3 questions à Cédric Bordes

09/03/2022

Parmi les meilleurs slalomers mondiaux, l’image du français Cédric Bordes est intimement liée à celle de la voilerie Gaastra/GA Sails depuis plus de 10 ans, jusqu’à ce qu’il décide dernièrement de courir sous les couleurs de Severne Windsurfing… Pour Windsurfjournal.com, il revient sur ce changement de crèmerie qui en a surpris plus d’un !

 


Windsurfjournal.com : Depuis de nombreuses années, ton image et tes résultats étaient irrémédiablement associés à la marque Gaastra/GA Sails... Qu'est-ce qui explique ce surprenant changement de voilerie ?
Cédric Bordes : Le temps tout simplement et la famille qui s’est agrandie en 2021. Comme beaucoup le savent, j'avais plusieurs casquettes chez Tabou et Gaastra allant de la distribution, à l’importation, à la mise au point de pas mal de gammes, avec l’arrivée aussi de la wing, des gammes complètes de foil tout support, la gestion d’une partie du team, le photoshooting ainsi que courir en PWA et sur d’autres épreuves. C’était vraiment super mais ça demande 100% d’énergie dans un contexte particulier. L’an passé, j’ai donc stoppé l’importation en ce sens, pour continuer à avoir le temps de bien faire les choses que je devais faire mais aussi avoir du temps pour moi et ma famille car notre aîné a déjà 6 ans et parfois j’ai l’impression d’être passé un peu à côté de certains moments. Au final, j’ai presque gardé la même charge de travail, la coupure n’était pas réelle car il est difficile de ne plus répondre et être impliqué avec les personnes qui bossent avec toi depuis toujours, les importateurs, les shops, les magazines, les riders… Il fallait donc prendre une décision plus nette et je peux t’assurer que ça n’a pas été facile. J’espère avoir pris la bonne ! Pour Tabou, je me suis posé la question aussi jusqu’à très récemment pour être honnête. Mais l’histoire est différente, il y a le fait que tout soit parti de là quand en 2005 Fabien Vollenweider m’avait contacté pour faire les premiers tests. Depuis, nous faisons un bon binôme je pense avec des gammes références sur le marché ! Il y a aussi un beau projet avec l’atelier sur Marseille qui va fonctionner très rapidement.

 


WJ : Quels souvenirs gardes-tu de ces nombreuses années passées en tant que coureur et metteur au point chez Gaastra/GA Sails ?
CB : Au final, c’est l’expérience d’une vie, j’ai tant appris au niveau personnel que sur la gestion d’une société jour après jour, mois après mois. Cela me servira toujours. Il y a des moments extra où tu vois l’évolution des choses, le cycle d’un produit de son idée, sa réalisation, sa production et à la fin le client qui navigue avec et s’éclate. Je remercierai toujours Gaastra et les personnes avec qui j’ai bossé pour cela. D’autres moments furent bien sûr plus durs mais je pense ne jamais avoir lâché ou botté en touche et ça j’en suis fier. Il faut bien savoir qu’il y a un écart abyssal entre la réalité des choses au quotidien, ce qui est donc vraiment important à la fin de la journée et ce qui peut paraître important depuis l’extérieur où la communication a un peu pris le pas sur le travail réel selon moi et fausse la donne. Mais il faut aussi vivre avec son temps et savoir évoluer car cela n’est pas propre qu’au windsurf je pense. Gaastra est une marque leader qui a su, année après année, prendre les bonnes décisions et construire un système global efficace entre la production avec des usines en nom propre, des gammes concrètes collant parfaitement aux besoins réels et non folklorique du marché et une distribution nationale et mondiale efficace malgré la situation. Il y a tous les atouts pour le futur à court et moyen terme, de nouvelles personnes vont arriver et émerger pour continuer en ce sens. En tant que coureur, j’ai réussi à finir 5ème mondial en slalom sur le tour PWA une année et à gagner des manches de coupe du monde. Et cela c’est grâce à un travail d’équipe car même si le windsurf est un sport individuel, tout seul tu ne vas pas bien loin. J’ai aussi eu la chance de battre les 50 nœuds en vitesse à Lüderitz en 2012 et rider Jaws dans de solides conditions. Quand j’étais plus jeune, jamais je n’aurais pensé cela possible, déjà être pro rider n’était pas envisageable quand j’étais adolescent ou étudiant alors imagine ! J’ai souvent eu la sensation ces derniers temps de ne pas trop mériter cela ou être vraiment focus même si je poussais fort sur chaque manche et chaque départ car je n’étais pas prêt comme j’aurais dû l’être. En tout cas pas comme les autres riders qui font preuve d’une vraie éthique et abnégation années après année et dirigent leurs vies vers le haut niveau.

 


WJ : À 37 ans, tu as encore de belles années de compétition devant toi, quelles sont tes ambitions pour l'avenir avec ce nouveau partenariat ?
CB : Nous avons la chance presque unique en windsurf de pouvoir pratiquer à haut niveau assez tard car la planche est un mélange de technique, de sensations et d’expérience surtout. Il va falloir quand même récupérer un peu avant tout et se remettre dans les rails avec un rythme différent et cela ne se fait pas en quelques semaines. J’ai surtout envie de naviguer un peu plus pour moi, de courir un peu moins après les conditions et aller à l’eau quand je le veux quel que soit le support. J’ai contacté 2 marques assez tard en début d’année quand normalement tous les deals sont déjà faits et j’ai eu la chance que Severne soit super réactif et pro. Je voulais vraiment signer si possible dans une grande marque leader, bien distribuée et ayant un bon team pour s’entraider. Matteo Iachino pousse fort pour reprendre une revanche un peu sur la coupe du monde, on s’entend bien donc ça a été un élément important. Dès que j’ai signé, il m’a appelé et je suis parti à Tenerife 10 jours, ça a été court mais déjà super. 

 

Pour en savoir plus sur Cédric Bordes : www.instagram.com/bordescedric

 

Source : Cédric Bordes
Photos : Dieter Van der Eyken - TWS Pro Slalom Training - Carter/Pwaworldtour.com

tags: Cédric Bordes Severne Windsurfing

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