Thomas Traversa, l\'interview

01/02/2013

Même si la Mission 1 du Red Bull Storm Chase lundi dernier à Brandon Bay avait avant tout pour objectif de déterminer les 6 windsurfers pour la mission suivante, sans objectif de classement donc, c’est pourtant bel et bien le français Thomas Traversa qui s’en sort avec les honneurs en remportant les faveurs du jury. Pour Windsurfjournal.com, F-3 revient sur cette folle journée de windsurf… en attendant la prochaine !

 

Windsurfjournal.com : Comment cela s’est-il passé quand l’alerte a été donnée pour la Mission 1 ?
Thomas Traversa : J’étais en Afrique du Sud depuis déjà 2 semaines et je devais rentrer à la fin de cette semaine. 4 à 5 jours avant, l’équipe du Red Bull Storm Chase nous a contacté pour connaître nos motivations et nos disponibilités au cas où ça le ferait. Après ce sont eux qui ont tout fait, 2 jours avant l’épreuve, j’avais mon billet d’avion et tout était calé pour mon voyage. De Cape Town, je suis passé par Istambul et ensuite Istambul-Dublin direct et ensuite retour à Marseille. En Afrique du Sud, je n’avais qu’une planche et 3.6, 4.0 et 4.2 m² et comme je n’avais pas le temps de repasser par la France pour récupérer mes petites voiles, je me suis dit que ça le ferait avec ça !

 

WJ : Il y a ensuite ce fameux lundi matin, l’arrivée sur le spot, le 1er briefing matinal, peux-tu nous en parler ?
TT : Nous avions rendez-vous à 8h à la plage, il faisait quasiment nuit quand nous sommes arrivés. C’était déjà tempête, ça fumait et sur le coup, nous nous sommes même demandés entre nous si ça allait vraiment lancer… Même Duncan Coombs, le chef juge, ne semblait pas très chaud comme ça à froid. Et puis ça c’est finalement vite décidé, tout le monde a gréé et nous étions prêts.

 

WJ : D’un point de vue plus personnel, comment as-tu vécu cette journée ? Y avait-il de l’appréhension, de la peur ?
TT : De la peur non car je pense que personne n’était prêt à prendre de gros risques vues les conditions. Aller au large et affronter la barre énorme, ça oui ça aurait pu être dangereux. Le matin, le vent était vraiment très fort et dans mon premier heat contre Victor Fernandez, même Klaas Voget, le directeur de course, a joué la carte de la sécurité en nous disant qu’il était inutile d’aller au large. Avec la puissance du vent, nous restions dans une bande de 300 mètres au large et ça secouait déjà pas mal. Le vent a un peu baissé dans la journée pour remonter ensuite aussi fort dans l’après-midi.

 

WJ : Avais-tu rencontré du vent si fort par le passé ? Pour quel matériel as-tu opté finalement ?
TT : Autant que je m’en souvienne, je n’ai jamais navigué dans du vent aussi violent, notamment lors de notre 1er heat avec Victor Fernandez. Réussir un jibe, c’était déjà un exploit ! Dans la journée, il y a eu des molles, on arrivait à naviguer à peu près normalement et à d’autres moments, je me retrouvais à faire du surplace, la voile ouverte et à peine l’aileron dans l’eau ! Un jeune rider local de chez Gaastra m’a prêté finalement sa 3.3 m² et j’avais ma planche de 65 litres, la classique, celle que j’utilise tout le temps. J’ai étarqué la voile autant que je le pouvais dans tous les sens et finalement ça a été…

 

WJ : Tu n’étais pas le plus gros gabarit de la bande et pourtant tu te qualifies et en prime tu termines 1er de cette Mission 1, qu’est-ce que cela t’inspire ?
TT : J’étais super content à l’annonce des résultats, arriver à m’en sortir aussi bien voire mieux que des gars qui font 20 ou 25 kilos de plus que moi, c’est bien ! Mais il faut relativiser, ce n’était que la 1ère mission et pour la seconde, tout le monde sera un peu plus prêt. Je pense que l’avantage que j’ai eu, c’est que j’ai l’habitude de me mettre à l’eau un peu dans tout et n’importe quoi en conditions et que j’arrive facilement à m’adapter aux conditions du moment.

 

WJ : Que penses-tu du concept du Red Bull Storm Chase alors que tout le monde attendait depuis maintenant 1 an cette première tempête ? C’est tout de même très extrême en terme d’images, pas vraiment les conditions que l’on rencontre tous les jours…
TT : Ils ont réussi à valider une 1ère mission et c’est déjà très bien car ce n’était pas évident sur le papier qu’il y ait une telle tempête. Personnellement, ce ne sont pas le genre de conditions et le genre de compétition où tu sors de l’eau et tu es content de ce que tu as fait. Mais malgré tout ça reste sympa, en plus nous sommes en groupe, il y a une dynamique et un bon esprit général. Nous avons passé une bonne journée quand même au final même si c’était de la survie ! Après que ça ne plaise pas à tout le monde, je peux le comprendre, même quand il y a des épreuves au Cap Vert, il y en a toujours pour dire que ce n’est pas une épreuve de vagues car on ne plane pas et il n’y a pas de sauts ! Après, c’est un concept Red Bull, c’est extrême et c’est le but. L’idée est de communiquer plus vers les gens qui ne font pas de windsurf, ce n’est pas pour le public des windsurfers en particulier…

 

Photos : SM/Red Bull Content Pool - Carter/Red Bull Content Pool- James Bartholomew

tags: interview Thomas Traversa Red Bull Storm Chase Mission 1 Irlande

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