Dossier windfoil - 3 questions à Pascal Joly

18/05/2017

Figure marquante du waveriding dans les années 80, Pascal Joly s’était fait plus discret durant ces dernières années sur la scène windsurf. Djolaï comme on le surnomme n’en reste pas moins un énorme passionné toujours partant pour une bonne session bien stylée dans les environs de Marseille ! Ayant succombé lui aussi à la tentation du foil, Il nous livre ses impressions sur cette discipline dans le cadre de notre dossier windfoil…

Windsurfjournal.com : Quand et à quelle occasion as-tu découvert la pratique du windfoil et qu’est-ce qui t’a tout de suite séduit ?
Pascal Joly : J'ai goûté pour la première fois au windfoil avec Olivier Moulin de Xtremfoil au mois de juin 2016 sur le lac de Serre-Ponçon à l'occasion d'un petit stage chez la famille Lefevre à Serre-Ponçon Windsurf. Et cette sensation de voler dans un vent léger et sans effort m'a tout de suite séduit !

WJ : Qu’apporte selon toi cette pratique par rapport à celle que nous connaissons habituellement en slalom/freeride ?
PJ : Pour moi, le windfoil ne remplacera pas le windsurf ! Mais il permet de retrouver une glisse hors norme dans du vent léger auparavant inaccessible. Personnellement, je ne suis pas un slalomer mais le windfoil me rend dingue ! J’ai trouvé l'arme absolue pour la pétole avec une voile de vagues ! Incroyable non ? Cette sensation de glisser en toute liberté au-dessus de l'eau me fascine... Cela restera complémentaire et un plus pour le windsurfer ! Le windfoil est un jouet en 3D et doit à mon avis rester accessible à tous. C'est tellement addictif, que certains vont certainement aussi pratiquer dans du vent soutenu, mais c'est plus technique.

WJ : Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut se mettre au foil ?
PJ : Il faut déjà se rapprocher des professionnels de la glisse comme Éric Collard de GlissAttitude qui est, à mon sens, un des shops les plus compétents et actifs actuellement dans le Sud pour vous conseiller en windfoil. Les choix de matériel doivent tenir compte des conditions de pratique et de ce que l'on recherche comme sensations. L'adéquation des éléments entre eux est aussi importante. Un bon choix de matos conditionnera votre progression. Il faut un casque et un gilet mais ce n’est pas forcément obligatoire et une board de slalom (boîtier Deep Tuttle) bien porteuse de 120 à 159 litres ! Elle ne doit pas être inférieure à 75 cm de large ! 80 à 90 cm me semble un bon compromis. Pour ceux qui ont le budget, une board spécifique apportera plus de facilité ! En voile tout est bon pour faire du foil, vague, freeride ou slalom de 6.0 à 7.5 m² pour du 8 à 15 nœuds sachant qu'il est possible de sortir et de voler dans seulement 10 nœuds en 5.5 m² mais avec un pomping obligatoire pour lancer la bête. Il faut en tout cas privilégier des éléments légers (mât, voile) pour démultiplier le plaisir. Question niveau requis, comme on réapprend un peu tout, pas besoin d'être un cador, un planchiste qui sait naviguer au harnais dans les straps pourra foiler. Ne mettez pas le foil dans les mains des enfants, ils apprennent trop vite et vous risquez d'être dégouté et obligé d'acheter 3 foils pour voler en famille ! Sur l’eau, pour les premiers bords partir sans harnais afin de trouver le bon équilibre, et pour éviter la grosse chute ! Ne pas trop pousser sur le pied arrière et chercher plutôt un équilibre entre les 2 pieds. Au début, le plus dur n'est pas de décoller mais plutôt de ne pas monter trop haut ! Plus vous décollerez progressivement avec de la vitesse, plus vous stabiliserez vite votre vol. 2 à 4 heures de pratique suffiront pour avoir de l'assurance et de naviguer en toute sécurité. Au départ, privilégiez des vents moyens autour de 15 nœuds et une petite voile (5.0 m²). Evitez le waterstart, partez au tire-veille et surtout éclatez-vous !

Propos recueillis par Olivier Marandon

Pour en savoir plus sur Pascal Joly : www.facebook.com/pascal.joly.50

Source : Pascal Joly
Photos : Christian Souchez