C’est l’une des informations majeures de cette fin de saison, les marques Starboard/Severne Windsurfing ne seront plus seules à proposer un quiver olympique. Patrik Diethelm et sa marque éponyme, Patrik, entrent à leur tour dans la danse (cf notre article du 14 octobre 2023). Interview sur les motivations de l’intéressé, bien décidé à jouer son rôle au sein de la classe iQFOil.
Windsurfjournal.com : Pourquoi as-tu décidé de te lancer dans ce projet support olympique ?
PD : J'ai grandi avec la planche à voile moderne, le funboard et, en tant que drogué à l'adrénaline, j'ai toujours adoré les vagues et la vitesse. Pendant des décennies, j'ai détesté le fait que le grand public ne sache pas ce qu'est une planche de funboard et que tout le monde la compare toujours à la classe olympique en dérive. La classe iQFOil multifabrication/marquage est le premier pas vers la direction où le grand public comprendra enfin à quel point notre sport est passionnant et je veux bien sûr le soutenir autant que je le peux.
WJ : Quelle a été la partie la plus compliquée du processus d'homologation de World Sailing ?
PD : La World Sailing est une organisation massive construite sur des fondations solides, il n'est pas possible de faire avancer les choses aussi rapidement que beaucoup le souhaiteraient. Mais d'un autre côté, il y a des associations qui fonctionnent sous le même toit et qui bougent et changent les choses en permanence, ce qui ne nous facilite pas la tâche non plus. Il se passe beaucoup de choses derrière la politique et même si beaucoup croient savoir mieux que les autres, peu d'entre eux peuvent ou veulent être en position de faire mieux et d'être l'éponge de ceux qui n'aiment pas la décision. Grâce à tous ceux qui sont derrière la classe iQFOil, le sport a enfin pris la direction que j'attendais depuis 30 ans. Alors attendre 3 ans pour devenir un membre approuvé est relatif !
WJ : Plus généralement, que penses-tu de l'arrivée du foil dans le sport ces dernières années et du principe des courses mixtes (foil/fin) proposées par le PWA World Tour ?
PD : J'ai grandi en Suisse où le windsurf a permis de bâtir une grande partie de mon esprit de compétition et lorsque j'ai visité l'Australie pour la première fois, je suis tombé amoureux des vagues. C’est aujourd’hui mon sport de prédilection qui m'apporte une joie pure. Avec mes 52,33 nœuds sur 500 mètres, je préfère définitivement l’aileron pour la vitesse et je rêve de retourner à Lüderitz et même faire du slalom par vent fort avec des voiles inférieures à 6.5 m² à Fuerteventura et à Gran Canaria. En course et en slalom, je n'ai jamais aimé la sensation de lourdeur du gros matériel et le fait de rester immobile après le jibe. Le foil est vraiment le pas en avant dynamique qu’il fallait et regarder les courses de la PWA me donne la chair de poule ! Mais, pour toutes les activités liées au plaisir, où l'on peut juste oublier tous les problèmes et simplement profiter et apprécier d'être dans ce monde, il n'y a rien de mieux qu'une session de malade dans les vagues !
Source : Patrik Diethelm
Photos : Patrik