3 questions à Esteban de Cruz

08/12/2023

À bientôt 19 ans, le jeune waverider Français Esteban de Cruz vient de réaliser le rêve que beaucoup aimeraient accomplir un jour, passer plusieurs mois sur l’île de Maui à Hawaii et vivre à 200% sa passion du windsurf. De retour depuis quelques jours seulement, il revient avec Windsurfjournal.com sur cette expérience unique et mémorable !

 


Windsurfjournal.com : Tu viens de rentrer d’un long séjour sur l’île de Maui... Quel était le but de ce voyage et comment résumerais-tu tes 3 mois passés sur place ?
Esteban de Cruz : Je suis arrivé le 14 septembre au paradis des windsurfers, à Hawaii sur l’ile de Maui. Les conditions étaient idéales avec des vagues qui grossissaient chaque jour et des sessions en boardshort lycra, car avec une eau à 27 °C, il est difficile de mettre une combinaison ! Hookipa regroupe une communauté de passionnés, surfers, windsurfers mais aussi les lifeguards qui veillent sur la sécurité du spot au quotidien, ces mecs assurent ! Les phoques moines ainsi que les tortues de mer sont partout sur le spot, à terre ce sont les poules entourées de leurs coqs qui ramassent au quotidien le reste de votre déjeuner, welcome to Hookipa ! J’ai fait de belles rencontres avec des locaux qui sont sur le spot tous les jours depuis 40 ans comme Rob Funk qui m’a bien aidé à comprendre ce qu’il faut faire pour éviter les dangers de ce spot lors de mon arrivée. Le même qui aussi vite s’énerve si tu t’approches un peu trop des surfeurs à l’eau et des phoques sur la plage ! Les sessions s’enchaînent tous les jours sur ce spot mythique, bien souvent à l’eau le premier. Cela m’a permis de partager des sessions avec les plus grandes stars de ce sport comme Robby Naish, Jason Polakow et Kai Lenny qui envoient encore du lourd. Ils se sont montrés très accessibles et m’ont donné quelques conseils pour m’améliorer. Même si mon principal objectif était de m’entraîner un maximum et de passer le plus de temps possible sur l’eau, au fur et à mesure de mes navigations, j’ai pris confiance. J’ai tout de même décidé de participer à l’Aloha Classic dans la catégorie jeunes. J’ai fini sur la seconde marche du podium. Une fois la compétition passée, j’ai navigué tous les jours avec du vent très léger et des vagues taille de mât et pouvant aller jusqu’à 6 mètres dans les plus gros jours. J’en ai profité pour remplir mon stock de photos, et faire le plein d’adrénaline. Je rentre de ce séjour, avec des étoiles plein les yeux et une seule envie qui est de retourner là-bas au plus vite pour attaquer Jaws !

 


WJ : Pour nous faire rêver, quelle était la journée type d’Esteban de Cruz à Maui ces dernières semaines ?
EDC : 2023/2024 marque pour moi, une année complètement dédiée au windsurf. Je n’ai, à proprement parlé, jamais eu la possibilité de naviguer dans ce type de conditions grosses vagues/vent faible. Pour moi Maui est signe d’entraînement intense, je me reposerai plus tard à mon retour en France. Tous les matins, c’est lever 8h pour surfer avant que le vent se lève. Il est interdit de naviguer en windsurf avant 11h à Maui. À 11h, prêt à aller sur l’eau dès que mes potes les lifeguards me l’autorisent, après un petit slalom entre les phoques et les tortues sur la plage. Je me mets à l’eau pour toute l’après-midi où je fais des sessions de 1h entre coupées de 20 minutes de pause. À midi, c'est lunch time, je vais vite chercher un poke bowl avec riz et thon cru, un régal ! Chaque jour était différent donc j’essayais de varier un maximum mes entraînements en fonction des conditions pour m’améliorer. Aux alentours de 16h, le vent tombait donc il était l’heure pour moi de rentrer à la maison et de me faire un bon gros plat de pâtes avant d’aller me coucher pour être en forme le lendemain. Pas vraiment de place pour la fête et les sorties, c’est le tarif…

 


WJ : Tu as beaucoup navigué sur place, quels enseignements tires-tu de tes sessions, mais aussi de l’atmosphère windsurf unique dans laquelle tu as baigné ?
EDC : Bien rider Hookipa ne s’improvise pas. Mes nombreuses heures sur l’eau m’ont montré à quel point il faut être à l’aise des deux côtés, que ce soit en tribord à Hookipa ou en bâbord à Lanes pour tirer le meilleur parti du spot. Il faut aussi avoir une navigation intelligente pour sortir au bon moment de la vague et ne pas se prendre le set entier en pleine tête, et finir dans les blocs avec un mât cassé. Naviguer dans ces conditions est très exigeant. Il faut à la fois être concentré dans les choix qu’on fait sans non plus être trop crispé pour naviguer de manière relâchée et créative ! C’est tout un art… L’atmosphère est franchement bonne entre les riders qui viennent souvent de la planète entière. Les locaux sont plutôt friendly, à partir du moment où on respecte les règles. J’ai personnellement sympathisé et passé plus de 2 semaines avec un rider qui venait d’Israël. Le windsurf efface les différences… Attention, Hookipa reste un spot réservé pour des riders confirmés. Sur l’eau, chacun en profite en fonction de son niveau et de son engagement, c’est canon ! J’ai franchement hâte d’y retourner.

 

Pour en savoir plus sur Esteban de Cruz : www.instagram.com/estebanf3003

 

Source : Esteban de Cruz
Photos : © ridemylife.photo

tags: Esteban de Cruz Hookipa Maui

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