Test RRD X-Fire LTD V10 114

23/07/2018

C’est un modèle emblématique de la marque italienne RRD que Mathieu Bonno a eu la chance de tester dernièrement avec la RRD X-Fire LTD V10 en 114 litres. Passage à la moulinette des tests Windsurfjournal.com d’une des planches de référence dans le domaine du slalom et de la longue distance.


Présentation du produit
La RRD X-Fire est la bête de course de la marque italienne, utilisée sur les différents championnats depuis des années. C'est la version 10 de ce modèle que nous avons testé, en 114 litres. Volume souvent utilisé par les compétiteurs, elle fait partie des quivers en formule 63 (6 voiles 3 planches validées pour l'année) et même si les modifications sont minimes sur cette version 10, elles doivent permettre d'aller encore plus vite et de mieux sortir des jibes avec des cut outs retravaillés. La déco marque bien l'identité de la marque et est plutôt agréable avec cet orange en alternance avec l’anthracite et le blanc. Elle mesure 232 cm de long pour 71 cm de large et est vendue sans aileron comme bon nombre des planches pures slalom. Sur cette version 10, les planches au-dessus de 108 litres bénéficient d’un boîtier Deep Tuttle Foil Ready.

 

Le test Windsurfjournal.com
Nos impressions

Nous avons reçu cette planche en fin d’hiver et la prise en main a été rapide dans le clapot serré du Mourillon. A peine arrivée, il nous fallait tester ce flotteur qui s’aligne sur les courses dans le monde entier. Équipés d’une 6.1 m² sans cambers mais très stable, nous avons pris la mesure du potentiel de ce flotteur avec plus de 34 nœuds au GPS lors de quelques runs le long de la digue de la rade de Toulon. Première navigation, sans être particulièrement bien réglé, et les performances sont déjà au rendez-vous. Nous avons enchainé les navigations en passant de la 7.8 m² à la 6.1 m², sur le billard de l’Almanarre par vent d’Est ou sur le plan d’eau plus agité du Mourillon. Le verdict était toujours le même, elle est facile dans le clapot et il est très rare que l'avant colle au moment du contact avec l’eau. La conduite devient donc un régal et comme nous le disons souvent, le regard peut ainsi se porter plus loin sur le plan d'eau, pour mieux anticiper. Nous nous sommes rapidement assis dans le harnais pour pousser plus fort, plus loin. Quelques beaux runs le long de la digue, la planche ne demande qu'à accélérer et c'est vous, physiquement, ou vos réglages qui donnerez la limite des performances. De notre côté, même si nous ne sommes pas parmi les plus rapides de la baie, c’est notre aileron qui a marqué la fin de session après s’être fissuré. Dans la conduite en ligne droite, elle est vraiment confortable. Pas de nombreuses possibilités de réglages pour les straps mais la position que nous avons finalement choisie nous a permis de manier le flotteur avec une grande aisance. Nous allons souvent parler, dans ce test, de mesures au GPS mais c’est une planche de course et il est important de situer les performances pour les futurs acquéreurs à la recherche d’une arme de vent médium. Avec la 6.1 m² et un 35 V-max de chez Select, la voile était un peu petite par rapport au flotteur, c’est vraiment la limite basse. Le comportement de la planche n’a pas vraiment changé même s’il nous a fallu fléchir un peu plus les jambes pour amortir les risées avec cet avant un peu large. La planche accélère tant que vous tenez bon et nous avons pris beaucoup de plaisir à aller chercher des runs à près de 33 nœuds à l’Almanarre ou en 7.8 m² sous la digue du Mourillon, sans faire de vraies abattées. Même avec les 2 ailerons S1 de chez Select, qui sont plus accessibles, nous étions rapidement au-dessus des 30 nœuds et c’est important pour être compétitif dans les épreuves. Le passage sur des ailerons plus typés course nous a donné l’occasion de nous mettre en configuration pilotage pour attaquer dans des parcours. Pour la prise de vitesse et la conduite en ligne droite c’est une vraie bombe. L’aileron joue également un rôle important mais cette vivacité sous les pieds est grisante et nous aimerions la garder un peu plus longtemps pour améliorer nos performances. C'est dans les jibes que nous avons eu le plus de mal. Il faut vraiment rentrer dans la courbe pour pouvoir tourner, la planche était presque sur un rail pour permettre d'aller chercher de superbes vitesses et il faut de l'engagement pour lancer la courbe et la maintenir. En condition surtoilée, il est parfois difficile de mettre le corps en avant pour relancer rapidement la planche. Nous avons souffert plusieurs fois d’une planche qui cabrait face au vent avec notre corps resté trop longtemps sur l’arrière en raison d’une puissance trop importante dans la voile. Il faut être tonique pour repartir vite après le passage de la voile sur l’autre amure. Dans les vents plus légers, il n’y a pas de problème, l’arrière reste suffisamment large pour basculer rapidement sur l’autre amure et reprendre de l’appui en basculant le corps sur l’arrière et en tirant fort sur la voile pour pomper et reprendre le planing. Cet arrière manque un peu de largeur en utilisation windfoil. Le Manta Foils Mono Alu Windfoil est un foil qui est très facile à naviguer et la planche l’a accueilli parfaitement pour voler un peu au-dessus du clapot mais il ne faut pas espérer battre des records de vitesse avec cette 114, elle reste trop petite pour ça. Elle vous permettra de vous donner encore un peu plus de polyvalence pour ceux qui utiliseront un flotteur unique dans le vent médium et plus faible avec le windfoil. Nous avons vraiment apprécié naviguer sur ce flotteur rapide. Très sécurisant, nous n’avons pas hésité à border la voile pour nous lancer à l’assaut des collègues sur le plan d’eau. Et si nous n’avons pas réussi à tous les doubler, nous avons mené la dragée haute à bon nombre d’entre eux et c’est un vrai régal !

