du glaçage… On fabriquait entre 30 et 40 planches par mois, c’était à la grande époque, quand un magasin recevait un container de planches, il était vendu dans le mois ! Je suis ensuite parti un an à Hawaii parce que je voulais progresser en shape, et c’est Jimmy Lewis qui m’a accueilli dans son atelier. Il m’avait laissé les clés de l’atelier, je pouvais venir quand je voulais, j’avais le droit d’observer et de faire mes propres planches, il fallait juste que je me mette dans un coin et que je ne parle pas. Quand je suis rentré, c’était en 90, j’ai créé Tabou et ouvert mon propre atelier. L’année d’après, je faisais des boards de vagues pour plein de coureurs de la coupe du monde, Jessica Crisp, Nathalie Simon, Björn Schrader, Mathias Homlberg, Fabien Pendle Robert Teriitehau, Renaud Simhon… Et très rapidement, Bic est venu nous contacter moi et Fabien pour faire toute la gamme Bic… Et depuis, c’est l’histoire qu’on connait, avec Tabou qui a pris son envol et est devenu une marque de série, avec le succès qu’on lui connait aujourd’hui…

 


2/ Quel est le process pour dessiner / développer une planche ? Quels sont les points essentiels sur lesquels tu te focalises et qui font l’ADN de Tabou ?
FV : Tout dépend si l’on parle d’une évolution d’une planche existante, ou d’un nouveau concept. Pour un nouveau concept, comme la Fifty (modèles 50% fin / 50% foil) par exemple, on va établir un cahier des charges le plus précis possible avec les équipes commerciales et marketing, définissant les riders cible, à partir de quelle force de vent elle doit naviguer en foil puis passer en aileron, les foils utilisés… Une fois que c’est fait et que tout le monde est d’accord, je me sers de ma base de données qui est assez conséquente maintenant, pour dessiner une planche que l’on va tester, modifier si besoin pour affiner (il arrive de découper des prototypes en plusieurs sections pour refaire un scoop), ou changer de direction avec un nouveau proto si on s’est trompé, pour arriver au résultat souhaité. Pour la Fifty par exemple, c’est 4 protos, plus toutes les modifications sur chaque prototype, ce qui représente un certain temps de travail en atelier et en tests sur l’eau. Si c’est pour une évolution d’un modèle existant, on va le plus souvent progresser par petites touches en se servant de ce qu’on a pu apprendre sur d’autres modèles, mais parfois comme pour la Da Curve ou la 3S cette année, on passe sur des évolutions beaucoup plus importantes, ce qui représente tout de même un risque quand il s’agit de best-sellers. Pour l’ADN de Tabou, je dirais que les planches doivent être « Plug and Play », faciles. Une planche ne doit pas être compliquée à faire marcher, ça doit se faire tout seul. Je dis souvent à mes testeurs que si une planche demande beaucoup de réglages pour la faire fonctionner, c’est qu’elle n’est pas bonne. C’est vrai pour tous les programmes. L’autre caractéristique des Tabou, c’est que je recherche toujours un touché d’eau agréable, très doux.

 


