Test RRD WH Flight Alu 85

12/11/2018

Modèle apparu l’an dernière à la même époque, c’est seulement ces dernières semaines que Mathieu Bonno a eu la chance de tester le foil made by RRD, le WH Flight Alu 85. Présentation, revue de détails et test d’un modèle avec un long fuselage (120 cm !) et résolument orienté freeride…

 

Présentation du produit
Ce WH Flight 85 alu est le premier foil alu de la marque italienne. Cette dernière a opté pour un fuselage de 120 cm mais 2 autres fuselages de 110 et 100 cm peuvent également être adaptés. C'est un foil plutôt orienté freeride et découverte de l’activité avec l’objectif de permettre un vol rapide facilité par cette envergure. Une platine et des adaptateurs pour différents boîtiers peuvent être montés pour l’utilisation su un maximum de flotteurs du marché. Le mât et le fuselage sont en aluminium alors que les ailes sont en composite hybride carbone. Il est livré avec une housse qui permet de ranger toutes les parties du foil à leur place. Pour notre test, nous avons récupéré un foil déjà utilisé et nous n'avions pas l'outil et la notice d'assemblage fournis avec ce dernier. Au premier regard, c'est un foil qui est surprenant parce que le fuselage est plus long que le mât n'est haut. Il est vraiment impressionnant et c’est le foil avec le fuselage le plus long du marché. La housse est pratique si vous démontez votre foil à chaque navigation car toutes les pièces sont vraiment calées et elle ne prend pas beaucoup d’épaisseur. Malheureusement, elle ne permet pas de protéger les ailes si vous décidez de les laisser montées sur le fuselage.
 

Montage et mise en place du foil, conseils éventuels de la marque
Une notice d’assemblage est fournie avec le foil pour expliquer le montage et la position des différentes vis. Pas de notice pour nous mais le montage est assez intuitif. Nous avons tout de même hésité pour le positionnement de la platine et du talon adaptateur puisque le mât est vraiment symétrique dans sa forme entre le haut et le bas. Nous avons donc regardé le montage proposé en photo par la marque sur son site Internet et nous en avons fait de même. Pas d’outil non plus pour nous et sur ce foil, les vis sont de gros diamètre, il faudra posséder un outillage particulier avec du Torx en taille T40 (utilisé par plusieurs marques sur les modèles aluminium désormais) alors que jusqu’à maintenant le T30 était employé. Idem, les vis de mise en place du talon adaptateur sont de grosse taille et il vous faudra donc un multi-tool clé 6 pans pour cette partie du foil (que vous ne démontrez pratiquement plus ensuite).  Avec ce fuselage de 120 cm, nous avons essayé de ne pas démonter les ailes à chaque navigation mais il vaut mieux avoir une voiture avec de l’espace, un camion ou une remorque pour ne pas lutter et l’abîmer. La mise en place est très simple avec cet adaptateur Tuttle simple qui rentre facilement dans les boîtiers des planches et la platine très large qui vient au contact du flotteur. Pas de V sur les deux planches que nous avons utilisées, la platine venait donc se positionner parfaitement au contact de la carène.
 

Spécificités du foil
C’est un des premiers foils qui propose un adaptateur Power Box, Tuttle ou platine, le rendant ainsi ultra polyvalent et ne nécessitant pas forcément l’achat d’un flotteur dédié. Sa très large et longue platine doit lui permettre également d’être utilisé sur des flotteurs qui n’ont pas encore de boîtier foil ready ou de renforcement du boîtier d’aileron. En effet, la platine permet de diffuser les efforts sur ce dernier et répartir les charges sur la carène du flotteur.
 

Comportement général
Avec une mise en place facilitée par l’absence de réglage d’inclinaison des ailes, le départ en navigation est rapide. Nous avons même gagné encore un peu de temps en gardant les ailes montées sur le fuselage. Sur le plan d’eau tout plat de l’Almanarre ou même à la Garonne, par vent de terre, l’appui est facile à trouver pour prendre la vitesse suffisante au vol. L’aile porteuse se situe pratiquement sous le pied avant et l’appui sur l’eau permet de voler très tôt. Le long fuselage permet d’avoir une montée en vol progressive et rassurante avec beaucoup de stabilité longitudinale, à vitesse moyenne. La conduite du flotteur reste aisée et les jibes sont également facilités par cette portance entre les 2 ailes. C’est dans les remontées au vent que nous avons apprécié la longueur du fuselage. Le corps bien au rappel nous remontions très près du vent avec une certaine facilité et des performances tout à fait satisfaisantes. Dans le clapot, il ne faut pas hésiter à monter un peu plus sur le foil pour naviguer confortablement et ne pas toucher l’eau. Cette gestion de la hauteur est rendue possible par la stabilité que donne ce fuselage très long. C’est dans les allures plus rapides que nous avons trouvé des limites à cet ensemble. Le mât est un peu souple pour tenir les côtes extrêmes de ce WH Flight et le flotteur bouge beaucoup dès qu’il accélère. Les appuis deviennent difficiles à maîtriser au niveau latéral et nous avons eu le droit à plusieurs belles chutes par manque de maîtrise de la direction ou de la hauteur de vol. En voulant pousser ce foil très loin dans les performances nous avons trouvé qu’il offre 2 visages. Il a une facilité déconcertante dans les vitesses moyennes et dans les bords très proches du vent et, au contraire, il devient physique et moins rassurant dans les bords plus rapides. Nous avons dû enlever plusieurs fois le pied arrière du footstrap ou le harnais pour nous donner plus de maîtrise. De même, avec l’utilisation d'une planche typée freeride de 78 cm de large (Fanatic Gecko Foil 133), ce foil a été vraiment confortable et très facile à maîtriser. Avec la Falcon Light Wind 159, beaucoup plus large (90 cm), les performances sont finalement plus difficiles à aller chercher. Les appuis décalés (plus de largeur à l’arrière) accentuent le ressenti de la souplesse du mât. Il y a un seuil où la pression est trop forte et l'ensemble se met à bouger. Aux alentours des 20 nœuds, il est très agréable et en passant au-dessus de 22/24 nœuds, il devient plus physique. Vous ne chercherez pas forcément à aller le plus vite possible avec ce foil et cela ne vous posera pas de problème. Si les bords en vol au travers sont grisants parce que vous ne touchez plus que rarement l’eau et ne subissez pas le plan d’eau, ce sont surtout les bords au près et au vent arrière pour se balader que nous avons adoré faire avec ce foil. 2 autres fuselages de 110 et 100 cm de long sont proposés et ils devraient permettre de limiter les effets de la souplesse du mât.

