3 questions à Sacha Fortune

20/04/2024

Windsurfjournal.com continue son tour d’horizon des jeunes windsurfers qui écriront l’histoire du sport de demain… Rencontre avec Sacha Fortune, un jeune Guadeloupéen qui déborde de passion et d’ambition, et qui vient de s’installer dans le sud de la France. Interview…

Windsurfjournal.com : Pourrais-tu te présenter en quelques mots et nous dire comment tu as découvert le windsurf ?
Sacha Fortune : J’ai 18 ans, je viens de Guadeloupe, j’habite maintenant à Toulon pour combiner mes études et la planche à voile et j’ai été champion de France U21 l’an passé. J’ai découvert la planche à voile à 8 ans en voyant mes frères naviguer devant chez moi. Ils avaient l’air tellement heureux sur l’eau que j’ai été obligé d’essayer. Forcément, la 1ère fois j’ai immédiatement accroché, sur ma planche, il y a une certaine euphorie qui m’anime. C’est indescriptible comme sensation tellement c’est bon. Si je dois retenir des sensations qui me font toujours autant accrocher, je peux évoquer le sentiment de vitesse ou encore celui de liberté. Ce qui est d’autant plus dingue avec ce sport, c’est que tu ne finis jamais de progresser, tu es toujours en train de t’améliorer, tu ne cesses d’apprendre, tu peux toujours faire mieux, c’est vibrant !

WJ : Tu as participé dernièrement au stage de l'Équipe de France de funboard à Hyères. Quels enseignements en tires-tu et quels sont tes objectifs pour cette saison 2024 ?
SC : En effet, j’ai eu la chance d’être invité au stage de l’Equipe de France à Hyères encadré par Julien Magurno et Stéphane Krause. En me confrontant pendant 2 semaines avec les grands j’ai pu en tirer pas mal d’enseignements mais ce serait difficile de t’évoquer toutes les choses apprises. Déjà, je dois faire un gros travail sur le foil. C’est hallucinant comment les professionnels sont rapides avec, de l’extérieur, un contrôle et une facilité qui sont déconcertants. Aussi quand je vois le gabarit des gars, je me dis que j’ai encore beaucoup de travail à faire physiquement. Il y a aussi la régularité des gars qui est folle, les départs sont tout le temps parfaits. Le Slalom X aussi risque d’être une affaire intéressante avec les chicanes et les sauts de boudins qui sont plus compliqués que ce que l’on pense surtout en manche. Concernant mes objectifs je compte devenir champion d’Europe et du monde IFCA en slalom et en slalom foil U21, champion de France U21, apprendre un maximum sur les AFF, faire mes débuts en PWA et bien sûr prendre un maximum de plaisir à naviguer et régater.

WJ : Tu as 18 ans, le windsurf a lui plus de 50 ans... Quel regard portes-tu sur ce sport, son histoire, ses vieilles idoles, son statut parfois de "pratique de vieux" ?
SC : Déjà pour commencer, je ne suis pas forcément d’accord quant au fait que la planche à voile soit une pratique de « vieux ». D’accord la pratique est plus ou moins ancienne, mais le matériel n’a rien à voir avec le début, encore plus avec l’arrivée du foil qui fait que le matériel ne cesse de progresser. Je pense que ce sport manque clairement de visibilité et de reconnaissance surtout quand tu vois les professionnels travailler. C’est dommage, car c’est un sport qui est magnifique visuellement et humainement. Heureusement qu’il y’a des légendes comme Björn Dunkerbeck ou Antoine Albeau qui, en plus d’avoir fait progresser le sport techniquement, le supportent en créant des évènements comme le Dunkerbeck Speed Challenge ou les Antoine Albeau Series. Je pense que les jeunes devraient pratiquer ce sport, car il est complet physiquement, il procure des sensations que tu peux ressentir qu’en pratiquant ce sport. Même en dehors de l’eau, tu fais la rencontre de passionnés qui te donnent encore plus envie de continuer, tu peux le partager avec tes potes, tu repousses tout le temps tes limites, tu composes avec les éléments... Il y a tellement de raisons de pratiquer ce sport, franchement, il faut s’y mettre pour le vivre et comprendre.