3/ Tu apportes une grande importance à la construction et au finish des planches, avec notamment beaucoup de temps passé chez Cobra. Peux-tu nous en dire plus ?
FV : D’une manière générale, j’apprécie vraiment les beaux produits, particulièrement en surf, où je regarde ce qu’il se fait en termes de graphisme, détails, construction, glaçage….
J’adore expérimenter des nouveaux process de finition, jouer avec la résine dans mon atelier, c’est pourquoi les prototypes de coureurs sont parfois très différents de la série, mais j’ai la chance de pouvoir tenter des trucs, alors je le fais… On essaie ensuite de reproduire ça chez Cobra, ce qui n’est pas toujours facile, mais on arrive à faire des trucs sympas et on cherche en permanence comment innover dans ce domaine ou en tout cas transposer en production de série ce qu’on peut faire en custom, ça prend du temps, Cobra c’est une grosse machine à faire bouger, mais on y arrive parfois ! Pour ce qui est de la construction pure et dure, là aussi je permets de chercher et de tenter des choses à l’atelier, sur les grammages de tissus, orientations de fibres. Mais nos constructions de série restent très stables depuis un certain temps maintenant, comme les planches en sandwich verre LTD, qui ne changent pas, car extrêmement fiables, avec un bon rapport poids/solidité, on ne veut prendre aucun risque dessus. Par exemple, on n’a jamais remplacé le PVC par du bois dans ces constructions, parce je trouvais que ça ne vieillissait pas aussi bien que les versions PVC, ce qui n’est pas envisageable pour moi. Ça nous coûte un peu plus cher, mais la fiabilité fait partie des atouts de Tabou, on ne peut tout simplement pas transiger là-dessus pour nos clients.

 


4/ Cette année, Tabou présentent une nouvelle Da Curve, avec pour la première fois un pro-model Thomas Traversa. Quels sont les changements, comment les avez-vous initiés ?  
FV : Pour cette planche tout part en fait du la période du Covid. Depuis des années, Thomas a gardé chez lui ses planches préférées et il a eu une idée marante pendant cette période durant laquelle je ne pouvais pas lui faire de planche car l’atelier était fermé, de retester toutes ces vieilles planches et de faire des vidéos pour parler des shapes, ce qu’il aimait, ou pas…Et il est retombé sur une planche de 2006 que je lui avais fait pour le Cap Vert, avec un gros mono-concave, qui générait énormément de vitesse au top turn, avec des sensations de grip et de carving de fou, et comme il était filmé, on a pu le vérifier à l’image, les gerbes étaient beaucoup plus hautes avec cette planche-là, c’est toujours mieux en compétition, ça impressionne les juges ! On est reparti de cette planche, avec un gros mono concave, un round pintail et un outline un peu parallèle au milieu, en la mixant avec les évolutions des planches modernes, comme les rails, les répartitions de volume et ligne de scoop, outline, position de straps… Il a adoré le premier prototype et les suivant, et j’ai pris tout ça pour faire les nouvelles Da Curve, en adaptant juste certains paramètres propres à Thomas, comme le scoop ou le volume, qui sont juste impossibles à naviguer pour le grand public ! Ça a vraiment été un process intéressant pour cette planche, d’aller chercher des recettes d’il y a 15 ans pour les mixer avec ce qu’on fait aujourd’hui, et sortir une board moderne et ultra performante. L’autre truc sympa, c’est qu’on s’est rendu compte que les performances et sensations apportées par cette « nouvelle » carène étaient encore décuplées avec des ailerons qui avaient de l’angle, c’est pourquoi on est passés sur le K4 avec 2° d’angle, pour un combo parfait !

  


5/ Pourquoi avoir fait un pro-model avec Thomas ?
FV : Évidemment, Thomas, c’est le rider emblématique de Tabou, une légende en France, champion du monde, toujours un des meilleurs waveriders au monde, il ride Tabou depuis toujours, c’est donc une chose que j’avais proposé à l’Allemagne (qui gère la distribution de Tabou dans le monde) il y a un certain temps, mais ils n’étaient pas emballés, pas à cause de Thomas, mais dans l’idée générale de trop mettre un rider en avant sans doute… Et puis là je ne sais pas, un ensemble de petites choses, Thomas qui a proposé sa déco, les retours sur la déco des protos était bonne sur les réseaux sociaux, l’équipe commerciale en France qui a poussé, et puis sans doute une volonté de montrer que les riders historiques sont importants, à l’encontre de ce qu’on voit actuellement chez d’autres marques…

 


