Rory Ramsden, l\'interview

25/05/2012

COO de la classe RS:X, comprenez Chief Operator Officer ou encore secrétaire général et responsable de la classe windsurf olympique, Rory Ramsden est lui aussi véritablement tombé des nues le 5 mai dernier à Stresa en Italie en apprenant l’éviction du windsurf des Jeux Olympiques de Rio 2016, lui qui se bat depuis des années pour faire vivre et perdue cette série. Retour avec lui sur cette décision somme toute très politique qui continue à faire couler beaucoup d’encre aujourd’hui encore…

 

Windsurfjournal.com : Tu étais à Stresa en Italie lors de la réunion de l’ISAF, peux-tu nous expliquer la chronologie de cette journée du 5 mai ?
Rory Ramsden : Lors de cette réunion, c’est tout d’abord le comité de spécialistes, l’ISAF Events Committee, qui a indiqué qu’ils avaient voté à 14 contre 2 pour le maintien du support RS:X hommes et à 15 contre pour celui des femmes lors des épreuves olympiques des prochains Jeux de 2016. Dans le même temps, ce même comité a fait une recommandation au conseil de l’ISAF en demandant à ce que les épreuves de kitesurf puissent être inclues dans le cadre de l’ISAF Sailing World Cup ainsi que les ISAF Sailing World Championships en 2014. Cette solution avait été préparée par les principaux acteurs lors de ce meeting ISAF de mi-année. Le résultat des délibérations du Conseil de l’ISAF était censé de suivre ces grandes lignes. Personne, et je le répète, absolument personne ne s’attendait à ce résultat final de 19 votes contre 17 en faveur du kitesurf. Auparavant, la discussion avait seulement porté sur la séance d’évaluation du kitesurf qui avait lieu à Santander en Espagne quelques semaines plus tôt. En aucun cas, il n’y a eu de discussion sur la viabilité du windsurf aux JO. En fait, personne n’a fait un geste fort pour le windsurf, même nos supporters sont restés plutôt calmes pendant le débat…

 

WJ : Comment et pourquoi une telle décision a été prise aussi tôt ?
RR : C’est difficile à dire, la seule certitude, c’est que nous sommes désormais à 2 ans des principaux évènements d’avant JO et en particulier des ISAF Sailing World Championships qui se dérouleront à Santander en Espagne en septembre 2014. Les fédérations nationales font généralement en sorte d’être prêtes le plus tôt possible. 2 ans, ce n’est pas beaucoup pour préparer une campagne olympique en particulier s’il y a un nouveau matériel concerné. Lors de la conférence de l’ISAF l’an dernier, il avait été annoncé que, dans la mesure du possible, tous les évènements majeurs et les équipements seraient sélectionnés en mai. C’est ce qu’a confirmé le Conseil de l’ISAF en votant dernièrement…

 

WJ : Lors du Conseil de l’ISAF, il y a eu certains votes attendus contre le windsurf, d’autres plus surprenants en revanche… Qu’est-ce qui explique cela ?
RR : Franchement, nous avons été très surpris par le vote asiatique comme celui du bloc scandinave. Pour certains pays, on a l’impression que ce sont des blessures auto-infligées et c’est décevant pour ne pas en dire plus. Pour d’autres, c’est à se demander s’ils ne voulaient pas se faire hara kiri et mettre toute la voile en danger dans leur pays. Malgré tout cela, j’insiste sur le fait que nous soutenions la candidature du kitesurf aux Jeux Olympiques et que ce n’est pas de la faute de ce sport si nous en sommes arrivés à cette situation malheureuse. Tout cela, c’est avant tout de la politique sportive, quelque chose qui va plus loin que les valeurs d’un windsurfer ou de sa fédération puisque l’on parle plus de médias, d’argent et d’évènement bien organisés, bref toutes ces choses que l’ISAF a dans son cahier des charges depuis un moment.

 

WJ : Quelques jours après le vote, la fédération espagnole de voile a présenté ses excuses suite à une erreur dans le processus de vote, qu’en penser ?
RR : Evidemment, nous avons été très heureux de l’apprendre et surtout que cela ait été rendu public. De même quelques jours plus tard avec la fédération vénézuélienne de voile qui prenait ses distances avec son représentant et vice-président à l’ISAF qui avait voté pour le kitesurf. Je pense que dans les prochaines semaines, il devrait y en avoir d’autres…

 

WJ : Comment expliquer une telle différence entre le vote de l’Events Committee et celui du Conseil de l’ISAF ?
RR : L’Events Committee est un groupe de spécialistes. Le Conseil est un organisme plus politique qui prend sa décision finale sans tenir compte nécessairement des recommandations de l’Events Committee.

 

WJ : Y a-t-il vraiment une chance pour que le windsurf revienne encore lors des JO de Rio en 2016 ?
RR : Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ! Nous vivons une période extraordinaire où tout est encore possible et nous allons continuer à nous battre afin de modifier cette décision en novembre prochain. C’est la conférence annuelle de l’ISAF, un moment très important durant lequel seront élu le président ainsi que le comité exécutif et il peut encore se passer pas mal de choses !

 

Photos : Vincenzo Baglione/RS:X Class

tags: interview Rory Ramsden olympisme ISAF windsurf kitesurf Jeux Olympiques Rio 2016

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