Valérie Arrighetti-Ghibaudo, l\'interview

07/09/2012

Après une première épreuve en Italie où elle n’est pas passée loin du scénario catastrophe, Valérie Arrighetti-Ghibaudo termine quelques mois plus tard sur la plus haute marche du PWA World Tour dans la discipline du slalom. Plus motivée que jamais l’année de ses 40 ans, FRA-444 revient avec Windsurfjournal.com sur ce sacre qui tombe telle une belle récompense !

 

Windsurfjournal.com : Après celui de 2009, c’est donc ton second titre mondial en slalom sur le PWA World Tour, quelles sont tes impressions quelques jours après ce sacre ?
Valérie Arrighetti-Ghibaudo : Je savoure encore aujourd’hui et c’est surtout une belle récompense par rapport à l’an dernier où j’ai beaucoup souffert par rapport à ma reprise après la mise en place de ma prothèse à l’épaule. Je me suis posé beaucoup de questions par rapport à mon physique à l’époque et cette année, je me suis donné tous les moyens pour y arriver. Çaa mal démarré avec l’Italie et une épreuve courue dans des conditions vraiment justes et puis j’ai pris confiance en moi et en mon matériel au fil de la saison. Mais paradoxalement, j’ai eu du mal en Turquie, physiquement comme pour me régler. Ma 7.0 m² avec laquelle j’étais super dessus cette saison et avec laquelle j’avais de super sensations, et bien ce n’était plus du tout le cas à Alaçati ! Çaa donc été plus serré que je ne le pensais et il ne fallait pas faire de fautes tout en contrôlant Karin Jaggi. Mais au final, c’est un beau cadeau, surtout pour mes 40 ans !

 

WJ : Ce titre mondial tient vraiment à un fil quand on repense au scénario catastrophe auquel tu as échappé en début de saison ?
VAG : En Italie, j’étais vraiment très très mal quand j’ai vu que le comité de course lançait dans rien du tout en vent, que je ne planais pas et qu’ils ont quand même validé la manche. Même si je gagne la finale perdants et termine 9ème mais avec des prévisions météo catastrophiques pour la suite, je me suis dit, c’est fini pour moi, la saison est foutue ! J’étais très en colère contre le comité et puis, il y a sans doute un bon Dieu au final, le dernier jour, nous avons eu une heure de vent durant laquelle je gagne la manche n°2, ce qui me permet de remonter 3ème au classement général de l’étape. Ce n’était pas très bon mais je pouvais encore jouer le titre. Sans cette petite heure de vent en Italie, je ne serai pas titrée aujourd’hui, ça tient vraiment à peu de choses ! J’ai eu un peu chance, il en faut aussi parfois…

 

WJ : Comme chez les garçons depuis 2 ou 3 saisons, on assiste à l’arrivée d’une nouvelle génération, qu’est-ce que cela t’inspire ?
VAG : Ça pousse, ça pousse en effet ! J’étais déjà très surprise en Turquie, nous étions 26 filles, il y avait 4 poules, nous avions des demi-finales et une finale, il y avait du rythme et des jeunes turques qui allait vraiment vite. Bon sur le plat avec un peu de clapot, tout le monde va vite pratiquement et en arrivant toutes ensemble à la bouée n°1 c’était chaud par moment. Il y avait vraiment une bonne émulation générale. Dans le lot, je retiens Delphine Cousin qui va sûrement prendre notre relève dans les prochaines années. Mais nous les doyennes avec Karin Jaggi, nous sommes toujours là ! Il y a encore une petite marge pour continuer, grâce à notre expérience je pense… C’est vrai que je suis un peu sur mes acquis, je m’entraine mais certainement moins que Delphine Cousin qui est dans une phase de progression. Alaçati, ce n’est pas un spot avec de grosses difficultés donc le niveau se lisse là où en Corée du Sud par exemple nous avions plus de houle. Mais tout cela est surtout très positif pour le windsurf féminin, ça prouve qu’il y a plein de petites jeunes qui veulent continuer dans le sport et c’est important !

 

WJ : Un titre mondial à 40 ans, c’est une page qui se tourne et peut être une manière de tirer sa révérence ou au contraire c’est une motivation supplémentaire pour la suite ?
VAG : Pour moi, c’est une motivation pour continuer encore ! Tant que je peux, tant que ma santé me le permet et tant que le physique est là, je suis là… J’ai aussi une vie bien remplie, ce n’est pas facile mais c’est un besoin ! Il y a la vie de maman, la vie professionnelle et les rallyes automobiles qui me prennent beaucoup de temps. J’y prends vraiment du plaisir, nous sommes pratiquement qualifiés pour la coupe de France, et même là en tant que co-pilote, c’est du boulot. Mais je crois que j’ai besoin de ça aussi pour avancer dans la vie de tous les jours. Sans tout ça, je pense que je m’ennuierais !

 

WJ : Championne du monde, ça n’arrive pas tous les jours, comment as-tu fêté ce titre ?
VAG : Je n’ai pas vraiment eu le temps de le fêter encore, juste une coupe de champagne avec mon ami à mon retour… En fait, je ne réalise pas vraiment encore car je suis fatiguée du retour de Turquie, je n’ai pas trop eu le temps de me poser. En fait, j’y prends goût progressivement et je le fête petit à petit au fur à mesure des rencontres et des opportunités !

 

WJ : C’est aussi le premier titre de la toute jeune Equipe de France de Funboard créée en décembre dernier, ça donne une valeur particulière à ce titre ?
VAG : Dès lors que des gens ont misé sur nous en début d’année et ramener un titre quelques mois plus tard, c’est quelque chose de très important pour moi. Je le voulais vraiment et ce que mieux pour faire avancer cette équipe et la promouvoir. Il reste aussi chez les hommes, ça serait super si Antoine Albeau pouvait le faire, il en a toutes les capacités, on le sait et 2 titres pour l’équipe, ça justifie totalement la naissance de ce collectif !


Photos : PWA/John Carter

tags: interview Valérie Arrighetti-Ghibaudo PWA World Tour championne du monde slalom 2012

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