Yan Bouverne, l\'interview

26/10/2012

Cadre technique à la Fédération Française de Voile, entraineur du groupe Espoirs en RS:X et coach également de la toute jeune Equipe de France de Funboard, Yan Bouverne et d’autres cadres de la Fédération Française de Voile ont réalisé un travail de fourmi ces derniers mois, collecter toutes les informations possibles et inimaginables en vue de la prochaine conférence de l’ISAF du 1er au 11 novembre prochains en Irlande, conférence durant laquelle l’avenir du windsurf olympique sera définitivement scellé. Avec lui, retour sur l’état des lieux et les différents scénarios possibles.

 

Windsurfjournal.com : Après la décision de l’ISAF en mai dernier, la pratique du windsurf est-elle toujours considérée comme olympique ?
Yan Bouverne : Dans les faits, le windsurf est toujours olympique, jusqu’à la prochaine conférence annuelle de l’ISAF la semaine prochaine en Irlande. Ensuite officiellement à ce jourau programme des Jeux Olympiques de Rio 2016, c’est le kitesurf, néanmoins, le sport Voile est régit de telle façon qu’il y a 2 conférences dans l’année. Le  "Mid Year Meeting" du mois de mai n’est que le conseil de mi-saison et la conférence de novembre, la plus importante, a la possibilité de revenir sur ce qui a été fait au mois de mai. De mon point de vue, nous sommes donc dans une période de validation par rapport à la décision prise en mai.

 

WJ : Que s’est-il passé depuis cette décision de l’ISAF en mai dernier, notamment du côté des différentes fédérations internationales ?
YB : Il y a eu tout d’abord une analyse de savoir comment nous en étions arrivé à cette décision. Il faut savoir que le conseil de l’ISAF est à rapprocher d’un conseil d’administration et que ce sont des gens présentés par leur fédération respective, ils ont un mandat de 4 ans et leur réélection aura lieu là aussi au mois de novembre. L’analyse des votes a été faite, soit en faveur du windsurf, soit en faveur du kitesurf et nous nous sommes retrouvés dans des situations où des pays, plutôt favorables au windsurf, ont vu leur représentant voter contre leur souhait. A partir de ce moment-là, il y a un travail de mobilisation qui est fait aussi bien de la part des fédérations qui sont en faveur du windsurf que par les classes elles-mêmes, ces associations de pratiquants qui sont nombreuses en windsurf avec la Techno 293, OD, la Formula Windsurfing, la RS:One et la RS:X bien sûr. Ce qu’il en ressort, c’est que lors de la conférence du mois de novembre, les pays mais aussi les classes auront déjà fait un travail d’information sur ce qu’est le windsurf et les pays auront précisé, avec un peu plus de force ou de conviction, à leur représentant dans quel sens ils attendent que ceux-ci votent.

 

WJ : Quel a été ton rôle ces derniers mois ?
YB : A mon niveau mais je ne suis pas le seul car nous sommes plusieurs cadres techniques de la fédération, nous avons un rôle de recueil d’information, d’analyse et de veille sur les déclarations des uns et des autres, tout un tas d’information que nous avons remonté à Jean-Pierre Champion, le président de la Fédération Française de Voile, qui lui est le seul décideur quant à la stratégie de la fédération en concertation avec son conseil d’administration. Il y a d’un côté les techniciens et la politique est définie elle par les élus…

 

WJ : Le meeting de l’ISAF aura lieu du 1er au 11 novembre en Irlande, quelles vont-être les dates clés ?
YB : Ce meeting annuel va commencer par les réunions des différentes commissions dans lesquelles vont être débattues toutes les propositions qui ont été envoyées avant la date limite par les différentes fédérations car il faut savoir que le conseil de l’ISAF ne vote que sur ce que l’on appelle des soumissions ou propositions. Suivant le caractère de chacune de ses soumissions, les différentes commissions techniques de l’ISAF vont donner leur avis, un avis uniquement consultatif car seul le conseil de l’ISAF vote, et cela va se passer entre les 9 et 10 novembre. Et nous avons déjà vu par le passé le conseil d’administration de l’ISAF ne pas spécialement suivre l’avis des différentes commissions.

 

WJ : Par rapport à ces différentes soumissions, quel sont les scénarios possibles ?
YB : Tout est possible et surtout rien n’est perdu selon que l’on se place côté windsurf ou côté kitesurf. Il faut savoir qu’aujourd’hui, il y environ une trentaine de pays qui demandent le retour du windsurf. Les scénarios possibles sont un retour pur et simple du windsurf en tant que discipline olympique pleine et entière, certaines soumissions sont faites pour le retour du windsurf avec la RS:X, d’autres avec les hommes en kitesurf et les femmes en windsurf et aussi des soumissions de compromis avec des classements combinés, un qui court en kitesurf, l’autre en windsurf et il y a même des soumissions qui demandent que le kitesurf et le windsurf soient olympiques et que le 470 sorte des Jeux par exemple mais elles ont très peu de chance de passer car c’est très compliqué de revenir en arrière en prenant la place d’une autre série. Et il y a aussi le scénario que le kitesurf soit confirmé en tant que discipline olympique pleine et entière elle aussi !

 

WJ : Il y a eu un gros travail de lobbying ces derniers mois qui reste assez secret mais que sait-on des nations, celles qui sont pro-windsurf, celles pro-kitesurf ?
YB : Nous avons une vue assez claire là-dessus car chaque fédération a dû envoyer ses soumissions il y a près d’un mois et elles sont en plus consultables en ligne sur le site de l’ISAF. Pour schématiser, une grosse partie des pays asiatiques, la Chine, le Japon, la Corée du Sud, la Malaisie demandent la réintroduction du windsurf aux Jeux Olympiques. Il y a ensuite un bloc européen avec bien sûr la France, l’Espagne, la Grèce, Israël, l’Italie, des pays sud-américains et l’Egypte pour le continent africain ainsi qu’Oman qui est une nation qui investit beaucoup en voile et la Nouvelle Zélande. Après les pays favorables au kitesurf n’ont pas eu à s’exprimer vu que le kitesurf est olympique avant validation définitive mais ce n’est un secret pour personne que l'Amérique du Nord et l'Europe du Nord, la Suède, la Norvège sont plutôt en faveur du kitesurf. Et puis il y a aussi les silencieux, nos amis anglais qui n’ont pas de position officielle, cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas d’avis mais ils ont choisi de ne pas avancer au grand jour, tout comme nos amis allemands. La mobilisation pour le windsurf est donc en provenance de tous les continents, cela ne veut pas dire qu’il n’en est pas de même pour le kitesurf…

 

Photos : Eric Bellande/FFV - Vincenzo Baglione/RS:X Class

tags: interview Yann Bouverne ISAF olympisme

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