3 questions à Stéphane Krause

29/03/2022

Cadre Technique National à la Fédération Française de Voile et en charge entre autres de l’entraînement de l’Équipe de France Funboard, Stéphane Krause animait un gros bloc d’entraînement en slalom qui s’est achevé en fin de semaine dernière après 12 jours. Au micro de Windsurfjournal.com, il revient sur l’intérêt de ce type de rassemblement et nous donne la tendance dans le match qui voit s’affronter l’aileron et le foil dans la discipline…

 


Windsurfjournal.com : C'est un long stage de l'Équipe de France qui vient de s'achever à Hyères dans le Var, quel était le prétexte et le propos d'un tel rassemblement et comment s'est-il déroulé ?
Stéphane Krause : C’est le traditionnel stage de rentrée. Depuis quelques saisons, nous proposons un gros bloc d’entraînement en mars. Les coureurs se sont éparpillés pendant l’hiver pour d’abord se reposer, profiter de leur famille, ensuite ils ont repris l’entraînement de leur côté, à Tenerife par exemple, et optimisé le matériel pour eux et les marques qu’ils représentent. Ce stage de 2 semaines était alors l’occasion de les regrouper entre français, de se retrouver, mettre en commun et échanger entre nous. Nous essayons toujours d’associer l’Équipe de France avec l’Équipe de France jeunes pour permettre aussi de faire progresser la relève, c’est pour cela que j’encadrais le stage avec Julien Magurno en charge des jeunes. Chaque jour, un bloc technique permettait de travailler sur des aspects technique/tactique particulier et un bloc parcours ont été proposés aux coureurs. Entre 3 et 4 heures de navigation intense chaque jour.

 


WJ : Quels sont les objectifs d'un tel stage réunissant des concurrents avec des niveaux et des ambitions différents ?
SK : La spécificité de notre sport, c'est que l’on ne peut pas s’entraîner seul, il faut se comparer aux autres donc il faut savoir être partenaire d’entraînement lors des stages et ensuite concurrent sur la ligne de départ. Vu le niveau des français, être présent à ce stage, c’est l’assurance de se comparer aux meilleurs, du coup ça tire tout le monde vers le haut… Les objectifs sont évidemment de continuer à peaufiner les réglages, mais aussi travailler les aspects liés à la course : départs, travail des placements et des trajectoires sur les bords et les jibes avec toujours la question foil/aileron.

 


WJ : Les conditions ont été propices justement à des matchs entre les foils et les ailerons, quelle est la tendance de ce début de saison dans cette confrontation et comment la vois-tu évoluer dans le futur ?
SK : Oui, les conditions ont été exceptionnelles, elles nous ont permis de travailler toutes les configurations, flotte aileron, flotte aileron/foil et flotte foil. Comme nous l’avions vu la saison dernière, la tendance est à l’élargissement des conditions d’utilisation du foil. Le développement technologique et la progression technique des coureurs élargissent la fenêtre d’utilisation du foil au détriment de l’aileron. L’aileron reste compétitif dans certaines conditions de vent et de mer, l’enjeu du stage était d’arriver à définir pour chacun le moment du passage de l’un à l’autre et à permettre aux coureurs d’avancer sur leur choix de matériel en lien avec la jauge imposée par la PWA. Comment je la vois évoluer, c’est une bonne question ! Pour moi, le foil va prendre de plus en plus de place, et s’imposera tôt ou tard dans toutes les conditions. Je pense qu’il faut réellement se poser la question de la place de l’aileron. Même si le format de course reste le même (slalom), les 2 pratiques sont différentes sur le plan de la conduite, des réglages, des trajectoires, alors pour moi le meilleur slalomeur du monde devrait rester quelqu’un de polyvalent, capable à la fois d’être performant en foil dans le light/medium, mais aussi d’être performant en aileron dans des conditions de vent fort. Voir des courses en aileron comme à Fuerteventura est très spectaculaire parce qu’elles permettent aux coureurs un plus large choix de trajectoire au jibe notamment, des gros intérieurs, des prises de risque et des variations de trajectoire plus importantes qu’en foil… Il y a aussi la problématique de spots comme Sylt où la mise à l’eau peut être impossible à faire en foil sous certaines conditions de vent et de mer… Donc les choix de jauge qui seront faits par la PWA auront un impact fort sur la pratique. Espérons que ça conserve l’esprit de la coupe du monde qui, depuis de nombreuses années, veut sacrer des coureurs polyvalents, en conditions de vent et supports différents….

 

Pour en savoir plus sur Stéphane Krause : www.instagram.com/stephanekrause

 

Source : Stéphane Krause
Photos : Olivier Duborgel - Julien Magurno

tags: Stéphane Krause

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