Finian Maynard, l\'interview

24/08/2012

21ème en Italie, 23ème en Corée du Sud et 32ème enfin en Costa Brava, cette saison 2012 en slalom sur le PWA World Tour tournait véritablement au cauchemar pour Finian Maynard jusqu’à cette victoire inespérée et méritée à Fuerteventura fin juillet. Avant que ne débute dans quelques jours l’étape turque d’Alaçati, interview de KV-11 sur son retour sur le devant de la scène, lui qui a lancé cette même année sa propre voilerie avec Avanti…

 

Windsurfjournal.com : Tout d’abord, que cela fait-il de renouer avec la victoire, cela faisait un moment que tu n’avais pas remporté une étape sur le PWA World Tour ?
Finian Maynard : Oui cela faisait un moment en effet, l’épreuve en Turquie en 2006 est ma dernière victoire sur une étape du PWA World Tour. La semaine a Fuerteventura s’est bien passée du début à la fin et ça fait vraiment du bien !

 

WJ : Peux-tu nous expliquer ton difficile début de saison et la succession de mauvais résultats, que s’est-il passé exactement ?
FM : Tellement de choses sont allés de travers cette année que c’est difficile de tout résumer en quelques mots mais, d’une certaine manière, tout a commencé lorsque j’ai marché sur une bouteille en verre sur la plage du côté de Narbonne dans le sud de la France une semaine exactement avant l’épreuve PWA en Italie. La vilaine coupure a nécessité des points et j’ai ainsi perdu tout le bénéfice de mon entrainement. Avec un pied encore convalescent, je n’étais évidemment pas à 100% en Italie. Et puis pendant cette épreuve, lors du 2ème jour de course, je me suis blessé au cou après un en-avant alors que j’avais percuté un sac plastique dans l’eau. C’est une douleur qui était très difficile à supporter lors de la seule et unique manche que nous avons disputé… A cause de cette blessure, je n’ai pas pu naviguer avant la Corée du Sud et arrivé sur place dans mon premier heat du premier tour, j’ai cette fois cassé mon aileron et dans la seconde manche, c’est mon système de palans qui s’est cassé donc autant dire que pour moi dans ma tête, cette épreuve était déjà finie avant même d’avoir commencé. Mais la blessure la plus difficile et la plus cruelle a été 2 jours avant l’épreuve en Costa Brava, j’ai heurté en navigation un filet de pêcheurs entre 2 eaux à Leucate. Accroché au harnais, à pleine vitesse, je suis parti violemment en avant et mon mât a heurté ma cuisse. J’ai bien essayé de courir mais c’était tout bonnement impossible, j’avais déjà du mal à marcher sur la plage alors sur l’eau… Je me contentais de prendre mes médicaments antidouleurs mais ça a été vraiment une expérience horrible et surtout très douloureuse que d’essayer de naviguer ainsi. Mais tout ça a tout de suite été oublié lorsque je suis monté sur la plus haute marche du podium à Fuerteventura !

 

WJ : Justement, comment résumerais-tu cette épreuve en quelques mots ?
FM : Vraiment sympa ! Nous avons eu de très bonnes conditions lorsque le vent a enfin bien soufflé, notamment pour les 3 des 4 manches courues, c’était certainement les meilleures conditions de l’année avec tout ce que j’aime, de la vitesse et des jibes full taquet !

 

WJ : Tu développes tes propres voiles avec Avanti mais tu travailles aussi avec RRD pour les planches de slalom, c’est une satisfaction supplémentaire de l’emporter sur son "propre" matériel ?
FM : C’est en effet quelque chose de très spécial. C’est sans doute ce qu’il y a de plus gratifiant d’ailleurs car je me suis vraiment investi à 100% dans RRD et Avanti afin de faire la meilleure recherche et le meilleur développement pour ces 2 compagnies. Gagner sur le matériel sur lequel on a travaillé et contribué à développer, c’est la meilleure récompense possible.

 

WJ : Etre windsurfer professionnel et gérer en même temps la voilerie Avanti que tu as créé cette année, n’est-ce pas trop pour un seul homme ?
FM : C’est même plus que ce que je pensais au départ mais cela reste aussi un vrai plaisir quoi qu’il en soit. C’est un peu différent maintenant qu’au moment du lancement, ça laisse un peu plus de temps que les longues journées auxquelles j’ai eu droit pendant l’hiver dernier mais je suis plus motivé que jamais pour aller de l’avant. Cette victoire à Fuerteventura m’a vraiment permis de recharger les batteries, j’avais besoin de ça et maintenant j’ai encore envie d’avancer pour Avanti mais aussi RRD. Cette dernière société m’apporte vraiment un gros support et je ne remercierai jamais assez Roberto Ricci, Dylan Duffus et toute la famille RRD de croire en mes capacités. Un grand merci aussi à mon partenaire Dan Kaseler d’Avanti, ça a vraiment une aventure intéressante que de développer ensemble The Machine !

 

WJ : Quels sont désormais tes objectifs cette saison alors qu’il te sera très difficile de monter sur le podium en slalom cette année ?
FM : Aujourd’hui, c’est tout simplement impossible pour moi d’espérer monter sur le podium à la fin de l’année donc l’objectif, c’est avant tout de me faire plaisir, de jouer avec les meilleurs en Turquie et à Sylt et de faire encore quelques coups. On ne sait jamais ! Je veux prendre du plaisir sur l’eau comme ça a été le cas dernièrement à Fuerteventura, d’apprécier le privilège d’être windsurfer pro. J’adore tout simplement le windsurf et je me sens tout simplement très heureux de faire ce que j’aime le plus !

 

Photos : PWA/John Carter

tags: interview Finian Maynard PWA Fuerteventura Grand Slam 2012 PWA World Tour

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