L'oeil de Charline Picon
En remportant vendredi les ISAF Sailing World Championships à Santander en Espagne, la française Charline Picon achève sa saison 2014 de la plus belle des manières qui soit après avoir été sacrée championne d’Europe et terminé 1ère du Test Event de Rio de Janeiro sur le site des Jeux Olympiques en 2016… Pour Windsurfjournal.com, elle revient sur ce titre mondial très convoité et sa longue semaine espagnole !
"La semaine avant cette épreuve à Santander, j’étais en repos chez moi à La Rochelle, j’étais bien fatiguée après un stage intensif et je me suis mise un peu la pression parce qu’avec mon entraîneur nous avions affiché un seul et unique objectif, le titre. Ça ne laissait pas beaucoup de place à l’erreur et les 2 autres places sur le podium auraient été un échec… Je savais que c’était réalisable car la saison avait été extra déjà jusque-là. Sur place, les médias internationaux venaient me voir en disant que j’étais la favorite, mes concurrentes comme Marina Alabau m’annonçait comme la favorite également lors d’interviews donc c’est sûr que derrière il faut tenir le rang et assumer, notamment lors des 1ères manches où c’est là qu’on se jauge… Dès la 1ère manche je l’ai emporté et ça m’a mis en confiance dès le début. J’ai pris le maillot jaune et je ne l’ai pas quitté de la semaine. A aucun moment je ne me suis dit que c’était gagné d’avance, même le dernier jour des phases finales, j’étais encore stressée alors qu’il ne restait pas beaucoup de travail à faire…
Toute la semaine, cela s’est bien passé surtout avec les variations des conditions que nous avons pu avoir. Je suis contente de l’emporter dans des manches avec du 4 à 6 nœuds comme de bien marcher dans du 20 à 30 nœuds où j’ai enchaîné les manches de 3ème. J’aurai pu en gagner 1 ou 2 en prenant tous les risques mais j’ai préféré assurer en restant toujours dans le top 5 afin de m’assurer le podium, notamment en ce moment où les autres filles font pas mal d’erreurs. Ce vent de Sud fort, c’est un truc que nous n’avons jamais eu à Santander depuis septembre de l’an dernier où nous entrainions sur place. Ça a été parfois limite max pour les filles mais ça passait et ça a permis de faire de belles manches. Le top du top, ça a été la medal race, l’ambiance était encore plus folle qu’aux JO de 2012 avec 2000 personnes dans les tribunes et le départ comme l’arrivée à 50 mètres des gens. Et puis d’une manière générale, les espagnols ont su faire un truc super pour la voile olympique !
Pour la suite et après cette folle saison, je pense que je suis bien entourée avec mon entraîneur, mon préparateur physique et mon préparateur mental. L’espagnole Marina Alabau s’est posée en leader dès le début de l’olympiade et elle a tenue jusqu’aux JO de Londres en 2012 où elle s’est imposée. Il faut savoir garder la petite avance qu’on a. En voile, on sait qu’il y a ce que l’on appelle les extra-terrestres qui arrivent à tenir tout le temps d’une olympiade, 4 ans, et qui remportent les Jeux derrière. Je me dis que ce n’est pas impossible mais que je risque aussi de prendre quelques claques derrière. La voile en même temps, c’est de l’expérience, ce n’est pas un pic de forme qui retombe ensuite, l’aspect confiance est là. Mon entraîneur est très clair, ce titre à Santander, ce n’est qu’une étape, l’étape finale étant la médaille aux Jeux. Tout est planifié jusqu’à cette échéance. Le prochain objectif majeur sera la sélection en elle-même qui aura lieu lors des championnats du monde l’an prochain en novembre à Oman normalement. Une saison passe très vite et, après cette échéance, on sera alors à 6 mois des JO…"
Pour en savoir plus Charline Picon : www.charline-picon.com
Source : Charline Picon
Photos : Lionel Cottin/FFVoile - Franck Socha/FFVoile
Articles similaires
L'oeil de Marion Mortefon
