La pratique du foil bientôt interdite en France ?

01/04/2023

Il s’agit bien sûr d’un poisson d’avril, la pratique du foil sous toutes ses formes reste libre en France !
Merci pour vos commentaires et pour les quelques emails/messages privés d’insultes reçus. On ne vous en veut pas, revenez quand vous voulez… ;-)

Le foil, cette technologie qui permet aux embarcations nautiques de naviguer au-dessus de l'eau, a suscité beaucoup d'enthousiasme ces dernières années. Avec ses performances étonnantes et son côté spectaculaire, le foil a rapidement séduit de nombreux pratiquants de sports nautiques. Cependant, et d’après nos informations exclusives, ce nouveau jouet est en danger suite au récent dépôt d’une proposition de loi visant à interdire la pratique du foil dans l’hexagone, et ce, sous toutes ses formes !

Cette proposition de loi, qui devrait être débattue à l’Assemblée Nationale puis au Sénat avant l’été, est issue d’un collectif de députés qui affirme que le foil présente de nombreux risques pour les autres usagers de la mer, ainsi que pour l'environnement. Les autorités ont constaté que le foil augmentait considérablement la vitesse des supports nautiques, ce qui rendait leur maniement plus difficile et plus dangereux. De plus, les foils pouvaient causer des blessures graves en cas de collision avec d'autres pratiquants ou avec des nageurs. Entre temps, d'autres voix se sont élevées pour soutenir l'interdiction du foil.

Les associations de défense de l'environnement ont souligné les dommages écologiques causés par les supports équipés de foils, qui peuvent perturber la faune et la flore marine. De plus, certaines associations ont mis en avant le risque de pollution sonore lié à l'utilisation du foil, qui peut avoir des effets néfastes sur la santé des mammifères marins.
Dans les faits, il ne s’agit pour l'heure que d’une simple proposition de loi, mais qui fait suite cependant à un précédent, cet arrêté municipal pris le 29 mai 2018 par la ville d’Anglet dans les Pyrénées-Atlantiques, arrêté qui bannissait le foil sur ses plages et stipulait que "toute activité pouvant présenter un danger pour le public (en l’occurrence les baigneurs) est formellement interdite".
L’information n’ayant fuité qu’en toute fin de journée du vendredi 31 mars, les acteurs du sport et du foil dans leur ensemble n’ont pas encore eu le temps de réagir à l’exception de quelques-uns qui ont répondu à nos sollicitations de dernière minute… Bien entendu, nous ne manquerons pas de vous tenir au courant dans les semaines à venir du développement de cette information qui va incontestablement faire parler d’elle d’ici à cet été et la possible promulgation de cette loi…

Didier Flamme, conseiller technique à la FFVoile : "J’ai appris l’information vendredi dans la soirée, je n’ose y croire, c’est une blague ? Par expérience, avec nos politiques, il faut s’attendre à tout et même à ce que cette loi passe rapidement d’ici à cet été. Dans ce sens, la FFVoile va faire une demande de dérogation exceptionnelle auprès du Ministère des Sports afin que les athlètes puissent continuer à s’entraîner partout en France et que les épreuves de voile puissent bien avoir lieu à Marseille lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. Sinon, c’est la mort annoncée du haut niveau français, en iQFOil, en kitefoil ainsi qu’en wingfoil…"

Svein Rasmussen, équipementier officiel iQFOil : "La France est quand même un drôle de pays ! Vous êtes parmi les plus jeunes au monde à partir à la retraite et maintenant, vous voulez interdire le foil ? Le support iQFOil connaît un succès incroyable, c’est la vitrine du windsurf moderne et les français sont parmi les meilleurs mondiaux, c’est totalement illogique. En tant que fournisseur officiel du support pour les JO en windsurf, je vais faire une demande express et officielle auprès du CIO pour que les épreuves en foil aient lieu ailleurs qu’en France en 2024…"

Pierre Mortefon, windsurfer professionnel : "Cela nous pendait au nez ! Le foil est un outil à ne pas mettre entre n’importe quelles mains et je comprends la prudence de nos institutions. Il n’y a pas eu encore de gros pépins en compétition et quelques bobos de pratiquants seulement. Mais nous savons que nous sommes dans un monde où on préfère légiférer et interdire plutôt que de comprendre. Après, je reste un compétiteur dans l’âme et je m’adapterai. Mais, au moins en France, et si cette proposition de loi passe, et bien, nous n’aurons plus à nous demander s’il faut partir à l’eau en foil en slalom !"

Bruno André, initiateur du foil en France : "Je suis un de ceux qui a passé le plus de temps sur un foil depuis mes premières expérimentations en 2009 et je ne comprends pas la levée de bouclier des associations écologiques. Ici chez moi au Cap Sizun en Bretagne, où il y a une réserve naturelle non loin de l’endroit d’où je navigue, la faune et la flore se portent à merveille, nous n’avons jamais eu autant de bigorneaux et de goélands argentés. Je connais même personnellement un dauphin dans la baie, qui est là depuis une dizaine d’années, et il ne s’est jamais plaint !"

Nicolas Goyard, windsurfer professionnel et grande chance de médaille aux JO de Paris 2024 : "J’ai appris la nouvelle au petit matin ce samedi, je suis sous le choc. La 1^ère chose qui m’est venue à l’esprit, c’est de quitter la France, de partir. Comme ça, à chaud, j’envisage de demander l’asile politique à Monaco et tant pis pour une médaille d’or pour la France et pour la Marseillaise sur le podium…"

Hervé Berville, secrétaire d’Etat chargé de la Mer : "Cela fait plusieurs mois que nous avons des retours très négatifs concernant le foil et toutes les pratiques concernées type windfoil, kitefoil, wingfoil, surf foil et SUPfoil. Je vais porter cette proposition de loi que m’ont fait remonter des députés de la façade ouest du pays, mais aussi de quelques-uns de Méditerranée. Depuis l’été dernier, nous avons des remontées d’informations assez précises. Les futurs estivants appellent les offices de tourisme des stations balnéaires et veulent savoir s’il y a des gens qui pratiquent le foil sur la commune. Cela tourne à la psychose et certains annulent de peur d’être blessé en se baignant ! Le phénomène foil a été soudain et nous n’avons pas mesuré toutes les conséquences, un peu comme TikTok pour les réseaux sociaux que le gouvernement a dans le collimateur et sur lequel il veut légiférer. Nous sommes dans un pays libre, mais chacun ne fait pas ce qu’il veut non plus, et encore moins sur l’eau !"

Jean Dubricard, expert windfoil sur Facebook : "J’ai vu passer l’info vendredi tard dans la soirée et nous en avons parlé avec les autres membres et experts du groupe Facebook que j’administre : "Du foil sinon rien". C’est un complot ! Les pratiquants sont des moutons et ne vont rien dire. Si la loi passe, je continuerai quand même à faire du foil sur mon spot, c’est mon droit ! Je suis libre de faire ce que je veux. Réveillez-vous, on nous ment !!!"

Source : Windsurfjournal.com
Photos : Markus Greber/Neilpryde - Alan van Gysen/NeilPryde - Si Crowther/Fanatic