Valérie Arrighetti-Ghibaudo, l’interview

29/04/2011

Passée en tout début de saison chez Gaastra, la varoise Valérie Arrighetti-Ghibaudo n’a pourtant toujours pas eu l’occasion de s’exprimer sur l’eau et encore moins à Mui Ne au Vietnam début mars lors de la première épreuve de slalom de la saison du PWA World Tour où elle était absente. Trainant une vieille blessure, FRA-444 a dû se résoudre à passer sur le billard une 5^ème fois en novembre dernier et est depuis en rééducation. Pour Windsurfjournal.com, Valérie Arrighetti-Ghibaudo revient sur sa situation, elle qui aimerait faire briller à nouveau les yeux de sa première fan, sa fille Margaux.

Windsurfjournal.com : A quand remonte cette blessure à l’épaule ?
Valérie Arrighetti-Ghibaudo : C’est lors d’une chute violente à Grand Canaria il y a 16 ans en 1995, j’ai eu ce que l’on appelle une subluxation de l’épaule. En 1997, première intervention pour une fissure du bourrelet glénoïdien et mise en place de deux vis. En 1998, deuxième opération pour enlever les vis car j’avais fait un rejet. 1999, troisième intervention pour un lavage, le cartilage commençait à s’abîmer puis j’ai repris la navigation sans vraiment prendre du repos, les douleurs étaient toujours là mais cela ne m’arrêtait pas, windsurf et VTT intense n’ont pas arrangé mon épaule avec de l’arthrose qui s’est mis en place. En 2006, quatrième intervention plus complexe mais un peu tard, l’arthrose a évolué.

WJ : Et cette dernière opération en novembre dernier ?
VAG : De 2006 à 2010, mon épaule a perdu de l’amplitude et les douleurs ont continué de jour comme de nuit. En novembre 2010, cinquième intervention avec cette fois une prothèse totale en pyrocarbone de nouvelle génération. Je suis depuis tous les jours en rééducation depuis décembre

WJ : Combien de temps cela peut-il prendre pour revenir au meilleur de ta forme ?
VAG : Le temps pour être en forme, je ne peux pas le dire, je vais tester mon retour pour l’épreuve PWA en Corée mi-mai. Je ne navigue pas encore, je vois le chirurgien le 4 mai et je pars pour la Corée le 11 mai avec une épaulière de maintien et un manchon pour l’avant-bras pour éviter de trop tétaniser.

WJ : Cette opération et ses conséquences vont avoir inévitablement une incidence sur cette saison 2011 ?
VAG : L’année 2011 est un grand challenge, je n’ai pas eu l’occasion d’essayer mes nouvelles voiles Gaastra. La première mise à l’eau, ce sera en Corée, enfin si le chirurgien n’est pas négatif. Je suis tous les jours chez le kiné et sans vraiment renforcer mon épaule car je n’ai pas le droit de faire trop d’effort. Je compte sur ma technique et mon moral pour réaliser un résultat positif. La seule chose qui pourrait me faire arrêter serait une douleur vive de l’épaule. Le risque est de rompre mon tendon sous scapulaire qui ne sera en Corée qu’à 50 % de sa force, et je pourrais alors dire adieu au funboard.

WJ : En tant que sportif de haut niveau, comment vit-on l'éloignement du monde de la compétition à cause d'une blessure ?
VAG : Je n'ai pas vraiment subi un éloignement mis à part l'épreuve du Vietnam que je n'attendais pas si tôt dans l'année comme beaucoup de concurrentes, j'ai suivi l'étape via Internet. Bien entendu, j'aurai bien aimé y participer mais il faut prendre sur soi et être contient des risques éventuels de casses plus importantes .En tant qu'athlète, nous ne sommes pas à l'abri de blessures plus ou moins graves. Je vais essayer de faire de mon mieux pour la Corée et de surtout ne pas prendre de risque, c'est à dire qu'à la moindre douleur vive de l'épaule, de stopper la course. Pendant que les filles bataillaient au Vietnam, j'ai pu un peu régler mes voiles sur le gazon seulement. C’est un nouveau défi pour moi…

WJ : Si tu avais un conseil à donner pour les windsurfers qui peuvent eux aussi se blesser et trainer de vieux bobos ?
VAG : Le seul conseil serait de ne pas reprendre le sport avant une bonne rééducation de sa blessure. Je ne suis pas un exemple car j'ai tendance à brûler les étapes ce qui m'a coûté une prothèse aujourd’hui. Je remercie le Professeur Pascal Boileau qui m’a opéré, c’est un nom à retenir dans son agenda en cas de problème d'épaule…

Photos : PWA/John Carter - DR