L\'oeil de Faustine Merret

10/05/2012

Dernière championne olympique française en date sacrée lors des Jeux Olympiques d’Athènes en Grèce en 2004, honorée du titre de Marin de l’année en France toujours en 2004, ambassadrice aujourd’hui du support RS:One, Faustine Merret est logiquement une personne qui compte et dont les mots ont de l’importance dans le windsurf olympique. Avec elle, retour sur cette décision de l’ISAF qui écarte le windsurf des Jeux Olympiques de RIO 2016…

 

"La décision tombée samedi était vraiment inattendue, non anticipée. Après l’étonnement et l’incompréhension, elle soulève depuis de nombreuses questions.
Pour revenir sur l’effet de surprise, comme beaucoup d’autres proches de la pratique RS:X, il me semblait que la planche répondait positivement aux critères requis pour défendre sa place en tant que discipline olympique. Elle représente à elle seule une composante de la pratique de la voile olympique parmi les dériveurs, catamaran, quillard.
Les arguments sont pourtant assez nombreux que ce soit en termes de nombre de nations représentées et de mixité. La planche est une discipline visible à travers la pratique libre jusqu’à la structuration au plus haut niveau avec un matériel évolutif technique et rapide, financièrement le support le plus accessible de la voile olympique. De plus, côté médiatique, les tous derniers championnats du monde RS:X, ont connu des retombées en forte croissance. Bref, ces arguments n’ont vraisemblablement pas pesés lourds dans le débat lors du vote de l’ISAF, le discours devait être tout autre, nous échappant donc complètement.
L’opposition kite/ planche n’a non plus pas lieu d’être. En dehors du fait que nous partageons les mêmes plans d’eau, les pratiques appartiennent à deux familles bien différentes. Pourquoi la planche devait-elle être la discipline à évincer au profit du kite plus que les 10 autres disciplines de la voile olympique ?
Alors aujourd’hui la sentence ne peut que paraître injuste, injuste aux yeux des Louis Giard, Pierre Lecoq, Thomas Goyard, Benoit Bigot pour qui le rêve olympique se concrétisait à l’horizon 2016. Même sentence pour bien d’autres coureurs investis dans le double projet et intégrés aux structures CEN et CER. Issue de ce parcours en tant qu’athlète et investie en tant que cadre de la Fédération,  je connais la passion, l’investissement et l’engagement que cela représente sur de nombreuses années. Je partage entièrement leur frustration.
L’impact de cette décision brutale sur les structurations internationales à nationales va être énorme. Il faudra alors du temps à l’ensemble des acteurs pour s’appuyer sur un nouveau schéma de compétitions internationales. Une discipline peut être de haut niveau sans être pour autant olympique….
Même minime, s’il y a une chance d’inverser les choses pour 2016, le milieu du windsurf se mobilise. Même si chaque situation est singulière, l’exemple du catamaran peut aussi nourrir un espoir pour 2020…"

 

Source : Faustine Merret
Photos : NeilPryde/Howie Choo - NeilPryde/Alex Zenovic

tags: oeil de Faustine Merret olympisme ISAF FFVoile windsurf kitesurf Jeux Olympiques Rio 2016

Articles similaires

L'oeil de Tristan Algret

Longtemps sur le podium de l’Alaçati PWA World Cup en Turquie, le...

L'oeil de Marion Mortefon

Longtemps en tête de l’Alaçati PWA World Cup en Turquie, Marion Mortefon...

L'oeil de Pierre Mortefon

En remportant 3 des 4 manches disputées sur l’Alaçati PWA World Cup, le...
comments powered by Disqus
Gestion de vos données sur le site Windsurfjournal
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies ou autres traceurs pour vous proposer par exemple, des publicités ciblées adaptées à vos centres d’intérêts ou encore réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus fermer