Une semaine avec Francis - Jour 3

17/05/2012

Tout au long de cette semaine, c’est par les yeux d’un des 850 participants, Francis Nogué, que nous allons suivre le Défi Wind du 17 au 20 mai à Gruissan dans l’Aude ainsi que le clinic du Défi Wind de Nicolas Warembourg organisé en préambule du 14 au 16 mai. Les coulisses de l’épreuve, les derniers préparatifs avant le jour J, le départ au milieu de la meute, les impressions générales d’après course, bref vous pourrez suivre ce Défi Wind 2012 jour après jour grâce aux yeux de Francis Nogué, entrainé, coaché et enfin équipé par Nicolas Warembourg, NeilPryde et JP Australia !!! Retour sur la journée du mercredi 16 mai.

"Aaaaaaaaaaaaaahhhhhhhh mes cocos, comme ce fut bon ! Les mots me manquent pour décrire cette journée qui finira au Panthéon de mes sessions windsurfesque ! Mais comment ai-je pu, en presque 30 ans de planche, ne jamais venir dans le coin ? Je vous plante le tableau. Grand soleil, une visibilité de fou et au sud, le Canigou encore enneigé qui se détache à l’horizon.
Sur l’eau ? Juste ce qu’il faut, 15 - 25 nœuds, zéro clapot et l’eau bleue (voire turquoise si on porte des lunettes de soleil à verres polarisants comme moi). L’équipe JP-Pryde est à peine arrivée hier que ce matin, c’est une cahute, que dis-je, un chalet suisse, qui ferait passer le pro center center de René Egli à Fuerte pour un vulgaire dépôt vente de Pissos dans les Landes, qui trône fièrement sur le spot.
Petit déj' rapidement expédié au L’Oc Surf et Nico est déjà en train de nous briefer sur le programme de la journée, à savoir, quelques petites manches de slalom pour se chauffer, puis aller-retour à Port la Nouvelle s’il nous reste encore des bras et des cuisses.
Se pose alors la (dure) question du matos à choisir. Ce matin, je me sens bien en jambes et j’ai un peu envie d’essayer le matos des grands ? ZAZ, grand Manitou des tournées JP Pryde, que je sollicite pour la énième fois et qui d’ailleurs est un peu mon papa sur cette épreuve me propose d’emblée, une MKIV 2012 6,2 qu’il vient de gréer et une JP Slalom 96. Elle est pas belle la vie ?
Le temps d’enfiler ma combi et mon harnais et me voilà à l’eau parfaitement réglé. Enfin, je suis parfaitement calé, rien ne bronche, ça cape , ça abat, au bout de 4 jours, je me sens enfin d’attaque.
Les premiers slaloms lancés confirment les sensations du jour, supers départs, souvent premier à la bouée, j’arrive à claquer quelques manches, mais qu’est-ce que c’est bon ! J’ai d’ailleurs l’impression que tout le monde a la grosse patate aujourd’hui, ça bagarre aux jibes, et pour une fois, tout le monde en redemande.
Arrive enfin le moment où Nico nous annonce le Défi blanc, départ au lièvre, comme pour de vrai et c’est parti pour 20 km de planche. A la faveur d’un super départ, j’arrive à partir en tête et me cale dans le sillage du bateau qui m’amorti bien le clapot, ça glisse tranquille même si c’est un peu longuet sur la fin et que c’est avec un plaisir non dissimulé que je vois enfin le bateau ralentir et signaler la mi-parcours. Comme annoncé lors du briefing, le bord retour est nettement plus serré et alors que je suis persuadé avoir fini en tête je me rends compte qu’un petit coquinou m’a fait une belle virgule pour me manger à la régulière et emporter la manche, pfff… VIP, VIP, … pas tant que ça en fait, on me laisse même pas gagner les manches importantes ! Notez que je suis talonné, excusez du peu, par Mademoiselle Sarah Hebert qui s’est jointe à nous pour la matinée et qui, l’air de rien, n’est pas là pour amuser la galerie et finit troisième !
Autre invité de marque sur l’une de nos manches, Antoine Questel, récent 2eme de l’épreuve de PWA à Ulsan qui n’a rien trouvé de mieux que me faire l’intérieur sur une manche où j’étais tranquille peinard à la première bouée…mais on lui a dit que j’étais un fou moi ??? Il doute de rien lui !!!
Après quelques slaloms supplémentaires l’après-midi, équipé ce coup-ci d’une 7 m², on a tourné quelques images pour l’équipe du Défi en naviguant en groupe dans le sillage du bateau, c’était un super moment et puis, comme c’était trop bon, après quelques bord jusqu’à l’Ayrolle (qui est à peu près à mi-parcours) je croise mon pote Philippe de la Clinic et en deux signes de têtes on décide de se caler une nouvelle fois le parcours en intégral pour ze cherry on ze top of ze cake de la journée. Quasiment seuls sur tout le parcours, on s’est calés 20 bornes full largue sans un poil de clapal, le soleil dans la face et le Canigou toujours aussi majestueux en toile de fond, le tout, à bloc, bordés comme des damnés, le truc que je n’aurais jamais imaginé ne serait-ce qu’hier à la même heure. Pour le bord retour, tenant compte des conseils de notre coach, j’ai capé comme un fou pour me coller dès que possible à la plage et le reste ne fut qu’un long bord de speed dans 50 cm d’eau avec mon acolyte sous le vent. A un moment, je croise Antoine Albeau posé en train de se régler, petit signe de ma part, il me répond, …je vois dans ses yeux la terreur subite de celui qui se rend compte qu’il ne peut désormais plus gagner….
Aaaah c’est bon ! Si on se la raconte pas un peu sur Windsurfjournal, où va-t’on le faire ? Toujours est-il que je ne sais pas ce que la météo nous réserve pour la suite et si nous aurons la chance de courir, mais une journée pareille c’est ce qui te fait oublier que la planche est soit-disant un sport de has been, que c’est mort et qu’on finira tous avec des shorts par-dessus notre combine.
Et comme rien n’est trop beau pour un petit Francis en vadrouille, j’ai même eu droit à une interview filmée par l’équipe de com. du Défi et en ai profité pour claquer la bise à Roberto Hoffman qui est un peu à la planche ce que Nelson Monfort est au patinage artistique (en un tout petit peu moins guindé tout de même…).
Sinon, vous verrez j’ai croisé des jeunes pas trop taillés mais qui après une ou deux clinics Ultramarina pourraient peut-être faire quelque chose en slalom !"

Source : Francis Nogué
Photos : Francis Nogué - Clinics Golf & Glisse