Test AlpineFoil A1 Alu 2018

15/06/2018

Après la revue de détails la semaine dernière, place au test de l’AlpineFoil A1 Alu 2018 passé à la moulinette des tests matos Windsurfjournal.com par Mathieu Bonno !

 

La mise en place
C'est un foil en aluminium, l’adaptateur Deep Tuttle permet une mise en place très simple puisque le talon est parfaitement ajusté aux boîtiers. Avec les 3 planches sur lesquelles nous l’avons essayé, c’était un régal de mise en place. Petit détail qui a toute son importance, AlpineFoil propose une cale de 0,5 mm qui entoure le talon Deep Tuttle et qui permet d'ajuster la hauteur de ce dernier si votre boîtier de flotteur n'est pas assez profond. Nous avons utilisé cette cale à chaque session pour ne pas avoir à réfléchir en fonction de nos flotteurs et la mise en place a toujours été super rapide. La petite platine vient bien se plaquer sur la carène du flotteur. Le montage est très intuitif et nous avons eu la chance d’avoir toutes les vis positionnées à leur place lors de la réception du produit. Ces vis étaient également traitées au tef gel pour éviter la corrosion. Sur les conseils de la marque, nous avons commencé avec les cales de 0° devant et la même option sur le stabilisateur pour pouvoir ajuster ensuite en fonction des premières sensations. 4 jeux de cales sont proposés entre 0° et 1,5° pour que votre foil soit opérationnel dans toutes les conditions et avec tous les flotteurs. Grâce aux petites vis qui permettent de fixer les inserts de serrage, vous ne risquez plus de les perdre ou bien de les voir tourner avant même de pouvoir mettre votre vis de pont. Ce sont les petites cales plastique qui demandent un peu de concentration pour les mettre dans le bon sens mais leur forme est adaptée à celle du fuselage et cela ne devrait donc pas prendre trop de temps avant de les mettre dans le bon sens. Pour gagner en temps de mise en place, nous ne démontions que l’ensemble fuselage/ailes du mât.

 

La découverte du vol
Avec l'aile ULW900 (Ultra Light Wind), le vol se fait tôt grâce à un bel appui du mât et grâce à la superficie de l'aile (943 cm²). Il n’y a pas besoin de forcer pour voler. La prise de vitesse se fait un peu comme avec un aileron normal et puis, pour les habitués, il suffit d’appuyer légèrement sur le pied arrière pour commencer à voler. Le foil se cale ensuite à une hauteur que vous pourrez gérer facilement sans grimper trop vite. Pour les novices, la montée se fait plutôt progressivement et il faudra faire attention, comme avec tous les foils, de ne pas chercher à tout prix le vol en appuyant fort sur le pied arrière. Le risque est de monter trop vite et de perdre le contrôle. Avec la largeur de l’aile et sa forme, ce A1 Aluminium est très stable au niveau latéral et ceux qui seront capables de pomper efficacement pourront décoller encore quelques nœuds plus vite. L’appui est vraiment facile à trouver pour accélérer et donc voler. Au départ avec les cales de 0° sur l’aile avant et l’aile arrière nous avions parfois tendance à avoir le nez qui redescendait, en utilisant nos réglages habituels. Il nous a fallu reculer un peu le pied de mât pour compenser. Mais encore plus facile, que ce changement de réglage et de nos habitudes de navigation, nous avons changé la cale sur le stabilisateur en passant à la cale de 0,7°. Nous avons donc récupéré un foil plus vivant et plus stable. Ces différentes petites cales vous permettront de trouver votre réglage approprié. Avec la 2ème aile avant, le modèle LIFT de 695 cm², le vol se fait un peu plus tard avec une certaine vitesse à acquérir avant le vol. Le foil devient plus vivant mais toujours stable au niveau latéral. Le fuselage est vraiment fin et si nous avions quelques inquiétudes quant à des vibrations dues au twist à haute vitesse, nous avons été rapidement rassurés. L’ensemble est bien en place et ce stabilisateur avec une forme particulièrement étudiée semble jouer son rôle de bien belle manière.

