L\'oeil d\'Hélène Noesmoen

23/05/2012

Championne du monde RS:X 2012 en jeunes en mars dernier à Cadix en Espagne, 3ème de ces mêmes championnats à Chypre 2 ans plus tôt, la sablaise Hélène Noesmoen entretenait elle aussi le secret espoir de représenter la France en windsurf lors des Jeux Olympiques de Rio 2016. Retour avec FRA-57 sur cette décision de l'ISAF qui sonne comme un coup d’arrêt dans une carrière sportive pourtant brillante et prometteuse…

 

"Je ne m'attendais pas à ce que l'ISAF prenne cette décision, pas pour 2016. Je me sens coupée dans mon élan. Je ne peux pas savoir aujourd’hui, si j'aurais eu mes chances, ou non, dans quatre ans, mais cette surprise est assez dure à avaler.
La pratique RS:X demande un investissement important, sur la durée. C'est donc tout un projet qui tombe à l'eau, pour moi, comme pour de nombreux autres jeunes. J'ai, en particulier, aménagé mes études dans le but d'être plus disponible pour naviguer l'année prochaine. Suite à la décision de l'ISAF, je regrette de ne pas avoir plus profité des compétitions internationales cette année.
Plus généralement, je pense que le kitesurf n'est pas encore prêt et manque de structuration pour devenir olympique. Les résultats du mondial 2011 de kite montrent que le circuit international n'est pas développé, en particulier chez les femmes et les quatre prochaines années risquent de ne pas suffire.
Le circuit RS:X féminin commence à devenir important en France, avec de plus en plus de jeunes prêtes à s'investir. Il ne sera pas plus facile en kitesurf qu'en planche, de réunir un nombre conséquent de filles sur des compétitions. C'est donc dommage, aux vues de la pratique féminine en RS:X aujourd'hui, que la planche soit remplacée par le kitesurf.
N'oublions pas que les principes des JO, à la base, sont de représenter des sports populaires, donc accessibles, et non professionnels. Le kitesurf est bien sûr un sport dynamique et attractif, mais combien y a-t-il de coureurs aujourd'hui en kite, sous le format race ?
La jauge votée par l'ISAF pour ce format de course compte trois ailes de kite, sans que le modèle d'aile soit fixé. Cette décision risque d’entraîner une course à la performance, ou chaque marque va chercher à développer une aile plus propulsive, et ceci sans limite de prix. La RS:X n'est pas donnée mais la monotypie permet à tout le monde d'avoir les mêmes chances avec un budget défini. Combien d'athlètes pourront se fournir le matériel nécessaire pour être compétitif en kitesurf ? Et combien de pays seront mis hors-jeux faute de budget ?
Alors que faire à présent, athlètes et entraîneurs ? Dans l'attente de la prochaine réunion de l'ISAF, en novembre, et suite aux "erreurs"» de vote certains pays, mobilisons-nous !
Quoi qu'il arrive, cette décision ne change en rien la fin de la saison, et j'espère qu'elle n'affectera pas la motivation de Charline Picon et Julien Bontemps, pour qu'ils nous fassent rêver cet été !"

 

Source : Hélène Noesmoen
Photos : Vincenzo Baglione/RS:X Class

tags: oeil de Hélène Noesmoen olympisme ISAF windsurf kitesurf Jeux Olympiques Rio 2016

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