Fabrice Beaux, l\'interview

12/04/2013

Originaire de Cannes dans les Alpes-Maritimes, Fabrice Beaux est parti s’installer à Hawaii à l’âge de 18 ans, un nouveau point de départ dans sa vie avec pour leitmotiv le windsurf mais aussi les voyages. Grand baroudeur devant l’éternel et toujours à la recherche des meilleures conditions, la récompense ultime de ses efforts est tombée un jour de janvier 2008 avec la découverte du spot de Kingfisher au nord des Philippines. A l’occasion de la sortie prochaine de « New Hawaii » et de la bande annonce la semaine dernière, Fabrice Beaux revient avec Windsurfjournal.com sur cette découverte qui le marquera à jamais…

 

Windsurfjournal.com : Quand, comment et dans quelles circonstances s'est déroulée la découverte de Kingfisher sur la côte Nord des Philippines ?
Fabrice Beaux : En fait, c’est un concours de circonstances qui m’a poussé à organiser une exploration à la recherche de spots de vagues aux Philippines. J’avais invité le légendaire rider japonais Taka Kamagushi et le photographe Andrea Pastor pour ce trip. Je ne savais pas vraiment où aller au départ mais certains signes, confirmés par Internet, nous ont poussés à voir vers le nord-ouest de l’île de Louzon. En janvier 2008, je découvrais donc la région de Pagudpud et son incroyable potentiel pour le windsurf dans les vagues, une côte sauvage et magnifique, à peine efflorée par le tourisme et avec des conditions radicales identiques à Maui. Lors de cette 1ère expédition, nous avons découvert 3 ou 4 spots qui valaient vraiment le coup. Je savais déjà que j’y retournerai l’année suivante. Le spot de Kingfisher a été découvert plus tard et il s’est avéré être le Hookipa de Pagudpud, tout simplement le spot le plus radical du coin, voire peut-être même le plus radical de l’Asie du Sud-Est.

 

WJ : Quand tu as découvert l'endroit, est-ce apparu comme une évidence où le spot s'est-il révélé au fur et à mesure ?
FB : Nous sommes restées 2 semaines lors de notre première exploration, au début on croyait qu’on avait de la chance avec les conditions qui ne s’arrêtaient jamais. Plus tard, je me suis aperçue que ça soufflait side shore avec 25 à 35 nœuds et de bonnes vagues 4 à 5 mois de l’année. J’ai tout de suite su que cet endroit était spécial et unique en son genre. Je suis basé là-bas tous les hivers depuis 2008 et en tant que windsurfer pro, cet endroit est un trésor.

 

WJ : Parler d'un nouvel Hawaii pour une destination, cela peut sembler présomptueux et en même temps, tu as vécu de nombreuses années dans l'archipel hawaiien... Quels sont les points mais aussi les différences ?
FB : Nous avons tout de suite fait la comparaison avec Hawaii, tout d’abord pour la ressemblance flagrante de certains paysages mais en particulier par rapport aux conditions de vent et de vagues et avec des spots qui performent. Les locaux sont très sympas et accueillants et cela rappelle aussi l’aloha spirit d’Hawaii. Je suis arrivée à Hawaii en 1990 et j’y ai vu pas mal de changements depuis. Le nord-ouest des Philippines nous a rappelé ce que sûrement Mike Waltze et ses potes ont ressentir quand ils ont découvert Hookipa et les spots du north shore de Maui la 1ère fois.

 

WJ : Comment est né le projet de film New Hawaii avec Sylvain Demercastel ?
FB : Sylvain voulait continuer sur sa lancée après Planet Blow - The Dark Lines et de mon côté, je commençais à lancer le projet d’un centre à Kingfisher. Nous voulions juste raconter l’histoire d’une découverte, de notre parcours et d’une région qui était destinées à être connue des windsurfers et des kitesurfers. Sylvain a tout organisé et, comme à son habitude, il a fait les choses bien. J’apprécie beaucoup qu’il m’ait mis au centre de ce projet. Le film "New Hawaii" et son histoire sont un moment important de ma vie et de ma carrière…

 

WJ : Entre temps tu as donc ouvert sur place un centre de windsurf... N'as-tu pas été tiraillé entre dévoiler cet endroit et l'aider à prospérer économiquement ou au contraire le laisser tel que tu l'as découvert ?
FB : Le centre a été un autre concours de circonstance, il se serait fait avec ou sans moi et mes sponsors. Mais surtout, il aurait été monté et géré par des kitesurfers qui n’auraient sûrement pas laissé de place pour le windsurf. C’est une des raisons qui m’ont motivé à m’en occuper. Les kitesurfers ont été les premiers à suivre nos traces et après quelques saisons, il commençait à y en avoir de plus en plus. Je savais que si je ne m’en occupais pas, le windsurf ne serait peut-être jamais reconnu là-bas. Ma motivation a été aussi de rester proche de l’hôtel Kingfisher Resort, devant le spot et gérer ainsi le centre 4 mois par an. Cela me permet de m’entraîner autant que je le veux, faire de l’image pour mes sponsors et avoir un contact direct avec les clients du centre.

 

WJ : Maintenant que le projet New Hawaii sort et que la destination est révélée aux yeux de tous, est-ce pour toi un aboutissement, la fin d'une histoire et le début d'une autre ?
FB : Le Kingfisher Resort et le centre Green Yard appartiennent à des investisseurs locaux. Je suis content d’avoir fait partie d’un nouveau développement économique dans leur secteur touristique. Les spots de Kingfisher et de sa région font partie des meilleurs au monde pour le windsurf extrême et ça me fait plaisir d’y laisser mon empreinte. Mon rêve désormais serait de voir le prochain Boujmaa Guilloul venir du nord des Philippines…

 

Pour en savoir plus sur New Hawaii : www.newhawaiithemovie.com

 

Photos : Planetblow Production

tags: interview Fabrice Beaux New Hawaii Kingfisher Philippines

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