 

Comportement général
Avec ce foil très stable et linéaire en performances, nous avons pris nos marques très rapidement. Au départ avec le corps bien droit, parce qu'il y a quand même de la puissance à maîtriser mais très vite nous avons trouvé notre réglage pour tirer des bords, au travers, assez rapides dans la baie de l'Almanarre sur du tout plat. Alors que les navigations sur le spot de la Garonne, au Pradet, se sont souvent transformées en parcours avec remontée au vent et bords de largue rapides, pour maîtriser l'assiette du flotteur dans le clapot. L'aile ULW est très intéressante dans les petits airs pour un maximum d'appui et une prise de contre-gîte dans les remontées au vent. Sur les 2 plus gros flotteurs que nous avons utilisés, c’était vraiment un régal de faire des grosses remontées au vent pour se balader. Nous avons souvent utilisé la technique que j’appelle "Erik Thiémé" (il navigue très souvent comme ça !) qui consiste à prendre le tire-veille dans la main avant à la place du wishbone pour avoir la voile la plus droite possible en ayant le corps bien penché et ainsi avoir un maximum de couple de rappel. Dans les vents très légers, cela nous a permis de voler efficacement. Dans les vents plus forts, il y a une perte de contrôle avec la 2ème main qui n’est pas sur le wishbone et nous reprenions la position traditionnelle pour s’assoir dans le harnais et accélérer. Il y a très peu de mouvements sur les côtés, la conduite du flotteur est donc confortable et les changements de direction plutôt simples à gérer. Au niveau longitudinal, il y a une vraie différence entre les angles des cales utilisées. Nous n’avons pas essayé les cales de 1,1° et 1,5° puisque la 0,7° nous a vraiment permis de gagner en confort de conduite du flotteur. Les montées/descentes se font assez doucement et nous n’avons jamais eu de décrochage ou d’enfournement au contact de l’eau. C’est un foil qui rend la navigation plutôt détendue avec le regard qui se relève vers le plan d’eau. L’aile LIFT ne change pas vraiment le comportement du foil en termes d’équilibre et de vitesse mais donne moins de puissance et de ce fait devient moins physique dans la gestion de la navigation. Nous l’avons utilisée avec la 7.8 m² bien toilé pour gagner en plage d’utilisation ou en 7.1 m² dans un vent moyen pour tenter d’accélérer plus.

 

Prise de vitesse
Avec les ailes que nous avons essayé ce n'est pas un foil pour battre les records de vitesse, on ne va pas se le cacher. Mais il est tellement stable au niveau latéral qu'il est facile de se prendre au jeu et de chercher à appuyer plus pour accélérer. Vous aurez rapidement des repères sur votre vitesse de croisière puisque nous avons perçu des sifflements aux alentours de 20 nœuds qui s’intensifiaient vraiment passés les 22 nœuds. Cela reste déjà de belles vitesses et les ailes que nous avions dans notre pack test ne sont pas du tout destinées à cette pratique. Cela contentera bon nombre de navigateurs. Les 2 ailes testées doivent permettre de voler tôt, de se faire plaisir avec un foil équilibré et d’avoir la vitesse suffisante pour que la navigation devienne grisante. Les accélérations sont maîtrisées et maitrisables, les performances sont plutôt linéaires et avec un peu plus de temps pour dompter la bête nous aurions sûrement pu monter plus haut, dans le chrono GPS avec 25,6 nœuds à la montre pour notre part sur une descente au grand largue !

