L\'oeil de Bruno Sroka

14/05/2012

Déjà sacré à plusieurs reprises champion du monde, champion d’Europe et champion de France de race en kitesurf, le breton Bruno Sroka se retrouve à 36 ans, et un peu par la force des choses, sous le feu des projecteurs suite à la récente décision de l’ISAF de remplacer le windsurf par le kitesurf aux Jeux Olympiques de Rio 2016, lui qui, du coup, rêve de médaille d’or dans 4 ans. Parce que nous ne sommes pas sectaires sur Windsurjournal.com, retour avec lui sur ce tremblement de terre qui agite les planètes windsurf et kitesurf !

 

"Je pense que nous avons tous été surpris de la décision de l’ISAF le 5 mai 2012. C’est une décision qui a donné des ailes aux kitesurfers et qui, hélas,rend malheureux tous les windsurfers. Je suis l’un des plus anciens sur le circuit mondial actuel en kitesurf. Et pour ne rien vous cacher je rêve de JO en kite depuis le début de ma pratique, il y a 13 ans.  Je me suis mis au kite pour découvrir de nouvelles sensations et j’ai tout de suite été mordu par  l’activité. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont mis sur une planche à voile dès l’âge 2 ans. La glisse, cette sensation jubilatoire qui nous passionne tous, s’inscrit au plus profond de nous. Nous partageons les mêmes plans d’eau, les mêmes vagues, le même vent. Toute ma jeunesse a été bercée par le windsurf, par une pratique loisir et un peu de compétion. Même si je pratique moins la planche à voile par manque de temps, j’en éprouve pas moins un énorme respect puisque sans la planche,je ne serai pas là où je suis en ce moment. Et sans la planche,le kitesurf ne serait pas là.
Ce sport de "parasol", comme disent certains planchistes, géré par la Fédération Française de Vol Libre, est né de l’inspiration de différents sports, le windsurf, le cerf-volant de traction, le parapente, le surf, le wakeboard... C’est le mélange des différentes technologiques issues de ces différents sports qui a construit le kite. En 2009 avec Paolo Rista, un ex-windsurfer pro, et mon ancien shaper, nous avons révolutionné la navigation en kite avec la navigation à plat sur les ailerons. Ce qui nous a permis d’atteindre l'efficacité que nous avons par vent très faible. Nous avons réintégré des connaissances issues du windsurf au kite.
Je comprends parfaitement la problématique des windsurfers et les conséquences que cela entrainent pour toutes les filières d’entrainement et surtout pour tous ces jeunes qui rêvent de médailles aux JO. Je trouve cette décision injuste.
Pour moi, les JO doivent refléter le modernisme et l’évolution de nos sociétés. Les Jeux doivent intégrer des sports de notre temps qui reflètent notre société actuelle et la planche en est le parfait exemple au même titre que le kitesurf.  Ce sont des sports qui vont à 100 000 à l’heure et qui nous procurent ce plaisir immense quand nous sommes sur l’eau.
Je n’arrive toujours pas à comprendre comment certains supports comme le dériveur restent présents aux JO, je n’ai rien contre eux, alors que des sports jeunes et dynamiques comme le windsurf disparaissent.
Nous pratiquons la même glisse, nous partageons les mêmes lieux et ces deux sports devraient être aux JO."

 

Source : Bruno Sroka
Photos : Deimantina Juskeviciute

tags: oeil de Bruno Sroka olympisme ISAF windsurf kitesurf Jeux Olympiques Rio 2016

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