 

Plage d’utilisation
Foil freeride avec un fuselage très long plus la large platine il est plus lourd que d'autres foils aluminium mais le départ au planing reste bon grâce à cette grande portance. Le mouvement de pomping pour prendre appui sur les ailes est un peu plus compliqué mais dès que le vent est suffisant il est facile de sortir en vol. Nous avons ainsi pu voler aux alentours des 10 nœuds avec une voile de 7.2 m² et nous avons navigué jusqu’à des risées d’environ 25 nœuds mais en perdant pas mal de confort. Il est très puissant et il ne faudra pas hésiter à descendre en toile pour garder du contrôle dans la navigation.

 

Sécurité
Comme nous l’écrivons à chaque test de foil, nous conseillons un équipement de protection avec casque, gilet et chaussons. La marque RRD le préconise également dans sa notice à l’utilisateur en mettant en garde sur la nécessité de bien prendre en compte les risques de la pratique windfoil avant de se jeter tête baissée. Même avec un mât de 8 5cm et un fuselage, très long vous ne serez pas à l'abri d'une mauvaise chute. Le foil est de couleur anthracite avec des ailes oranges bien visibles sous l’eau. Cela permet de voir où se situent ces dernières en cas de chute et de rétro pédalage pour remettre le matériel en place. Nous conseillons de relever le gréement au tire-veille, les planches souvent très larges permettent d’avoir de la stabilité. En navigation, sa stabilité et la vitesse de croisière moyenne permettent de ne pas avoir des chutes trop dangereuses. Détail purement pratique mais avec ce fuselage très long, il est plus difficile à porter que d'autres modèles, la marque RRD propose donc 2 techniques de portage dans sa notice d’utilisation (foil vers le haut et flotteur sur le côté avec une main sur le foil et l’autre dans un strap).

 

Les conditions du test
Reçu il y a peu de temps, nous avons profité de plusieurs navigations dans des vents irréguliers et toujours orientés à l'Est puisque le vent d'ouest a disparu ces derniers temps ! Nous avons navigué plusieurs fois à la Garonne et une autre fois à l'Almanarre. Si le plan d'eau de l'Almanarre est plutôt simple et offre une grande zone de jeu, le spot de la Garonne nous a donné du fil à retordre avec un vent très irrégulier devant le club (vent de terre) et avec du bon clapot et de la houle croisée en s'écartant du bord. Nous avons utilisé 2 planches différentes, une Fanatic Falcon Light Wind 159 et Gecko Foil 133 ainsi que 2 voiles, une Phantom Iris F 6.1 m² sans cambers et une NeilPryde V8 7.2 m² à 2 cambers dans des vents de 10 à 25 nœuds environ.

 

Conclusion, placement de la marque dans le marché du foil
Prix public :
1199  €  
Comme notre dernier foil freeride testé, le Fanatic Flow H9, c’est avec un flotteur freeride lui aussi, que ce foil s’exprime le mieux. Son adaptabilité à plusieurs boîtiers est très intéressante pour permettre au plus grand nombre de s’initier au vol. Bien équipé et avec des finitions de qualité c’est un produit bien placé entre foils premier prix et foils en carbone plus onéreux.
 

Infos techniques
Poids de l’ensemble :
5,7 kg
Longueur du mât (entre boîtier et fuselage) : 85 cm (86 cm avec fuselage)
Longueur du fuselage : 120 cm
Largeur du mât à 5 cm du haut : 13,5 cm
Largeur du mât à 5 cm du bas : 13,5 cm
Distance entre début fuselage et le mât : 45 cm
Envergure de l’aile avant : 80 cm
Largeur max de l’aile avant : 11,7 cm
Envergure du stabilisateur : 38 cm
Largeur du stabilisateur :  7 cm


Une question ou peut-être un avis sur ce produit, n’hésitez pas à en parler dans la rubrique dédiée du forum.


Source : Mathieu Bonno/Windsurfjournal.com
Photos : Mathieu Bonno/Windsurfjournal.com

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