 

Plage d’utilisation
La plage d’utilisation est intéressante dans les petits airs puisque le départ en vol se fait très tôt. Nous avons volé à 6/7 nœuds avec la NeilPryde EVO:X 7.8 et du clapot qui nous permettait de lancer la planche. La prise de vitesse se fait facilement et une fois en vol il faut encore moins de puissance pour l’entretenir. Bien évidemment nous avions une grosse planche avec de l’appui (Fanatic Falcon Light Wind 159). Et pour ceux qui voudront naviguer dans le vent plus fort, il ne faudra pas hésiter à basculer sur des voiles plus petites et à naviguer plus droit pour contrer la puissance du foil ou avoir un combo avec une aile bien plus petite qui permettra de prendre plus de vitesse et donc de garder une voile plus grosse plus longtemps.

 

Sécurité
Comme nous l’écrivons à chaque test de foil, nous conseillons un équipement de protection avec casque, gilet et chaussons. Le foil est stable mais cela ne met pas à l'abri d'une mauvaise chute. C'est d’ailleurs un équipement conseillé par la Fédération Française de voile pour la pratique de ce support et qui est même obligatoire en compétition. Pour ce qui est des pieds, si le mât et le fuselage sont oranges et donc bien visibles sous l'eau, les ailes sont en carbone et le sont beaucoup moins. Attention dans les tentatives de water start ! En navigation, ce A1 Alu ne bouge pas au niveau latéral, il y a bien quelques corrections à faire sur l'axe longitudinal, lors de montées/descentes très lentes mais il reste bien sécuritaire et nous n’avons pas eu de décrochement. Il fait vraiment partie des foils les plus stables.

 

Les conditions du test
Nous avons passé beaucoup de temps sur ce foil pour tester un maximum des réglages qui sont proposés par la marque. 2 ailes et leurs cales d'inclinaison nous ont permis de naviguer au Pradet ou à l'Almanarre, en 7.8 de slalom ou 7.1 de freerace à 3 cambers. Nous avons également utilisé 3 flotteurs différents, la Fanatic Jag 125, planche de freerace foil ready, la planche de slalom Goya Proton 136, elle aussi foil friendly, et la Fanatic Falcon Light Wind 159 typée utilisation de foil grâce à un arrière très large, sans en être une planche spécifique. Entre 6 et 20 nœuds, sur du tout plat ou dans le clapot, nous avons changé plusieurs fois les ailes et les cales sur le stabilisateur.

 

Conclusion
Foil aluminium de haute qualité, nous avons apprécié l'équipement de notre modèle test et les possibilités d'évolution de ce même foil. Nous avons, depuis, commencé le test du mât carbone avec les mêmes ailes et nous avons demandé une aile plus petite, qui sera sans doute plus performante, pour aller chercher ce que ce A1 a dans le ventre. Avec sa polyvalence maximale, nous passons déjà aujourd'hui d'un mât à l'autre en quelques minutes le temps de dévisser les 5 vis de l'assemblage fuselage/mât. Cette possibilité de switcher les ailes, les mâts, les talons est vraiment géniale. Pour les curieux qui aimeraient se renseigner sur la conception de tels engins, de toutes les infos sur la marque, le site Internet d’AlpineFoil est vraiment complet et bien fait…

 

Infos techniques
Poids de l’ensemble : 4,5 kg avec l’aile LIFT
Poids de l’ensemble : 4,7 kg avec l’aile ULW900
Longueur du mât (entre boîtier et fuselage) : 85,5 cm (89,5 cm avec fuselage)
Longueur du fuselage : 93 cm
Largeur du mât à 5 cm du haut : 15,5 cm
Largeur du mât à 5 cm du bas : 15,5 cm
Distance entre début fuselage et le mât : 30,5 cm
Envergure de l’aile avant ULW900 : 83,5 cm
Largeur de l’aile avant ULW900 : 14 cm
Envergure de l’aile avant : 63,5 cm
Largeur de l’aile avant : 14,5 cm
Envergure du stabilisateur : 42 cm
Largeur du stabilisateur :  7,5 cm (empattement de 12,5 cm)

 

Une question ou peut-être un avis sur ce produit, n’hésitez pas à en parler dans la rubrique dédiée du forum.

 

Source : Mathieu Bonno/Windsurfjournal.com
Photos : Fabrice Robert F816

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