3 questions à Faustine Merret

19/06/2023

Médaillée d’or lors des Jeux Olympiques d’Athènes en 2004, Faustine Merret reste une sportive accomplie et une windsurfeuse affûtée, bientôt 20 ans après son titre olympique. Et elle le prouve en remportant dernièrement les European Championships Windsurfer à Carnac, chez les femmes et toutes catégories confondues ! Au micro de Windsurfjournal.com, elle revient sur son parcours depuis la fin de sa carrière, sa vision sur l’évolution de l’olympisme et son retour à la régate en Windsurfer…

Windsurfjournal.com : Que deviens-tu depuis toutes ces années et ta médaille d'or remportée lors des Jeux Olympiques d'Athènes en 2004 ?
Faustine Merret : J'ai décidé d'arrêter au lendemain des Jeux Olympiques de Pékin en 2008 où je termine seulement 11^ème après des Jeux très compliqués. J'ai immédiatement pris mes fonctions en tant que Conseiller Technique Sportif à la Ligue Bretagne de Voile de 2008 à 2012 puis à la Direction du Pôle France Voile de Brest de 2013 à 2017. J'occupe un poste d'enseignante au STAPS de Brest depuis septembre 2017. Côté sportif, je suis restée active en découvrant d'autres activités à travers le triathlon, le SUP, et dernièrement le vélo gravel sur des longues distances en autonomie. En parallèle, j'ai renoué avec la planche avec la pratique du windfoil et la régate plaisir en Windsurfer. J'aborde les activités selon ma disponibilité et l'envie sans me projeter sur des préparations trop longues et exigeantes.

WJ : Quel regard portes-tu sur le windsurf en général et en particulier sur l'olympisme avec l'arrivée de l'iQFOil fin 2019 ?
FM : Le windsurf s'adapte bien aux évolutions technologiques pour ceux qui sont à la recherche des sensations avec le windfoil, c'est aussi plus impressionnant pour le public et plus attrayant avec les modifications de formats. En revanche, pour les coureurs qui ont connu les dernières préparations olympiques, l'iQFOil, c'est un véritable changement. Ils doivent s'adapter voire revoir totalement leur approche. Nous étions sur des épreuves aux JO qui se couraient sur une période de 8 jours sur des parcours de 30 minutes, les positions se construisaient sur la durée. Aujourd'hui, ils jouent leur place sur des épreuves de moins de 5 minutes. Sur toutes les dimensions, physique, mentale, technique et tactique, c'est une révolution !

WJ : Tu viens de remporter les championnats d'Europe Windsurfer à Carnac, que penses-tu du retour de ce support ?
FM : La Windsurfer nous replonge dans les formats classiques, le support est très accessible et techniquement même s'il parait réduit à l'essentiel (pas de palans, pas de straps). La faire glisser efficacement est un dosage assez subtil et les sensations avec l'inertie du support sont plutôt sympas. Elle nous replonge dans l'analyse fine des plans d'eau pour saisir la meilleure trajectoire, j'aime aussi cet aspect de la régate. Mais c'est surtout l'occasion de se retrouver avec des amis autour d'une même passion. La classe Windsurfer est très active, notamment en France avec Dominique Rimaud et on y est bien accueilli. La moyenne d'âge des participants est certes plutôt élevée, mais j'étais surprise de voir les jeunes italiens bien présents et investis. Pour celles et ceux qui veulent continuer à régater sans trop de frais, sans prise de tête sur le matériel et se faire plaisir, c'est un bon compromis.