3 courses, en Course Racing puis en Slalom, disputées jeudi sur l’épreuve en iQFOiL des Jeux Olympiques permettent de finaliser les tops 10 féminin et masculin qui s’affronteront vendredi pour la médaille d’or. Parmi les favoris, cruelle désillusion en revanche pour le Français Nicolas Goyard qui loupe sa dernière journée et termine 15ème.
Toute la semaine, le vent aura joué les nerfs des concurrents de cette compétition en iQFOiL sur ces Jeux Olympiques de Paris 2024 et ce jeudi, 5ème jour de course, ne fait pas exception à la règle… Après beaucoup d’attente à terre et dans un vent de Sud-Ouest mal installé, c’est la Course Racing qui est tout d’abord à l’honneur sur la zone Corniche dans un vent soufflant entre 11 et 13 nœuds, un choix surprenant et pas vraiment à propos de la part du Race Management alors que les conditions sont plutôt favorables au Slalom. L’organisation s’entête malgré un vent qui faiblit rapidement et parvient à valider 1 course chez les femmes et 2 chez les hommes. Après une longue période de flottement (décidément !), décision est prise de se déplacer finalement sur la zone Frioul où le Slalom s’impose comme une évidence avec un vent plus frais au rendez-vous. Seul hic, les windsurfers doivent partager la zone de course avec les ILCA (Dinghy) dont la compétition débute ce jeudi. Le Race Management tarde à mettre en place le parcours Slalom et, pendant ce temps-là, par 40° de température extérieure, les concurrents attendent et sont en surchauffe alors que les esprits (pourtant patients jusque-là !) s’agacent… Après de longues minutes de tergiversation, (et la proposition même de certains coureurs de positionner eux-mêmes correctement les bouées à la place de l’organisation !) le parcours est enfin installé et permet de lancer 2 courses en Slalom pour les femmes et 1 seule pour les hommes.
Chez les femmes, l’Anglaise Emma Wilson est imperturbable et continue sa promenade de santé. Elle s’assure une place en finale pour la medal race et une médaille, d’or ou d’argent selon le résultat final. Moins régulière que les jours précédents, Sharon Kantor assure l’essentiel et une 2ème place suivie de Marta Maggetti. Après sa superbe prestation de la veille, la Française Hélène Noesmoen fait une journée plus moyenne mais garde à distance ses principales rivales pour une place en quart de finale de la medal race.
Plus jeune participant de cette épreuve masculine (20 ans) mais aussi parmi les plus lourds, l’Australien Grae Morris est à la fois LA surprise et LA révélation de cette épreuve avec 3 nouvelles courses dans le top 10 jeudi. Premier et assuré d’une médaille, il aura bousculé tous les pronostics… Tom Reuveny et Josh Armit profitent de cette drôle journée pour compléter le top 3. Avec des places de 22ème, 15ème et 18ème, Nicolas Goyard a définitivement "décroché" et ne sera pas en medal race vendredi. Très impliqué dans l’Executive Committe depuis la création de la classe iQFOiL, le Français n’est visiblement jamais passé outre "émotionnellement" des décisions de course souvent étonnantes du Race Management durant la semaine, pour ne pas dire parfois aberrantes… Lui qui, par-dessus tout, a très à cœur que les conditions soient équitables et justes en compétition.
Vendredi, les medal races décideront des vainqueurs en iQFOiL de ces Jeux Olympiques de Paris 2024, une dernière journée qui pourrait nous réserver encore bien des surprises…
Avec les retours sur le terrain (et nos remerciements !) de Valérie Boutet-Massonneau, secrétaire exécutive de la classe iQFOiL, et de Lucas Guiraud, ami de longue date de Nicolas Goyard.
Les réactions après ce 5ème jour de course
Hélène Noesmen : "Je suis contente d’être en quart de finale. J’aurais préféré être en demi, mais toutes les filles ne peuvent pas dire cela. C’est une nouvelle régate qui commencera vendredi. C’est dommage, j’ai commis quelques petites erreurs alors que l’Italienne ne faisait pas une bonne journée. J’aurais pu en profiter, j’ai laissé filer quelques petits points. Dommage. L’Anglaise fait une belle semaine. Elle a fait beaucoup de courses en tête. Elle était attendue, elle mérite sa place en finale. En revanche, si je la retrouve à la finale, je sais qu’elle n’en a jamais gagné et que je l’ai déjà battue. Mais, avant, il y a quelques échelons à passer. Le format des finales, il est vraiment très court. Il ne faut pas se poser de questions et y aller à fond. Il n’y a pratiquement pas de choix tactique, car cela va trop vite. Gagner dans ce format décuple les émotions."
Emma Wilson : "C'est vraiment cool d'être assurée d'une médaille pour vendredi. C'est le mieux que nous puissions obtenir dans ce format, donc je suis vraiment heureuse. J'ai pris les choses au fur et à mesure et j'ai cru en l'entraînement que j'ai fait toute l'année, ces trois dernières années. Je me suis contentée de prendre les courses les unes après les autres et de croire en mon entraînement de toute l'année, des trois dernières années. Je n'aborde pas la journée de vendredi différemment. Je vais manger et faire de la physio et je reviens pour ce dernier jour comme je l'ai fait toute la semaine."
Grae Morris : "C'est très difficile d'être au sommet et d'y rester. Je me sens bien maintenant, mais le fait de savoir qu'il faut faire mieux vendredi rend les choses un peu plus nerveuses. Cela me rassure un peu de savoir que je rentrerai à la maison avec quelque chose dans les mains, mais je ne serai pleinement satisfait que lorsque tout sera terminé et que la médaille d'or sera encore en jeu. Il ne s'agit pas de gagner toutes les courses, mais d'être très précis, de rester dans les dix premiers et de minimiser les erreurs. Il ne s'agit pas de dominer complètement, il s'agit de rester dans le top 10 et de minimiser les erreurs."
Source : World Sailing - FFVoile
Photos : Sailing Energy/iQFOiL Class