3 questions à Sophie Routaboul

02/10/2015

C’est lundi prochain, le 5 octobre, que le Lüderitz Speed Challenge ouvrira ses portes en Namibie durant 6 semaines au total avec une édition 2015 pleine de promesses où s’affronteront les ténors de la vitesse dont notamment Antoine Albeau et Björn Dunkerbeck. Organisatrice de cet événement avec Sébastien Cattelan depuis bientôt une décennie, Sophie Routaboul répond aux questions de Windsurfjournal.com.

 

Windsurfjournal.com : Ce Lüderitz Speed Challenge est déjà le 9ème du nom, que faut-il attendre de cette édition, quelles sont les principales évolutions ?
Sophie Routaboul : Concrètement, d’un point de vue technique, l’événement qui débute le 5 octobre et finit le 15 novembre, offre 6 semaines d’opportunité pour établir de nouvelles performances, par rapport à l’année précédente basée sur seulement 4 semaines. Pouvoir contrôler au maximum le niveau de l’eau devient également essentiel lors des journées optimales où le vent devient assez fort pour gêner la qualité du plan d’eau. Nous nous sommes procurés une pompe extra performante qui est utilisée dans l’industrie du diamant, et ainsi assurer les meilleures conditions les jours de record. En même temps, le canal a subit comme chaque année des modifications qui sont élaborées de façon empirique, en se servant des expériences et des besoins qui évoluent tout comme l’équipement et la technique des riders, car c’est d’un ensemble dont on doit tenir compte. Parallèlement, l’année dernière ayant été surpris par un angle de vent qui engendrait un clapot gênant sur le finish, nous mettons sur le banc d’essai un nouveau "chop killer" à ce niveau. Ensuite, afin d’augmenter la réalisation d’un maximum de runs pour chacun, nous avons encore plus réduit le nombre de compétiteurs par semaine. Plus de runs, donc plus de chance et plus d’expérience, a pour objectif de favoriser le nombre et la qualité des performances. Il est, ceci dit, toujours un challenge que de réaliser de meilleurs scores chaque année et ce, depuis 2007 où nous nous sommes lancés dans cette course aux records. Surtout au vu des récentes performances qui atteignent des vitesses que nous n’avions qu’espérées 9 ans plus tôt. Mais c’est aussi cela qui nous tient. Le degré du possible. Et cela tient les riders aussi. Même si le record du monde a quelque peu stagné, d’autres performances ont été établies depuis, poussant les espérances de chacun vers l’avant. Cette énergie est aussi le moteur, année après année, des performances incessamment améliorées. Comme il est souligné dans l’interview des riders 2015 sur le site web dédié de l’événement, la réussite est une combinaison d’éléments. Certes, la qualité du vent est la base. De même, le canal est devenu l’instrument incontournable sur lequel repose les performances. C’est pour cela que nous concentrons nos efforts sur cette tâche pour offrir un canal efficace et sécurisant, tout en restant dans le domaine du possible car nous avons un accès limité aux machines (nous sommes au milieu du désert !) mais n’oublions pas l’athlète, sa compréhension de la technique et son adaptation à un nouveau matériel est aussi un critère essentiel à la performance. L’expérience du canal donne aux riders une opportunité de pousser tous ces éléments dans le même sens. Par exemple, on a pu constater qu’en 2014, Patrik Diethelm avait frôlé le record malgré un vent modéré, en utilisant une voile bien plus  puissante par rapport à ce qui avait été jusque-là adopté par la plupart des riders. Il a su évoluer dans sa perception de la technique et l’adapter au canal.

 

WJ : Les windsurfers ont en fait leur événement phare de la saison et il y aura encore du très beau monde comme Antoine Albeau, Björn Dunkerbeck, Patrik Diethelm et Karin Jaggi mais aussi de nombreux amateurs éclairés qui vont très vite...?
SR : C’est évidemment un plaisir de voir que les meilleurs riders du monde et les plus passionnés partagent la même croyance que nous et nous aident à marquer l’histoire du windsurf (et du kite) chaque année. Le canal est addictif. Il symbolise l’univers du possible dans l’industrie de la vitesse. Il procure des sensations uniques que témoignent les performances et offre à la fois un côté extrême et historique permettant à tout rider de pouvoir marquer cette discipline. Les plus célèbres tout comme les amateurs passionnés réussissent  à atteindre un objectif pas si éloigné les uns des autres.

  

WJ : Les conditions météo et les dernières éditions ont été moins propices qu'en 2012, l'année de tous les records en windsurf, que peut-on espérer cette année ?
SR : En fait, depuis, nous avons eu quelques journées aussi ventées qu’en 2012. Par exemple, en 2013, nous n’avons pas pu bénéficier d’un entrainement progressif puisque des conditions de record sont apparues dès la première journée de course. L’année dernière, nous avons donc flirté avec le record en réalisant que nous étions peut-être été trop figé avec des certitudes préconçues ou du moins obsolètes sur le choix du matériel. L’angle abattu permet finalement de pouvoir tenir plus de puissance. Le canal est un lieu de navigation spécifique. Aucun endroit au monde, aussi venté soit-il, ne peut procurer des sensations semblables. La simulation doit donc se faire sur d’autres spots pour régler la base mais la finesse ne sera réellement ressentie que dans ce canal et nulle part ailleurs. Les riders doivent donc naviguer le plus possible durant l’événement pour aiguiser leurs réflexes, leur technique et leur sensibilité de glisse ainsi que leur matos. Nous n’avons, jusqu’ici, jamais limité autant le nombre de participants. Le mois de septembre a montré des cycles de vent déjà bien établis avec 3 journées à 40 nœuds et 2 journées à 50 nœuds de vent. A suivre…

 

Pour en savoir plus sur le Lüderitz Speed Challenge : www.luderitz-speed.com

 

Source : Sophie Routaboul
Photos : Johathan Tait/Lüderitz Speed Challenge

tags: 3 questions à Sophie Routaboul Lüderitz Speed Challenge

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