Sam Bittner, l’interview

20/05/2011

Dans un gigantesque pays comme les Etats-Unis, le windsurf est et reste encore aujourd’hui un sport marginal pratiqué en masse dans certaines "grosses" régions comme Hawaii, l’Oregon, la Californie du nord ou encore la Caroline du Nord et de manière beaucoup plus confidentielle dans les autres états. Mais c’était sans compter sur la motivation et la persévérance de Sam Bittner qui a décidé dernièrement de redonner ses lettres de noblesse au windsurf au pays de l’Oncle Sam en créant cette l’American Windsurfing Tour. Rencontre avec un petit bout de femme âgé aujourd’hui de 26 ans qui est en train de faire sa révolution du windsurf aux USA !!!

Windsurfjournal.com : Pourrais-tu tout d’abord te présenter pour les internautes français qui te connaissent peu ?
Sam Bittner : Je m’appelle Sam Bittner et je suis tout simplement passionné de windsurf. Je faisais partie d’une équipe de windsurf lorsque j’étais à l’université et le windsurf a fait partie très tôt de moi puisque j’ai fait un cursus dans le sport et le marketing. Il y a 4 ans, j’ai décidé de quitter Seattle afin de m’installer à Maui à Hawaii et lorsque je suis arrivée sur place, j’ai été reçu à bras ouverts par toute la communauté windsurf sur place. Mon premier boulot a été de travailler au magasin de windsurf Second Wind puis un peu plus tard au restaurant Mama’s Fish House et ce tous les soirs, ce qui était top car ça me laissait la possibilité d’être à l’eau toute la journée de travailler seulement le soir. Désormais, mon job à plein temps, c’est l’American Windsurfing Tour !

WJ : Depuis la France, nous ne connaissons pas très bien le marché américain mais il ne semble pas très important en fait ?
SB : je pense que la France et l’Europe en général ont fait un excellent boulot pour garder le sport vivant et actif au fil des années. Je suis assez nouvelle dans ce sport, je ne suis arrivée qu’il y a 4 ans mais lorsque j’ai vraiment eu envie de me mettre à la compétition, rapidement j’ai compris qu’il n’y avait pas beaucoup d’épreuves aux Etats-Unis et encore moins dans la discipline des vagues. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose pour faire revivre le sport dans le pays et c’est ainsi qu’est né l’American Windsurfing Tour !

WJ : Quelle était la situation au niveau des compétitions avant que tu ne te décides à lancer ce tour ?
SB : A part l’Hatteras Wave Jam organisée tous les ans en Caroline du Nord depuis maintenant 3 ans, il n’y avait tout simplement aucune épreuve de vagues et je crois qu’il faut remonter 10 ans en arrière au moins pour retrouver une dynamique dans cette discipline à l’époque. Il y a pas mal d’épreuves de slalom ou de Formula du côté de San Francisco ou encore de freestyle dans les Gorge mais les waveriders restent depuis trop longtemps dans l’ombre.

WJ : Quels sont les objectifs de cet American Windsurfing Tour ?
SB : L’objectif principal, c’est vraiment d’être une source d’inspiration, de montrer le potentiel du sport et offrir aux waveriders un support pour s’exprimer. Ce n’est pas la discipline la plus accessible mais c’est celle qui fait rêver et nous espérons faire rêver les gens et leur donner envie de se mettre au windsurf !

WJ : La première étape à Santa Cruz s’est terminée dernièrement, quelles conclusions en tires-tu ?
SB : La Santa Cruz Classic a été un succès total ! Il y avait une atmosphère très familiale, j’avais une super équipe à mes côtés pour rendre tout cela possible et, dans une fenêtre de 4 jours, nous avons eu du vent et des vagues pour faire une double élimination dans toutes les divisions. Et en prime l’ambiance était sensationnelle, que dire de plus ?

WJ : Fin octobre, l’American Windsurfing Tour verra sa finale se dérouler sur le spot mythique d’Hookipa à Maui, c’est un bel accomplissement dès la première année ?
SB : Oui, c’est une énorme satisfaction d’avoir une épreuve de windsurf à Hookipa qui est et reste la capitale mondiale du windsurf. J’ai beaucoup de chance de pouvoir présenter dans le calendrier de ce circuit une épreuve sur ce spot et d’avoir eu toutes les autorisations pour le faire. C’est un bouquet final afin de montrer que le windsurf n’est pas oublié aux Etats-Unis !

Photos : Vinnie Globalshots - Harry Wiewel Photo - American Windsurfing Tour