Frédéric Morin, l\'interview

08/06/2012

Amateur et slalomer "éclairé" comme beaucoup d’autres à travers le monde, Frédéric Morin a au moins 3 particularités qui n’en font pas tout à fait un windsurfer comme les autres… 1, il vit en Nouvelle-Calédonie, 2, il est responsable d’un magasin de windsurf à Nouméa, Diabolo Funboard et 3 enfin, il participe cette année au PWA World Tour dans la discipline du slalom ! Rencontre avec un passionné comme pas 2 qui a décidé en 2012 de partager le quotidien en compétition des meilleurs mondiaux !

 

Windsurfjournal.com : Tu avais participé l'an dernier à quelques étapes en slalom du PWA World Tour, qu'est-ce qui t'a donné envie en 2012 de faire l'intégralité du tour ?
Frédéric Morin : En fait, au retour de l’épreuve en Turquie l’an dernier durant laquelle j'avais réussi à faire deux petites finales et rentrer dans le top 16, j'étais ravi et je me suis dit que si je pouvais réunir le budget pour faire l'intégralité du tout en slalom, je fonçais . J'ai donc sollicité mes sponsors du moment et d'autres, et après quelques mois, j'ai réussi à rassembler la quasi intégralité du budget. J'ai aussi demandé à mon frère avec qui je gère notre shop Diabolo Funboard, ce qu'il en pensait ainsi que ma petite femme qui m'ont tous les deux poussé à le faire en me disant qu'on ne fait ça qu'une fois dans sa vie. Donc voilà tous les points mis bout à bout, je me suis lancé.

 

WJ : C'est une question qui brûle évidemment les lèvres, que faut-il compter en terme de budget pour suivre le circuit PWA de slalom ?
FM : En effet, le budget est conséquent et surtout quand on vient de l'autre bout de la planète comme moi. J'ai donc fait mes calculs en fonction. Mais il faut compter 30 000 euros sachant aussi que l'excédent bagages prend une grosse partie du budget. J'en profite d'ailleurs pour remercier tous mes sponsors pour leur soutien, Quiksilver, NeilPryde, Starboard, C3 Fins, BCI, Librairie Ange et l’ANG. Sans eux impossible de réaliser ce rêve sereinement.

 

WJ : On ne voit souvent que le côté ON d'une compétition, la course, les résultats, les bagarres sur l'eau mais quelles sont les coulisses, le côté OFF et les choses dont on parle moins ?
FM : Le côté OFF c'est ce qui me plait aussi. J'ai fait déjà pas mal de trips avec les coureurs hors épreuves PWA mais ce qui me choque le plus quand même, c'est que la vie de coureurs pro en PWA slalom n'est pas si simple. Ils en bavent pour tirer leur épingle du jeu. Les budgets sont serrés pour tout le monde et on sent bien que la moindre dépense imprévue a son importance. La logistique avion, matos, etc ... peut devenir une vraie galère dès lors qu'un grain de sable vient enrayer le planning prévu. Pour ça je les respecte vraiment beaucoup ; il faut en vouloir pour continuer mais je pense que ce qui réunit tout le monde est la passion du même sport qu'est le windsurf !!!

 

WJ : Tu as déjà une petite expérience dans le domaine mais partir dans la même poule qu'un Antoine Albeau ou un Björn Dunkerbeck, ça doit faire quelque chose ? Quelle est l'ambiance d'ailleurs sur l'eau ?
FM : Ouais je peux te dire que c'est vraiment top, surtout quand c'est en quart ou en demi-finale parce que plus on monte dans le tableau et plus il y a du beau monde, c'est stressant et grisant à la fois. Comme je n'ai pas grand-chose à perdre je m'éclate mais des fois sur la ligne de départ ou alors aux bouées, on sent bien que les enjeux pour certains sont très importants. Du coup, c'est vrai que ça gueule parfois mais quelques heures plus tard tout est oublié du moins dans les apparences et je trouve que c'est très agréable à vivre du coup !!! Le rapport entre les coureurs sur l'eau et sur terre est complètement différent et c'est tout à fait normal. Ce que j'ai souvent apprécié, c'est que beaucoup de coureurs savent faire la part des choses, pas tous c'est vrai, mais la majeure partie oui, tout le monde se respecte beaucoup quand même !!!

 

WJ : Qu'est-ce qui t'a le plus surpris au début et qui peut te surprendre encore ?
FM : On sait tous au fond de nous, les amateurs, que le niveau mondial, le top 64 est super élevé mais quand on est dans la course et sur le tour comme moi cette année, je peux vous garantir que c'est un cran au-dessus de ce qu'on imagine. C'est vraiment du haut niveau croyez-moi !!! Alors quand on passe un tour, voire 2 ou alors quand on va en demi-finale, c'est tout simplement fabuleux !!! C'est ce qui m'a le plus surpris au début et encore maintenant, le niveau général !!!

 

WJ : En tant qu'amateur "éclairé" sur le PWA World Tour, quels sont tes ambitions, tes objectifs cette saison toi qui est actuellement 32ème mondial avant l'étape en Costa Brava ?
FM : Mes ambitions en fait sont de pouvoir passer un ou deux tours sur chaque manche. Tout le reste c'est du bonus. Faire partie des 30 premiers en fin d'année serait très honorable vu le niveau général mais je ne me mets aucune pression, je m'éclate et je pense que ça fait partie parfois de la réussite. J'aime partager des bons moments sur l'eau et à terre avec Antoine Albeau, Julien Quentel, Cédric Bordes, Pascal Toselli, Pierre Mortefon et les autres. L'ambiance dans le "clan" français est top je trouve. Je suis un nouveau dans le groupe et ils sont super cools avec moi. J'apprécie beaucoup, merci les mecs !!!

 

Photos : PWA/John Carter - Patricemorin.com/Diabolo - Fred Morin/Diabolo  

tags: interview Frédéric Morin PWA World Tour

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