 

Cette planche est-elle faite pour vous ?
Préconisée pour des voiles entre 6.2 et 8.4 m², elle est destinée à tous les compétiteurs qui cherchent une planche médium dans leur quiver. Elle sera le flotteur idéal des amoureux des longues distances avec une planche confortable et ultra performante qui supporte facilement les surventes. Pour tous les gabarits, cette planche peut être intégrée dans le quiver pour les voiles de 7.8 et 7.0 m².

 

La marque a-t-elle tenue ses promesses ?
Avec son shape qui lui donne du confort de navigation, la tête haute permet d'attaquer fort en conditions slalom/longue distance quelle que soit l’agitation du plan d’eau. Armée avec de bons ailerons, elle devient redoutable d'efficacité même si les jibes ne sont pas les plus faciles, elle repart rapidement sur des rails.  

 

Les conditions du test
Véritable bête de slalom, nous l'avons testée avec la dernière EVOX de chez NeilPryde en 7.8 m², avec la Gun Sails Vector en 7.1 m² mais aussi avec la surprenante Phantom Iris 6.1 m², sans cambers. Planche de course et de compétition, nous avons utilisé des ailerons entre 35 et 39 cm dans les modèles Fastlane Evo de chez ERD (36 et 38 cm), S1 (37 et 39 cm) ou V-max (35 cm) de chez Select, mais aussi un vieux Deboichet SL4 (36 cm) qui n’a pas résisté à notre navigation. A l'Almanarre, au Mourillon comme à notre habitude nous avons ajouté le Pradet pour un peu de clapot, et nous avons également tenté une navigation en windfoil pour tester ses aptitudes dans cette nouvelle activité. Pour tester sa plage d’utilisation, nous sommes sortis entre 10 et 25 voire 30 nœuds sur une belle navigation par vent d’Est à l’Almanarre.

 

Caractéristiques techniques
Longueur :
232 cm
Largeur : 71 cm
Volume : 144 litres
Largeur à 30 cm de l’arrière : 49 cm sur le rail, 46 cm dans le cut out
Prix : 2549 €
Existe aussi en 80, 90, 98, 108, 122 et 129 litres

 

Une question ou peut-être un avis sur ce produit, n’hésitez pas à en parler dans la rubrique dédiée du forum.


Source : Mathieu Bonno/Windsurfjournal.com
Photos : Mathieu Bonno/Windsurfjournal.com

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