Retour aux affaires pour Pieter Bijl

10/01/2011
En annonçant la semaine dernière son retour cette saison à la compétition de haut niveau, le hollandais Pieter Bijl jette logiquement le trouble dans une discipline du slalom dominée par le même top 5 depuis bientôt 5 ans. 6ème mondial en 2007, NED-0 n’a visiblement rien perdu de sa motivation, lui qui passe toujours le plus clair de son temps sur l’eau à développer, en compagnie d’un certain Antoine Albeau, les modèles du voilier NeilPryde…






Windsurfjournal.com : Pourquoi avoir décidé de faire ton retour sur le PWA World Tour cette année dans la discipline du slalom ? Tu as enfin trouvé une solution à tes problèmes de visa qui t’empêchaient de quitter Hawaii ?
Pieter Bijl : Jusqu’en 2007, j’ai suivi le tour très assidument et c’est vraiment devenu très embêtant de ne plus pouvoir me rendre sur les compétitions à travers le monde. Tout ce temps-là, ma motivation est restée intacte mais je n’ai pas eu la chance de pouvoir bouger, la faute à des problèmes de visa. La décision finale concernant celui-ci doit avoir lieu le 14 janvier prochain, date à laquelle j’ai une dernière audience de conciliation avec les autorités américaines. Je serai alors ce qu’il se passera mais dans tous les cas, je serai désormais capable de voyager et de courir toute la saison. Le seul évènement que je risque de rater est le Vietnam si tout n’est pas totalement réglé d’ici là mais je reste positif !

WJ : Quel est ton sentiment au moment de revenir sur la scène internationale, toi qui en a été écarté pendant 3 ans ?
PB : C’est très excitant mais en même temps je ne sais pas du tout à quoi m’attendre. Je fais de la compétition depuis longtemps et même si ce n’est plus en coupe du monde, je continuais ici à Maui à me mesurer pendant les Maui Race Series et les épreuves du circuit US. Ce n’est donc pas comme si je ne courais plus du tout… Je pense que je vais avoir une très bonne combinaison côté matériel notamment avec les EVO III que je connais par cœur et j’entretiens de bons espoirs de bien marcher même si je risque d’être un peu nerveux au début. Je pense que cela ira mieux au fil des manches et des épreuves…

WJ : A l’époque cela n’a-t-il pas été frustrant de devoir rester à Hawaii après cette belle saison en 2007 ?
PB : Ca a été en effet particulièrement frustrant, notamment début 2008 car je sortais d’un hiver où je m’étais beaucoup entrainé et je ne savais pas alors que j’allais avoir ces problèmes de visa. Et puis quelques semaines avant la première étape de la saison, j’ai compris que je n’allais pas pouvoir quitter Hawaii comme je le voulais. J’étais alors au plus fort de ma forme physique et mentale et j’étais vraiment prêt à faire encore mieux que cette 6ème place en 2007. Cela m’a véritablement dévasté et je suis resté assis devant mon ordinateur à suivre les courses sur Internet. Fin 2008, j’ai eu la possibilité d’aller sur l’épreuve en Turquie mais ma forme et ma motivation n’étaient plus les mêmes. Malgré cela, je terminais alors 6ème de cette épreuve et j’ai été encore plus frustré de ne pas avoir pu montrer toute la saison ce dont j’étais capable. En 2009, ça a été plus facile car ma compagne était enceinte et a donné naissance à Luka en août et je me suis concentré sur ma vie de famille ces deux dernières années. Ça a été un changement incroyable que son arrivée, c’est quelque chose qui met véritablement les choses en perspective.


WJ : Selon toi, qu’est-ce qui a changé dans la discipline du slalom entre 2007 et 2010 ?
PB : Le niveau général semble s’être resserré, il suffit de voir les résultats de 2010, quelqu’un qui terminait 5ème d’une épreuve pouvait finir 20ème sur la suivante. Cela montre combien le niveau sur l’eau est très proche entre tous les concurrents. Mais les différences réelles, je ne les connais pas vraiment, il faudra me reposer la question au mois d’octobre, je pense que là je le saurai vraiment !

WJ : Tu as continué toutes ces années à courir, naviguer, t’entrainer, en étant honnête avec toi-même, que penses-tu de ton niveau aujourd’hui ?
PB : Avec mon boulot de développeur chez NeilPryde, je navigue énormément et cela me permet de garder ma technique au meilleur niveau. Quand nous testons des voiles avec Micah Buzianis et Antoine Albeau, je ne suis pas moins rapide qu’eux. Et puis en course on le sait, la vitesse ce n’est pas tout, il faut aussi prendre un bon départ, bien choisir son matériel, bien jiber et plein d’autres choses encore. Je n’ai pas encore eu l’occasion de me régler avec Antoine Albeau depuis ma décision mais je crois que j’ai encore le niveau pour bien figurer.

WJ : Quel objectif t’es-tu fixé cette saison, rentrer dans le top 10, peut être le top 5 ?
PB : C’est une question vraiment difficile et j’aimerai dire que si je reprenais là où je me suis arrêtée voilà 3 ans avec une 6ème place, ce serait déjà un super nouveau départ. C’est vraiment dur à dire car je n’ai pas navigué avec la plupart des gars du top 10 depuis maintenant deux ans mais je suis confiant. J’aurai certainement d’une ou deux étapes pour me mettre dans le bain et j’espère ensuite vraiment jouer avec les meilleurs.

Photos : NeilPryde/Jérôme Houyvet - Harry Wiewel




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