Test Fanatic Flow H9

15/10/2018

Modèle apparu l’an dernière à la même époque, c’est seulement ces dernières semaines que Mathieu Bonno a eu la chance de tester le foil made by Fanatic, le Flow H9. Présentation, revue de détails et test d’un modèle résolument orienté freeride…

 

Présentation du produit
Ce Flow H9 est le premier foil de la marque Fanatic. Il est complètement démontable et il est en aluminium pour le talon et le mât alors que les ailes et le fuselage sont en carbone compound. C’est un foil freeride avec un mât très droit et étroit mais avec un angle important vers l’avant du flotteur. Les ailes, avant et arrière, possèdent des petites ailettes qui doivent permettre de stabiliser les trajectoires. Une cale de 0,7 degrés est également fournie pour augmenter la plage d’utilisation de ce foil. La visserie d'assemblage et des vis de pont viennent compléter le pack. Point positif et très pratique, il est livré dans une belle mallette avec des emplacements spécifiques pour chaque partie du foil. L'ensemble est très bien fait, la qualité perçue est bonne, c’est propre et bien équipé. Foil freeride, il est monté sur un talon Deep Tuttle symétrique et une flèche vous permettra de savoir dans quel sens faire le montage. Une platine en aluminium, de taille moyenne, vient compléter le talon pour s’adapter au mieux aux différents flotteurs.  
 

Montage et mise en place du foil, conseils éventuels de la marque
Une notice de montage est fournie avec la mallette et il ne faudra pas hésiter à y jeter un coup d’œil. A la différence du montage d’autres foils, il y a 2 tailles différentes de vis qui sont fournies et elles ont une place bien spécifique. Sur les 3 vis de plus grande taille, 2 vont sur l'aile arrière et la dernière au milieu de l'aile avant, complétée ensuite par 2 vis plus petites. Il ne faut donc pas hésiter à lire la notice d'assemblage et ne pas se jeter tête baissée comme nous l'avons fait lors du 1er montage. D'autant plus qu'il faudra avoir un tournevis cruciforme parfaitement adapté au risque de rapidement abîmer la tête de vis. Il nous a fallu accepter qu’il fallait bien forcer pour serrer au maximum les vis et ainsi bien assembler ce Flow H9. Tout le reste du montage est vraiment très simple et la mise en place de la cale pour le stabilisateur est plutôt simple et intuitive avec sa forme particulière qui épouse le fuselage. Le talon Deep Tuttle est à une largeur suffisante pour rentrer parfaitement dans les boîtiers des 2 planches que nous avons testées et de grosses rondelles en plastique noir sont fournies pour répartir la pression des vis de pont, c’est très facile à mettre en place. Des vis de pont sont présentes dans la mallette de ce Flow H9 mais nous avons préféré utiliser nos vis habituelles en format six pans plutôt que d’utiliser du cruciforme.
 

Spécificités du foil
Ce foil possède quelques spécificités comme les ailettes qui doivent permettre de stabiliser les trajectoires et qui permettent également de toucher en premier plutôt que d’abîmer rapidement le bord d’attaque en cas de retour à la plage. C’est l’inclinaison du mât qui est la plus surprenante sur ce foil mais en navigation cela ne se ressent pas du tout dans la gestion des appuis sur les pieds. Les petites housses fournies pour les ailes permettent de faire le montage du foil sans le poser à même le sol et permettent donc de moins le faire frotter.

 

Comportement général
La mise en place dans les boîtiers des flotteurs a été un régal, nous démontions seulement le plan porteur du mât pour le rangement, le montage se faisait donc très rapidement et nous profitions au maximum de nos navigations. La marque Fanatic annonce son foil très clairement comme un produit grand public avec une grande accessibilité et un planing rapide au détriment de performances impressionnantes. C’est osé mais c’est aussi dire la vérité à son public et nous partions donc dans notre test avec l’esprit détendu pour profiter de nos spots fétiches en toute simplicité. Au premier regard, ce foil parait un peu chétif avec ce mât très étroit qui présente beaucoup d’angle vers l’avant, les ailes en composé de carbone paraissent elles aussi un peu simples mais qu’à cela ne tienne, après avoir préparé notre gréement, il était temps d’aller se faire une idée au contact de l’eau, ou plutôt de s’en décoller. Nous avions peur qu'il soit trop souple mais ça n’a pas été le cas lors de notre première navigation dans un vent médium, voire léger, sur un plan d’eau tout plat. Nous arrivions à bien pomper pour prendre appui sur l’aile et forcer la prise de vitesse pour décoller. Il permet de voler plutôt vite puisqu’avec notre 7,1 m² seulement nous étions en l’air aux alentours des 8 nœuds de vent. Si la vitesse du flotteur est suffisante alors le foil se stabilise et l’ensemble accélère pour aller trouver une belle vitesse de croisière. Avec notre planche de test préconisée, la Fanatic Gecko 133 (78 cm de large), c'était un combo vraiment sympathique et c'est l'essence même de ce foil freeride. L’ensemble était vraiment facile et homogène avec une planche confortable et une largeur qui permettait de tirer au mieux les performances du H9. Les jibes en l’air sont facilités par la superficie et la forme de l’aile avant et une trajectoire vraiment facile à garder pour tourner court ou long. Nous l’avons également testé avec une planche plus large, la Fanatic Falcon Light Wind 159 (90 cm de large) et il a été plus difficile à manier. Le couple de force est plus important et sur cette planche de recherche de performances, ce foil manque un peu de répondant. Dans les grosses prises de vitesse, il devient plus difficile à piloter mais il est super rassurant dans la mesure où il a tendance à renvoyer le nez de la planche vers l'eau plutôt que de la faire monter. Pour les novices, ce sera très agréable. Et l’utilisation de la cale de 0.7° renforcera ce maintien de la planche à une hauteur très proche de l’eau pour moins de prise de risques. Les sensations restent grisantes et pour gagner en stabilité nous reprenions une trajectoire plus proche du vent avec une position plus assise dans le harnais. Le poids du corps bien au rappel, le foil se stabilise avec une vitesse tout à fait satisfaisante et une remontée au vent plutôt bonne. La hauteur de vol est très facile à gérer. Nous l'avons testé aussi bien dans du vent très faible que du vent plus fort, vent offshore qui gardait un plan d’eau plat puis du clapot très serré plus au large. Avec cette hauteur de vol facile à gérer, nous n’avons jamais eu de décrochage. Bien sûr, il nous est arrivé de nous faire "bouger" un peu avec des montées jusqu’à la limite du décrochage mais nous arrivions toujours à rapidement reprendre le dessus pour ne pas prendre de risque de chute. Nous n’avons jamais vraiment lutté avec ce foil, ni à terre, ni sur l’eau, et mis à part cette attention particulière à porter à la visserie d’assemblage cruciforme, la mallette et toutes ses housses de rangement nous ont permis de prendre soin de ce petit jouet et de notre voiture. Un petit détail vraiment agréable dans la gestion de la pratique windfoil.

