Jose Estredo, l\'interview

30/11/2012

Le 7 octobre dernier, Jose Estredo, plus connu sous le surnom de Gollito, entrait dans l’histoire en étant sacré pour la 5^ème fois de sa carrière champion du monde PWA de freestyle, une performance de taille qui éclipse celle d’un autre grand nom de la discipline, Ricarco Campello vainqueur pour sa part par 3 fois. Pour Windsurfjournal.com, V-10 revient sur ce nouveau sacre…

Windsurfjournal.com : Remporter un 5^ème titre mondial, est-ce un aboutissement, une récompense encore plus importante que les 4 autres titres auparavant ?
Jose Estredo : Non, ce 5^ème titre n’a rien à voir avec les autres et encore moins avec le premier. Au début de ma carrière, j’étais plus excité et enthousiaste, tout était nouveau pour moi. Et puis un jour, le rêve est devenu réalité et avec s’est installée la pression. Remporter les autres titres a été la cerise sur le gâteau, comme pour ce 5^ème titre aujourd’hui. Mais comme les autres, c’est un titre différent, avec sa propre saveur. Ce qui est vraiment cool cette année et qui m’a vraiment surpris, c’est que j’ai remporté à chaque fois chaque élimination et chaque épreuve, je ne m’y attendais pas vraiment…

WJ : Tu as aujourd’hui 23 ans, un telle longévité est étonnante dans une discipline où les jeunes affluent, comment l’expliques-tu ?
JE : Je pense que j’ai un certain talent mais le plus important je pense, c’est que j’ai commencé très tôt à El Yaque. C’est vraiment un endroit parfait pour naviguer en freestyle et lorsque j’ai commencé, il commençait à y avoir de très bons freestylers comme Cheo Diaz et Ricardo Campello qui étaient de bons exemples à suivre. Et puis avec le temps et l’expérience acquis, ce qui m’aide aussi beaucoup, c’est que je peux me concentrer vraiment sur les choses importantes lors d’un heat. Avec les années, j’ai appris à me focaliser sur l’essentiel en compétition. Et puis il y a toutes ces années sur le tour, je connais les différentes étapes et je suis mieux préparé que certains jeunes qui arrivent.

WJ : Penses-tu qu’il te soit possible de rester au meilleur niveau en freestyle pendant encore quelques années ?
JE : Oui je pense que j’en suis encore capable. J’ai toujours le sentiment de progresser et je ne m’arrêterai vraiment que lorsque mon corps me dire qu’il en a assez !

WJ : Après une brillante carrière en freestyle, tes prédécesseurs comme Kauli Seadi, Ricardo Campello et Marcilio Browne sont passés à la discipline des vagues… Et toi quel est ton programme ?
JE : Pour le moment, je me concentre toujours sur la discipline du freestyle. Mais j’avoue que je m’intéresse de plus en plus au slalom, j’ai d’ailleurs le titre vénézuélien dans la discipline ! J’aime bien aussi faire de la vague mais on verra dans quelques temps…

WJ : Comment as-tu fêté ton titre ?
JE : Comme c’est souvent le cas, une grosse fête était prévue à mon arrivée à El Yaque, c’était un super moment !

WJ : Andre Paskowski a sorti dernièrement un film qui retrace ta carrière, "Rewarded", peux-tu nous en parler ?
JE : J’ai vu ce film un nombre de fois incalculables et je pense qu’il est réaliste. Il me montre ma famille et moi dans tout ce qu’il y a de plus vrai. C’est vraiment la première fois qu’une vidéo décrit aussi bien ma vie et mon histoire et cela me rend extrêmement fier. J’avoue même être assez ému quand je le visionne. Andre Paskowski a vraiment été très exigeant lors du tournage, il m’a vraiment poussé à me dépasser. Il y a eu parfois de bons moments de stress mais je pense que le résultat est là et j’espère que les gens ont aimé "Rewarded"…

Photos : PWA/John Carter