3 questions à Yentel Caers

28/09/2023

Après un 1^er titre mondial en 2019, le freestyler belge Yentel Caers vient d’empocher une 2^ème couronne lundi dernier en Allemagne à l’occasion de la Windsurf World Cup Sylt. Au micro de Windsurfjournal.com, il revient sur cette épreuve, son début de compétition loupé et son retour héroïque.

Windsurfjournal.com : Comment te sens-tu après cette victoire, et quelle est la différence par rapport à ton 1^er titre en 2019 ?
Yentel Caers : C'est un sentiment extrêmement gratifiant. Cette fois-ci, la victoire est peut-être encore plus spéciale que la première, en 2019, car j'ai également remporté l'épreuve de Fuerteventura plus tôt dans la saison. C'était un événement que j'avais toujours rêvé de gagner, et au fil des années, j'étais souvent arrivé à la 2^ème ou 3^ème place sans jamais réussir à m’imposer. Donc, gagner aux Canaries était déjà un grand moment pour moi, et être en tête du classement avant d'arriver à Sylt était une belle perspective. Cependant, Sylt est un spot assez imprévisible, donc nous ne savions jamais vraiment à quoi nous attendre. Heureusement, cette année, nous avons eu des conditions de freestyle exceptionnelles, ce qui a rendu la victoire encore plus spéciale.

WJ : Lors de la simple élimination, tu as été confronté à Lennart Neubauer et il t'a éliminé dès le début. À ce moment-là, pensais-tu que tes chances de remporter le titre mondial étaient compromises ?
YC : C'était difficile à dire. Lorsque tu vises le titre mondial, tu dois être prêt à affronter n'importe quel adversaire et à les battre. Bien sûr, affronter Lennart Neubauer si tôt dans la compétition a compliqué les choses. J'ai un grand respect pour lui, et c'est impressionnant de voir un jeune freestyler comme lui monter en puissance. En abordant la double élimination, je savais que cela allait être un parcours difficile, d'autant plus que nous ne savions pas quelles conditions nous attendaient. Il aurait pu y avoir l’épreuve des épreuves de vagues, et nous aurions dû rester en standby. Heureusement, nous avons eu la chance d'avoir des conditions parfaites pour la discipline. J'ai dû remonter 9 heats dans la double élimination, 1 le dimanche et 8 le lundi, mais cela ne m'a pas découragé, car ce ne sont que des courses de 8 minutes.

WJ : Peux-tu nous parler de cette incroyable remontée qui restera gravée dans l'histoire de la discipline ?
YC : Au fil de la journée de lundi, je savais que je me rapprochais du top 5 et de la possibilité de remporter le titre mondial, mais je n'avais pas vérifié les points. Je ne savais pas quelle position je devais atteindre pour devenir champion du monde. Mon objectif était de battre Adrien Bosson, car je savais que cela me garantirait la victoire, mais cela semblait très loin d'être acquis en début de journée. J'ai donc pris les choses au fur et à mesure, sans même regarder qui serait mon adversaire suivant. Mon seul focus était ma propre navigation, et heureusement, tout s'est bien passé. Je pense que devenir champion du monde m'a libéré du stress et de la pression, ce qui s'est reflété dans ma navigation en finale, même si j'étais un peu moins explosif qu'au début de la journée. De plus, le vent est tombé un peu, et j'ai fait quelques erreurs contre Lennart Neubauer, mais je lui dois un grand respect pour sa performance exceptionnelle.