Éléonore Lambeaux, l'interview
En remportant la première étape du Brets Funboard Tour AFF à La Hague la semaine dernière, Éléonore Lambeaux rentre, d’un coup d’un seul, dans la cour des grands et signe une victoire majeure au niveau national. Et, du haut de ses 16 ans, la Méditerranéenne est visiblement bien partie pour faire parler d’elle… Logiquement, Windsurfjournal.com s’est intéressé à son profil.
Windsurfjournal.com : Pourrais-tu tout d'abord te présenter pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore ?
Éléonore Lambeaux : Je m’appelle Éléonore Lambeaux, j’ai 16 ans, je suis au lycée en 1ère et j’habite à La Ciotat dans le sud de la France. Licenciée au Neptune Club, je fais de la planche à voile aileron et foil (mon support préféré) en compétition et je suis au Pôle Espoir de Marseille.
WJ : Comment as-tu découvert le windsurf et qu'est-ce qui t'a amené à faire de la compétition ?
EL : J’ai découvert le windsurf à l’âge de 10 ans en rentrant au collège où il y avait une section sportive planche à voile. C’est en suivant le parcours de mon frère Abel que j’ai pu découvrir cette section et y entrer. Je naviguais tous les vendredis avec une dizaine d’amis de ma classe. Par la suite, j’ai complètement accroché à ce sport et commencé la compétition en m’inscrivant dans l’équipe dédiée au Neptune club à La Ciotat.
WJ : Tu as déjà un beau palmarès à ton actif ces deux dernières années, peux-tu nous en dire plus ?
EL : Oui, effectivement ces dernières années ont été un succès ! Après un titre de championne d’Europe IFCA U15 en Sardaigne en 2022, j’ai réussi en 2023 à être championne de France de slalom. L’année dernière, en 2024, j’ai eu le titre de championne d’Europe U17 en foil slalom et décroché la 2ème place en aileron en Croatie. J’ai malheureusement dû faire l’impasse sur le championnat du monde au Danemark qui tombait juste à la rentrée des classes en septembre. Mais deux mois plus tard, à Dunkerque, je suis montée sur la deuxième marche du podium au championnat de France aileron 2024. J’ai aussi réussi à intégrer le Pôle Espoir de Marseille cette année, ce qui me permet maintenant de me mettre à fond dans le support iQFOiL.
WJ : Dans quel état d'esprit es-tu arrivée sur cette étape à La Hague, sachant que des têtes de série comme Marion Mortefon et Justine Lemeteyer ne seraient pas au rendez-vous ?
EL : Je suis arrivée avec un état d’esprit très "chill" sur cette étape à La Hague. De plus, je me sentais en confiance grâce au stage Equipe de France encadrée par Julien Magurno effectué quelques semaines auparavant. Je savais que Justine Lemeteyer et Marion Mortefon n’étaient pas là et que j’avais de bonnes chances de résultats malgré la présence de Maé Davico et de concurrentes sérieuses, mais je ne me suis pas mis la pression pour autant.
WJ : Peux-tu nous parler de tes mésaventures survenues l'avant-dernier jour de course ?
EL : Dès la mise à l’eau le deuxième jour de course, j’ai heurté un rocher immergé avec mon foil, ce qui m’a coûté mon aile avant de 460 et bien abîmé mon seul fuselage. J’ai cru que la régate allait s’arrêter là. Heureusement, mon coach Tristan Peyrotte a pu remettre les hélicoïdes arrachées sur le fuselage pour repartir avec l’aile de 550, et j’ai pu reprendre la course. Mais j’avais alors raté deux manches !
WJ : Et finalement, le dernier jour, tu déroules en enchaînant les victoires, peux-tu nous parler de ces moments jusqu'à ta victoire d'épreuve ?
EL : Effectivement, malgré cette mésaventure, j’ai réussi à garder mon calme et maitriser la situation avec un état d’esprit tranquille, tout en restant déterminée. Et finalement, ç'a presque été bénéfique, car j’étais beaucoup mieux avec cette aile dans les vagues, ce qui m’a permis de mieux gérer les jibes et d’enchaîner les victoires sur les manches suivantes.
WJ : Quels enseignements tires-tu de cette épreuve et de cette victoire et comment vois-tu ton avenir sportif désormais ?
EL : Cette étape m’a beaucoup appris ! J’ai désormais de nouveaux objectifs, beaucoup d’ambition et d’envie, mais aussi des points de travail comme les jibes dans les vagues ! Je sais que j’ai encore beaucoup de chemin avant d’arriver au niveau de Marion ou de Justine, mais c’est vrai que la victoire et une source de motivation ! Pour la suite, je vais me focaliser un petit peu plus sur l’iQFOiL pour espérer élever mon niveau dans cette discipline très exigeante, et performer aux compétitions internationales qui arrivent bientôt. Et il y a aussi les Championnats d’Europe IFCA au début de l’été. Même si mes ambitions sont grandes, je ne lâche rien! Et j’aimerais participer à une étape de la PWA quand mon calendrier le permettra.
Source : Eléonore Lambeaux
Photos : Photosportnormandy.fr - IFCA
