Thomas Traversa, l\'interview

28/09/2012

Vainqueur de la Cold Hawaii PWA World Cup 2012 la semaine dernière à Klitmöller au Danemark, Thomas Traversa entre dans l’histoire en devenant le premier français à remporter une épreuve de vagues de ce niveau, une victoire qui confirme tout le talent connu et reconnu du méridional depuis plus d’une dizaine d’années. Pour Windsurfjournal.com, F-3 revient sur un moment de sa carrière qui restera immanquablement gravé…

 

Windsurfjournal.com : Une grosse semaine après cette victoire à Klitmöller au Danemark, comment la vis-tu ?
Thomas Traversa : Toujours content, ça, ça n’a pas changé ! La joie est toujours là même si ça s’est calmé avec le protocole et la cérémonie de remise de prix, un truc dont je n’ai pas trop l’habitude en général !

 

WJ : Il y a un énorme paradoxe dans cette histoire, tu l’emportes dans des conditions qui ne sont pas les tiennes, comment l’expliques-tu ?
TT : C’est vrai mais en même temps, il y avait des conditions tellement onshore, notamment dans la simple élimination lorsque j’ai gagné, que c’était nouveau pour tout le monde, personne ne s’entraîne dans ce type de conditions. Au final, par rapport à des conditions plus typées Canaries, ce manque d’entrainement que j’ai en général ne m’handicapait pas, nous étions tous au même niveau. En plus avec le surf à l’honneur, il fallait bien choisir ses vagues et bien gérer ses heats sans faire de manœuvres trop techniques. Après j’ai eu un peu de chance et c’est important aussi.

 

WJ : Dans quel état d’esprit étais-tu au fil des heats et que tu te voyais passer tes tours jusqu’aux phases finales ? Tu sentais qu’il était possible de faire quelque chose ou tu prenais les heats les uns après les autres ?
TT : Mon objectif, c’était de battre Robby Swift au départ et faire au moins une 5ème place dans la simple élimination. Quand je l’ai battu et que j’ai senti que tout le monde n’avait pas super bien navigué dans ces conditions difficiles, je ne me suis pas stressé, je me suis dit de le prendre tranquille et de faire mon truc et puis voilà ! Chaque fois que je sortais de l’eau, je ne savais pas ce qu’avait fait mon adversaire et à chaque fois que l’on m’annonçait que je passais au tour suivant, ce n’était que du bonus ! Même arrivé en finale contre Victor Fernandez, franchement je pensais qu’il allait me plier…

 

WJ : Quelques minutes avant la super finale, Alex Mussolini a été décisif en t’incitant à passer sur une plus grosse planche que celle que tu utilises habituellement, comment cela s’est-il passé ?
TT : Le vent était vraiment léger, nous étions déjà allé à l’eau 2 ou 3 fois mais ça tenait pas… Et puis à un moment, ça s’est un peu relevé, le comité de course a décidé de nous envoyer à l’eau et voyant que ça restait juste, Alex Mussolini m’a dit de prendre la 74 litres, sa planche car je n’avais pas amené de grosse planche à part ma 68 litres, je la connaissais un peu. J’ai hésité 2 secondes et puis je suis parti à l’eau avec finalement… Je flottais bien, j’étais à l’aise, nous avions 25 minutes de heat et les 2 meilleures vagues retenues et c’est vrai que c’était bien avec du volume de pouvoir en prendre 4 ou 5 que juste 2. Limite j’aurai eu sous la main une planche encore plus grande, je l’aurai prise ! Il faut un peu de stratégie aussi parfois en vagues !

 

WJ : Outre ta victoire, tu es finalement le seul à avoir battu Philip Köster sur une épreuve de vagues ces 2 dernières années…
TT : C’est assez énorme c’est vrai mais comme je l’ai dit déjà, j’ai eu pas mal de chance, les conditions étaient marginales, ce n’est pas comme si je l’avais battu à Pozo. Si dans la super finale, c’était parfois juste, dans la simple élimination nous avons vraiment eu des conditions très correctes. Je suis super content et surtout beaucoup de gens m’ont dit que ça prouvait que c’était possible de le battre. Je crois que ça en a motivé certains !

 

WJ : Avec Wind Magazine, nous sommes allés chercher loin dans les archives du sport afin de découvrir que, finalement, tu es le premier français à avoir réalisé une performance d’une telle envergure en coupe du monde. Tu le savais, tu t’en doutais ?
TT : Je ne le savais pas du tout et j’ai découvert ça quand la news est tombée. C’est cool dans tous les cas mais il faut relativiser je crois, Antoine Albeau en slalom a quand même gagné je ne sais pas combien d’épreuves. C’est quand même énorme de se dire que ça n’a jamais été fait avant, en plus en ce moment avec le niveau qu’il y a dans la discipline. Quand je serai vieux, je pourrai dire "J’ai gagné une fois une épreuve de coupe du monde en vagues, j’étais le premier français !". C’est rigolo au final et puis les gens sur Internet et via Facebook étaient au taquet et ça, ça fait vraiment plaisir !

 

Photos : PWA/John Carter

tags: interview Thomas Traversa Cold Hawaii PWA World Cup 2012 Klitmöller PWA World Tour

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