Micah Buzianis, l\'interview

24/02/2012

A 41 ans, l’américain Micah Buzianis vient de signer pour 3 nouvelles années chez MauiSails et en 2012, il entamera sa 22ème année au plus haut niveau. Toujours placé mais rarement gagnant, USA-34 croit pourtant en sa bonne étoile et espère bien remporter un de ces jours un dernier titre mondial avant de tirer sa révérence. Rencontre avec un modèle de longévité…

Windsurfjournal.com : Voilà quelques semaines maintenant que tu es passé chez MauiSails, quel est ton feeling général ?
Micah Buzianis : Les voiles sont vraiment différentes des voiles que j’avais par le passé et même très différentes de toutes les voiles que j’ai pu essayer jusqu’alors. Il n’existe pas 2 voileries qui se ressemblent mais au final, je me sens de plus en plus à l’aise et performant et ce que je retiens des voiles MauiSails, c’est que je me sens à la fois très confortable et très rapide en même temps. Paradoxalement, c’est dans le changement de wishbone que j’ai eu le plus de mal à m’adapter avec des angles d’ouverture et des diamètres vraiment différents de ce que j’utilisais auparavant.

WJ : Avec le départ de Peter Volwater de MauiSails, c’est Phil McGain qui va être ton principal partenaire d’entrainement, c’est une vieille connaissance non ?
MB : En effet, je l’ai rencontré pour la première fois en 1989 dans les Gorge et comme nous vivons tous les 2 à Maui, nous nous sommes toujours mutuellement respectés et aidés quand cela était possible. Il est aussi la raison pour laquelle j’ai changé pour MauiSails car de qui d’autre ai-je besoin à part lui ? Il est l’un des compétiteurs les plus affûtés et expérimentés en windsurf, la course, les entrainements, les tests, il connaît ça par cœur. C’est un bon coéquipier car il est toujours très rapide et il me pousse ainsi à me dépasser, le tout sans problème sans problème d’égo car il n’a plus rien à prouver…

WJ : A un peu plus de 2 mois de la première épreuve PWA de slalom en Italie, sais-tu quel matériel tu utiliseras et valideras cette saison dans les 6 voiles et 3 planches maximum ?
MB : Je suis toujours en phase de test et de réflexion car toutes les surfaces sont très bonnes selon moi chez MauiSails. Il faut encore que je finalise les tests en fonction des planches que je vais choisir. J’ai encore un peu de temps devant moi, notamment pour voir aussi entre les modèles en monofilm ou XT lesquelles sont les plus appropriées en fonction des surfaces…

WJ : Cette saison 2012 sera ta 22ème au plus haut niveau, comment le niveau a-t ’-il évolué selon toi pendant toutes ces années ?
MB : Je pense que le niveau était plus élevé dans le courant des années 90. A l’époque, c’était beaucoup plus dur dès le premier tour et même si c’était toujours les mêmes qui étaient devant, il y avait beaucoup de compétition derrière. De nos jours, les gars devant sont certainement aussi bons qu’à l’époque mais ils sont moins nombreux.

WJ : Les quadragénaires dont tu fais partie sont de plus en plus nombreux sur le PWA World Tour en slalom, comment expliques-tu une telle longévité, la tienne ou celle de Björn Dunkerbeck, champion du monde l’an dernier à 42 ans ?
MB : En slalom, il n’y a pas de secret, ce sont l’expérience, la confiance et le réglage du matériel qui comptent. La confiance est un paramètre important en course et pour en avoir, il faut avoir accumulé de l’expérience et donc avoir fait quelques années sur le tour.

WJ : A 41 ans, tu te sens donc plus que jamais d’attaque ?
MB : Je me sens bien en effet, en forme et parfaitement réglé. J’ai juste un peu plus de mal à récupérer que par le passé mais là aussi, c’est quelque chose que je peux compenser avec de l’expérience et de la préparation !

Photos : AndreaPagan/Seatexboards.com - Caroline Branch/Mauisails.com