Une semaine avec Francis - Jour 5

19/05/2012

Tout au long de cette semaine, c’est par les yeux d’un des 850 participants, Francis Nogué, que nous allons suivre le Défi Wind du 17 au 20 mai à Gruissan dans l’Aude ainsi que le clinic du Défi Wind de Nicolas Warembourg organisé en préambule du 14 au 16 mai. Les coulisses de l’épreuve, les derniers préparatifs avant le jour J, le départ au milieu de la meute, les impressions générales d’après course, bref vous pourrez suivre ce Défi Wind 2012 jour après jour grâce aux yeux de Francis Nogué, entrainé, coaché et enfin équipé par Nicolas Warembourg, NeilPryde et JP Australia !!! Retour sur la journée du vendredi 18 mai.

"Une bourriche d’huîtres (du bassin d’Arcachon bien sûr) pour celui qui aura trouvé que le magnifique tipi multicolore est l’urinoir collectif officiel du Défi ! Le principe est simple, on fait pipi dans des sortes de grandes poubelles remplies de paille, c’est beau, c’est bio et en plus c’est très rigolo.
La nuit précédente fut agitée à de nombreux égards. Le vent a soufflé très fort et le tonnerre a grondé à plusieurs reprises, faisant sauter à deux reprises les plombs de notre hôtel et privant la moitié des chambres de ce dernier d’électricité. L’arrivée au milieu de la nuit de mes deux roomates trempés après être rentrés à pied de la soirée d’ouverture du Défi et déçus que les bars du site ferment à deux heures du matin "alors que pourtant c’était le feu" m’a vite rappelé le charme discret des chambrées de mecs lorsque leurs femmes ne sont pas là…mais au final, peu après trois heures, tout le monde ronflait paisiblement.
Le réveil fut relativement matinal pour cause de briefing à neuf heures. Rien n’étant au programme avant midi, chacun fut libre de vaquer à ses occupations. De mon côté, je décidai de m’installer sur la digue prendre quelques photos de Jules Denel, visiblement très bien remis de sa soirée d’anniversaire, ainsi que de Pierre Mortefon et d’Alexandre Cousin qui eux avaient décidé de tester le plan d’eau en slalom. Les images parlent d’elles-mêmes, les uns comme les autres ont vraiment fait le spectacle, bientôt rejoints par une bonne soixantaine de planchistes, dont le freestyler Léo Ray, ainsi que Julien Quentel et Antoine Albeau, équipés pour l’occasion en matos de vagues et impressionnants de virtuosité dans des conditions sommes toutes assez light au vu de leur gabarits (front loops pieds au sec pour AA, flakas one hand, notamment pour Julien).
Sympa que des coureurs de ce niveau jouent le jeu et viennent naviguer avec nous alors qu’une grande partie des défieurs est partie sur un étang pour slalomer jusqu’à plus soif.
De mon côté, après une tentative de sortie en slalom pas très folichonne, j’arrive à récupérer une JP Freestyle Wave 101 équipée d’une NP Session de 6,1 m². Sortie très sympa, la planche est électrique et permets de vite caper dans les footstraps pour se sortir de la mélasse du bord. Je crois que si samedi les conditions se durcissent comme cela est prévu, elle sera mon arme secrète pour la funny race qui est au programme. Car oui Messieurs Dames, Tramontane ou pas, il n’y a pas de temps mort sur le Défi, et j’ai d’ailleurs bien failli en faire les frais ce vendredi.
En effet, repu de ma session matinale, j’étais tranquillement en train de me dorer la pilule en avalant un sandwich sur le parking, lorsque j’ai commencé à repérer un, puis deux, puis tout plein de petits bonhommes oranges en train de courir dans tous les sens (mais d’une manière générale plutôt vers la plage). Non ! C’est pas vrai ! Ils n’ont pas fait ça quand même ? Ben si ! Je découvre alors effaré que démarre dans moins d’un ¼ d’heure une funny race, à l’autre bout de la plage.
Petit stress du Paquito de base, mais qui me donne l’occasion de vivre un grand moment, mon Zaz national en mode Grand Prix de Monaco ! Je n’ai même pas le temps de bouger qu’il me tourne autour dans tous les sens à 2000 à l’heure. Et que te voilà une planche ! Mince, où est l’aileron ? Attends, prend le 40, si si, ça va le faire ! Et ta voile, tu l’as réglée ta voile ? Ben heu… Attends, donne-moi ça, OK, c’est bon. M…. Zaz, y a pas de tire veille ! Hooooo gmbsqklkhdg !!! Bouge pas ! Non je risque pas là… Bref, c’est limite s’il me pousse pas pour me donner de l’élan et me voilà en route pour mon premier départ gruissanais. J’arrive avec d’autres sur la ligne quelques secondes avant le top. On laisse partir tout le monde car c’est quand même un joyeux bazar, le vent onshore et les vagues (limite scélérates) fauchent du défieur à la chaîne, mais de mon côté, lentement mais sûrement, je parviens à m’extirper de la zone pour prendre mon petit train vers le large. C’est alors que je découvre les joies d’une navigation avec un aileron de 40 cm… J’avoue que c’est un peu curieux comme ça à froid. Basiquement, n’ayant rien écouté aux instructions de course, je me dirige vers l’hélicoptère, que j’imagine suivre la tête de course. Graaaaaaave erreur, la fameuse tête de course s’est trompée de direction et la bouée à jiber se retrouve alors bien loin au vent d’une bonne partie de la flotte. Un peu perdu en ce qui me concerne, et ne voyant pas très bien où se situe la plage pour le retour, je renonce lâchement au contre bord pour faire la bouée et suit un groupe de planches qui se dirigent vers ce que je suppose être l’arrivée. J’apprendrai, à mon grand soulagement que beaucoup en auront fait autant (et même des gens très très biens, si vous voyez ce que je veux dire), mais qu’à la fin, Anders Bringdal, Ben van der Steen et Pascal Toselli sont sur le podium. Rien d’étonnant donc.
Ainsi s’achève cette première journée de course. J’espère que samedi, je pourrai porter un peu plus haut les couleurs de Windsurfjournal.com et de la super équipe JP/Pryde (qui heureusement n’a pas besoin de moi pour cela). Tiens, justement, en parlant d’eux, ils viennent à l’instant de me tirer par la manche parce-que devinez ce qu’ils organisent, là, dans cinq minutes ?....Gagné ! Un apéro !!!!"

Source : Francis Nogué
Photos : Francis Nogué