Nik Baker, l’interview

13/05/2011

Alors qu’il vient de fêter ses 40 ans il y a quelques jours à peine, nous avons voulu en savoir plus sur la nouvelle vie de l’anglais Nik Baker, lui qui a tiré sa révérence en 2009 après 20 ans d’une carrière prestigieuse. Rencontre avec K-66 qui a décomplexé à l’époque le windsurf britannique entrainement dans son sillage les John Skye et Robby Swift, plus passionné que jamais et désormais businessman chez lui en Angleterre pour ses anciens sponsors !

 

Windsurfjournal.com : Que fais-tu désormais après avoir arrêtée ta carrière de windsurfer professionnel il y a bientôt 2 ans ?
Nik Baker : Pendant une carrière aussi folle que chanceuse en windsurf faite de compétition, d’entraînement et de tests, j’ai eu le privilège de m’impliquer de plus en plus au sein du groupe Boards and More qui gère les destinées de North Sails, Fanatic et ION. Pendant plus de 10 ans, presque toutes ces marques ont accompagné ma carrière et quand je leur ai dit qu’il était temps pour moi de me poser en Angleterre avec ma famille après 20 années complètement folles, ils ont d’abord été très surpris. Et puis ils m’ont proposée de m’occuper de ces marques pour l’Angleterre. J’ai sauté sur l’occasion et c’est ce qui me prend tout mon temps désormais depuis bientôt 2 ans !

 

WJ : Quand on a passé une bonne partie de sa vie à voyager, faire du windsurf et de la compétition, est-ce facile de revenir à une vie normale ?
NB : J’ai passé 20 ans à vivre loin de ma vraie maison en Angleterre et donc aujourd’hui pour moi, avoir une vie normale avec mon épouse et mes deux enfants, c’est ça qui est extraordinaire. Je peux faire des projets avec mes vieux amis et mes habits ont enfin trouvé une armoire plutôt qu’un sac de voyage pour les ranger ! Ce sont de petites choses mais lorsque l’on n’a pas eu le temps de les faire à fond auparavant, cela devient des choses importantes dans la vie. Voir par exemple mes enfants grandir chaque jour est la chose la plus extraordinaire que j’ai pu connaître à ce jour, si j’avais raté cela, je n’aurai jamais pu faire machine arrière. Ils ne restent jeunes que pour un temps assez court et c’est important d’être présent à certains moments de la vie.

 

WJ : Est-ce que ça a été une décision difficile à prendre que de quitter le PWA World Tour ?
NB : Pas vraiment… J’ai été windsurfer pro pendant 20 ans ce qui est déjà exceptionnel en soi. J’ai vécu des choses extraordinaires dont beaucoup de gens rêvent. C’est rigolo car dernièrement j’ai eu Jason Polakow qui m’appelait pour me souhaiter un bon anniversaire pour mes 40 ans et nous avons parlé du bon temps mais en nous disant aussi que le temps était passé extrêmement vite. Nous avons pris du très bon temps, connu une période incroyable et désormais avoir une superbe épouse, deux beaux enfants et être en bonne santé est aussi quelque chose de fantastique. Mais tous les jours, je continue à faire ce que je fais de mieux, me battre contre d’autres adversaires mais désormais dans un autre domaine !

 

WJ : En étant au meilleur niveau mondial pendant 20 ans, quel seul et unique souvenir pourrais-tu garder ?
NB : Mon meilleur souvenir est et restera quand j’ai remporté l’Aloha Classic à Maui en 1999. Ce n’est pas seulement de l’avoir emporté à Hawaii pour un anglais mais c’est surtout de l’avoir fait face à Robby Naish, mon véritable héros depuis toujours ! C’est en fait le seul et unique trophée auquel je tiens et qui est posé là près de moi sur mon bureau pendant que je suis en train de répondre à cette interview !

 

WJ : Désormais en dehors du système, quelle vision as-tu désormais du niveau général et du PWA World Tour ?
NB : Tout d’abord, de ce que j’en vois encore, le niveau général est tout simplement hallucinant. Ce que font tous ces jeunes qui mixent freestyle et waveriding est vraiment très impressionnant. C’est intéressant désormais d’être de l’autre côté de la barrière et de voir par exemple l’impact que peuvent avoir les performances de Gollito Estredo ou Victor Fernandez sur le business. Et de la manière dont tout ça s’organise, Rich Page, le tour manager du PWA World Tour, me semble toujours faire du bon boulot. Il est souvent critiqué mais peu de gens voient vraiment le boulot qu’il peut abattre. Monter un tour mondial, cela demande de penser au moindre détail en tenant compte des demandes et des suggestions de chacun. Pour être honnête, sur la fin de ma carrière, ce qui me faisait vraiment peur, c’était de me dire, qu’arriverait-il au tour si demain Rich Page partait ? La situation économique n’est pas rose dans le monde mais le tour est aujourd’hui encore capable d’envoyer des coureurs aux 4 coins du monde et de leur proposer un prize money décent. Tout ça, c’est ce qui apporte du crédit au sport, ce qui lui donne une légitimité sportive. Je pense que l’ensemble s’articule bien même si, comme d’autres, j’aimerai voir plus de jeunes en slalom et plus de femmes sur les épreuves également…

 

WJ : Quel est désormais le quotidien de Nik Baker dans sa "vie normale" ?
NB : C’est en fait très varié. En général, je me réveille, ou plutôt devrais-je dire, les enfants me réveillent vers 6h30 - 7h, nous prenons notre petit déjeuner tous les 4 ensemble et mon épouse les emmène ensuite à l’école. J’arrive généralement au bureau vers 8h - 8h30 pour en revenir vers 18h pour le bain des enfants et pour les coucher vers 19h30. Nous prenons enfin un peu de temps pour nous deux et je travaille généralement encore une heure le soir jusqu’à minuit. Ce planning très stricte est heureusement souvent cassé par les conditions de vent et de vagues où lorsque je vais visiter mes magasins distributeurs. Et puis il y a aussi les week-ends tests qui sont une grosse partie du boulot car nous en faisons au moins 25 tous les ans. Je reste finalement en contact avec le windsurf et c’est ce qui me plait aussi…

 

Photos : Fanatic/John Carter - PWA/John Carter

tags: interview Nik Baker

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