6/Hello Thomas, c’est toi-même qui a dessiné cette déco. D’où t’est venue l’inspiration ?
TT : Quand Fabien a lancé Tabou au début des années 90, il avait un coureur emblématique, Renaud Simhon, qui était un super waverider spécialiste des trips et des compétitions alternatives comme la Windsurf Trilogy. J’ai grandi en voyant les images de Renaud sur ses customs Tabou, qui arboraient une croix verte sur fond rouge. Durant le Covid, Fabien m’a fait quelques planches à Marseille et j’ai eu l’idée de faire une déco custom. Après lui en avoir parlé, on a tous les deux pensé que ce serait super de remettre la déco mythique de Renaud au goût du jour ! Dès la première version que j’ai faite on a trouvé ça tellement cool qu’on a continué sur les protos suivants. J’ai proposé l’idée de mettre cette déco sur les planches de série, et voilà !

 


7/ Tu rides depuis toujours sur les shapes de Fabien. Quelle est la raison de cette longévité ?
TT : J’ai eu ma première Tabou à l’âge de 12 ans en 1998 donc oui on peut dire que j’ai toujours été sur les shapes de Fabien. Au départ, ça s’est fait naturellement puisque nous naviguions ensemble dans le sud de la France, à l’époque où Fabien shapait pour Bic Sport en plus de ses customs Tabou. C’était les meilleures planches customs en France donc je n’avais aucune raison d’aller voir ailleurs. Puis dans les années 2000, Fabien a lancé Tabou en série et, à la même époque, j’ai commencé à faire des trips et des compétitions, je suis devenu rider officiel de Tabou. Depuis, Fabien m’a accompagné dans ma progression en me faisant toujours des planches magiques ! J’ai bien sûr essayé d’autres planches mais je n’ai jamais trouvé quelque chose d’aussi adapté à mon style et à mes attentes : des planches faciles et radicales, solides et qui marchent dans toutes les conditions. Et puis notre longue relation permet de se comprendre super rapidement et d’essayer plein de choses. Il me fait des planches magiques et, d’une certaine façon, ça participe grandement au développement des planches de série 

 


8/ Dernière question Fabien, il y a une autre nouveauté cette année, les nouvelles 3S Classic. Comment as-tu fait évoluer ce modèle ?
FV : Depuis toujours la 3S est une planche Freewave / Bump and jump vent fort, qui plait beaucoup aux utilisateurs, qui l’utilisent en freeride vent fort. Et comme la 3S+ est arrivée, avec une orientation beaucoup plus vague au fil du temps, je me suis dit qu’il fallait un peu déplacer les curseurs sur la 3S Classic, en allant à fond vers la direction Freeride pour démarquer les deux modèles. J’ai mis des scoops beaucoup plus freerides, pas de kick, j’ai redéplacé le volume en en rajoutant sous le pied arrière pour générer de la puissance et de la ressource comme une planche de freeride, raccourci l’outline pour une planche plus stable avec moins de ballant, changé un peu la carène. On a une planche plus nerveuse et vivante à bas régime, qui va accepter plus de pression sur le pied arrière pour chercher de la vitesse, avec toujours de la tolérance, de la maniabilité, et une énorme plage d’utilisation, top pour le Défi Wind par exemple.
C’est un best-seller, donc c’est sûr que quand tu commences à travailler sur ces planches là, ça fait toujours peur, on se demande si l’on ne risque pas de faire une erreur. Après au fil des tests, on a vu tous les aspects bénéfiques, et quand je croise des clients qui utilisent ce type de planche, je sais que ça ne leur apportera que des plus d’avoir plus de volume et de puissance sur l’arrière, pour des sensations immédiates tout en confort. C’est ça l’esprit Tabou au final !

 

Pour en savoir plus sur la Tabou Da Curve : www.tabou-boards.com/boards/da-curve

 

Pour en savoir plus sur la Tabou 3S Classic : www.tabou-boards.com/boards/3s-classic

 

Source : Tabou
Photos : Tabou - Fish Bowl Diaries

tags: Tabou Da Curve 3S Classic Fabien Vollenweider Thomas Traversa

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