3 questions à Taty Frans

08/11/2023

Fervent défenseur du support aileron, Taty Frans est l’un des derniers à ne pas avoir utilisé de foil cette saison sur le PWA World Tour. Toujours aussi passionné et surtout réaliste, il nous donne son point de vue sur le mixte aileron/foil en vigueur depuis 2019 et les changements attendus pour 2024…

 


Windsurfjournal.com : Avec Jimmy Thiémé, tu es l'un des rares, si ce n'est le seul, à courir exclusivement avec un aileron. Pourquoi persévères-tu dans cette voie alors que le foil semble nettement plus performant ?
Taty Frans : Je pense que l'aileron est amusant et qu'il permet de ressentir le vrai windsurf et la passion pour ce sport extraordinaire. J'aime la sensation d'avoir tous les muscles de mon corps qui s'envolent lors d’une seule session. Le foil peut être plus performant que l'aileron, mais il ne sera jamais plus fun que l'aileron. De plus, je me lasse du foil comme je me lasse du wingfoil. Ce que je ressens pour le windsurf est quelque chose que je ne peux décrire. Je respecte tous les navigateurs qui pratiquent le slalom foil à 100% mais ce n'est pas ma passion d'y aller à 100%.

 


WJ : Que penses-tu de la combinaison aileron/foil qui est en place sur le circuit depuis 2021, et quelles sont, selon toi, les limites de ce système ?
TF : Je n'ai pas aimé ce mixte dès le début, mais certains coureurs ont voté en sa faveur et depuis ce jour, j'ai senti que nous allions perdre plus de pratiquants et d’inscrits sur les épreuves, ce qui s'est produit. Aujourd'hui, nous sommes passés de 64 à 58 coureurs sur une épreuve à peut-être 30. Moins de coureurs, c'est moins d'argent pour la PWA. Ce n'est pas que je n'aime pas le foil, mais chaque discipline devrait être présentée et promue dans les conditions qui lui sont propres. Si seulement la PWA avait maintenu le foil dans un vent allant de 7 à 18 nœuds, avec une bouée au vent et des jibes de slalom jusqu'à la ligne d'arrivée comme nous l'avons fait en 2018 à Costa Brava, en Corée du Sud et à Sylt, je pense que cela aurait attiré plus de navigateurs sur le tour PWA, peut-être même que les coureurs en iQFOil auraient rejoint le circuit. Avec un tel parcours de course, tu aurais besoin d'une planche, de deux ailes avant et de voiles en 8.0 et 9.0. Le voyage est plus facile, plus léger et beaucoup plus de coureurs qui ont quitté le tour seraient encore en compétition. Nous sommes allés trop loin et avons créé une discipline qui est en train de se détruire et de détruire le sport. Peut-être que je me trompe, mais j'ai un centre de voile à Bonaire et, ces deux dernières années, nous avons plus de gens qui apprennent à faire du wingfoil ou du windsurf, et 2 ou 3 personnes dans toute la saison qui ont demandé pour faire du windfoil. Je me trompe peut-être, mais je donne un aperçu du nombre de clients de mon centre. Je pense vraiment que la PWA aurait dû s'en tenir à ce qu’étaient les courses en 2018 et garder le tout simple et facile à transporter. C'est mon opinion et mon point de vue sur les choses !

 


WJ : De nombreuses discussions ont eu lieu à Sylt à ce sujet... Quelle tendance semble se dessiner pour 2024 et les saisons à venir ?
TF : Oui, on sait que la séparation aileron et foil est en train d'être finalisée, ce qui est à mon avis une très bonne chose. Combien de navigateurs rejoindront les épreuves en aileron uniquement ? Nul ne le sait. Mais je serai heureux de participer à ces compétitions, je suis sûr que de nombreux coureurs qui utilisent le foil participeront également à ces épreuves. Avoir un titre séparé pour l’aileron et le foil serait une bonne chose. Et un titre global pour ceux qui font les deux, c’est également bon à prendre aussi !

 

Pour en savoir plus sur Taty Frans : www.instagram.com/taty_frans

 

Source : Taty Frans
Photos : Carter/Pwaworldtour.com

tags: Taty Frans

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