 

Plage d’utilisation
Foil freeride d’accès aux premières sensations du vol, la superficie de son aile avant ne lui autorise pas d’être parmi les foils qui permettent de voler aux alentours des 6 nœuds de vent mais nous avons été surpris par la rapidité du vol pour une aile de 744 cm². Dès que le vent est bien établi, il est stable et facile à gérer et permet donc de naviguer en toute tranquillité avec une voile qui permettra d’être à l’aise. Dans le vent plus fort, l’ensemble devient plus difficile à contrôler quand les appuis se font plus forts ou les changements de trajectoires plus rapides, nous prenions donc une position de navigation en remontant vers le vent le temps des grosses risées pour retrouver du contrôle. En jouant sur les tailles de voile, vous pourrez donc utiliser votre foil freeride entre le vent faible et du vent bien plus fort.

 

Sécurité
Comme nous l’écrivons à chaque test de foil, nous conseillons un équipement de protection avec casque, gilet et chaussons. Le foil est plutôt stable mais cela ne met pas à l'abri d'une mauvaise chute. C'est d’ailleurs un équipement conseillé par la fédération pour la pratique de ce support, et qui est même obligatoire en compétition. Tout le foil est noir avec de petits bandeaux rouges et il ne se voit donc pas beaucoup sous l'eau. Par rapport à d’autres foils, il n'y a pas de parties affûtées et même si un coup de pied dans les ailes sera forcément un mauvais moment à passer, les ailettes et leur forme aseptisée le rendent sécurisant. En navigation, sa stabilité et la vitesse de croisière moyennes permettent de ne pas avoir des chutes trop dangereuses.

 

Les conditions du test
Nous avons testé ce foil avec du vent d'Est de faible à bien plus fort, et sur le plan d’eau tout plat de l’Almanarre ou le plan d’eau à peine plus agité de la Garonne par vent de terre. Ce clapot léger devait nous permettre de tester la résistance dans les appuis et la gestion de la hauteur de vol. 2 planches différentes nous ont servi pour ce test, la Falcon Light Wind 159 et Gecko Foil 133 qui possèdent toutes les 2 des boîtiers foil ready.  Nous avons pris le temps d’essayer les 2 réglages proposés pour ce H9 avec ou sans la cale pour le stabilisateur grâce à nos 2 voiles de 6,1 et 7,1 m². Des bords en freeride à quelques centimètres au-dessus de l'eau dans 8/10 nœuds jusqu’à un vent de 25 nœuds très irrégulier.

 

Conclusion et placement de la marque dans le marché du foil
Prix public :
849 €
Notre dernière navigation avec une voile sans cambers, très stable, et la Gecko Foil a été un régal dans le programme idéal de ce foil. Des bords à voler dans la baie du Pradet, sans un flotteur qui tape et avec très peu de bruit (sifflement de plus en plus fort avec la vitesse qui augmente) avec ce matériel tout simple et léger, c’était le but originel du foil. Ce Flow H9 est donc destiné à ceux qui veulent s’assurer de plus nombreuses navigations en se donnant la chance de voler avec des voiles pas trop grandes et si vous ne cherchez pas la performance à tout prix, ce foil abordable est une bonne alternative, grisante et vraiment fun !
 

Infos techniques
Poids de l’ensemble :
3,9 kg
Longueur du mât (entre boîtier et fuselage) : 85 cm (89,5 cm avec fuselage)
Longueur du fuselage : 75 cm (81 cm du bout de l’aile avant au bout de l’aile arrière)
Largeur du mât à 5 cm du haut : 9,5 cm
Largeur du mât à 5 cm du bas : 9,5 cm
Distance entre début fuselage et le mât : 26,5 cm (début de l’aile)
Envergure de l’aile avant : 61 cm (64,5 cm avec les ailettes)
Largeur maximale de l’aile avant : 15 cm
Envergure du stabilisateur : 36 cm (38 cm avec les ailettes)
Largeur du stabilisateur : 9 cm

 

Une question ou peut-être un avis sur ce produit, n’hésitez pas à en parler dans la rubrique dédiée du forum.


Source : Mathieu Bonno/Windsurfjournal.com
Photos : Mathieu Bonno/Windsurfjournal.com

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